Roland est mort

 

Synopsis : 

Roland est mort. Les sapeurs pompiers l'ont retrouvé la tête dans la gamelle du chien. Ils viennent enlever le corps et se débarrassent du caniche en le confiant à son voisin de palier, un homme proche de la quarantaine, au chômage, très seul.

Roland est mort depuis une semaine. Son voisin ne le connaissait pas vraiment, mais il aurait dû s’en douter : il n’entendait plus les chansons de Mireille Mathieu, derrière le mur.

Il écope du chien puis de l'urne contenant les cendres du défunt. Que faire de ce lourd héritage chargé de poils et de céramique ?

Le voisin va tout tenter pour s'en débarrasser, mais en a-t-il vraiment envie ?

Roland est mort. Mais voilà, personne ne connaissait plus que ça Roland. Même pas son voisin de palier. 

Voisin qui aurait dû se douter de quelque chose, car en effet il n'entendait plus les chansons de Mireille Mathieu à travers le mur. Oui, Roland était fan de Mireille Mathieu.

Le voisin de palier de Roland a la quarantaine, il est au chômage, il vit seul et n'a pas beaucoup d'entourage à ses côtés ni d'amis. Quelle n'est pas la surprise du narrateur /voisin de Roland, de voir arriver les pompiers sur son pas de porte lui annonçant donc la mort de son voisin Roland. Un voisin qu'il ne connaissait pas vraiment. Et quelle n'est pas la surprise encore de se voir confier le chien de Roland par les pompiers.

Le voisin de Roland n'a que faire de ce chien qui va l'encombrer ! Il va alors tenter par tous les moyens de se débarrasser de Mireille. Non, pas la chanteuse dont Roland était fan ! Mais le caniche de Roland surnommé par son maître par le même prénom que son idole. 

Et Roland, qui n'a ni ami, ni famille... qui ira à son enterrement. Le narrateur se fait la réflexion que tout le monde ignore pour Roland, tout le monde ignore sa mort. "Tout le monde s'en fout", à l'inverse de la mort d'une personnalité... Il ne sait pas s'il y aura un enterrement ou une incinération, une prière, un chant religieux, ou bien si des gens pleureront à l'enterrement de Roland. Roland est un mystère. Et personne ne peut témoigner de sa présence sur terre. 

Le voisin de Roland va également se voir hériter en plus du caniche, de l'urne contenant les cendres du défunt. Que doit-il en faire ? Il ne peut pas garder ça avec lui....Il doit se débarrasser et du chien, et de l'urne !! Mais en fin de compte, a t-il réellement envie de s'en débarrasser ? 

Lecture intéressante.

Une lecture que j'ai trouvée intéressante car elle allie beaucoup d'humour noir à de belles réflexions sur la vie, la mort, les relations sociales, la solitude. 

Roman original, où l'auteur joue beaucoup entre cet humour noir tout en faisant prendre conscience que, bien souvent, au jour d'aujourd'hui, on ne connaît même plus son voisin de palier. La preuve ici, un homme meurt seul chez lui, et son voisin de palier se rend compte après sa mort qu'il ne savait rien de lui hormis qu'il possédait un caniche du nom de Mireille et qu'il aimait les chansons de Mireille Mathieu. Sinon, nada, nothing... A t-il même jamais vu des visiteurs venir chez Roland, il ne s'en souvient même plus... 

L'auteur amène à réflexion sur le fait que l'on peut mourir seul, sans famille ni amis, sans personne pour organiser un enterrement, sans personne pour y assister. Ces réflexions amènent un blanc au lecteur forcément, c'est ce que j'ai ressenti moi même car oui en effet pour certains cas on ne connaît pas ses propres voisins ou certaines personnes que l'on peut côtoyer dans son quotidien. L'auteur amène à réflexion sur la solitude des gens, les relations sociales, l'enfermement de chacun chez soi aussi. 

D'autant plus que notre narrateur est lui-même seul, avec très peu d'entourage, au chômage donc ne côtoyant personne non plus dans sa journée. 

La solitude des gens. Aujourd'hui on a les réseaux sociaux, on arrive à rassembler sur les places publiques des milliers de gens pour créer des événements, etc. Tout est mis en place pour ne pas vous laisser seul. Mais Roland, lui, était coupé de tout lien social, il avait enterré sa famille, n'avait aucun collègue et pas d'ami. Et un jour le coeur de Roland a lâché... Personne ne l'a rattrapé au vol...

L'auteur emploi un fil conducteur tout au long du roman autour du chien de Roland et de l'urne contenant ses cendres dont a hérité le narrateur/voisin. On va suivre tout au long du roman ce que ce narrateur/voisin compte faire. Ce fil conducteur sert à amener sur le tapis les réflexions sur les thèmes abordés. 

Les mots de l'auteur sont justes pour exprimer les réflexions sur la solitude et le non intérêt de son voisin de palier, tout en utilisant cet humour noir bien présent tout au long du roman. Il écrit avec originalité puisqu'il a réussi à construire le roman avec le même début de chapitre identique pour l'ensemble des chapitres du roman : "Roland est mort..." Et sa marche, car il arrive à faire une phrase différente pour chaque chapitre avec ces 3 mots de départ, identique au titre même du roman. 

Une comédie à l'humour noir, parfois loufoque, qui amène à réflexion sur la solitude, le deuil et les relations sociales. 

Une lecture que j'ai trouvée intéressante et vraie hélas.