mercredi 28 septembre 2022

L'accompagnateur

 

Synopsis

À Berlin, peu après 22 heures, Jules est au standard d’un service d’accompagnement dédié aux femmes en danger.
Son premier appel est celui de Klara, terrorisée à l’idée d’être suivie par un psychopathe. Un homme qui a peint en lettres de sang la date de sa mort dans sa propre chambre à coucher. Et ce jour se lèvera dans deux heures !


Qui connaît le jour de sa mort a déjà commencé à mourir...

Jules Tannberg est assis à son bureau lorsqu'il reçoit un appel sur le téléphone du standard d'accompagnement dédié aux femmes en danger. Ce service d'accompagnement téléphonique nocturne est implanté en Suède, où ce numéro est directement rattaché aux services de police. Service téléphonique pour les femmes pouvant se retrouver dans une situation de peur en rentrant tard chez elles par exemple, qui veulent un accompagnement jusqu'à se sentir en sécurité et sinon recevront l'aide nécessaire en cas d'urgence par les services de police reliés à ce service d'accompagnement. 

Il est 22 h passées ce jour là lorsque Jules Tannberg reçoit un appel téléphonique. Il était pourtant en plein visionnage d'une émission sur le tueur au calendrier, un tueur qui prévient ses victimes du jour de leur mort. La voix de Klara est remplie de crainte lorsqu'elle dit à son interlocuteur "Personne ne peut plus m'aider". 

Elle transmet à Jules à l'autre bout du fil, qu'elle pense être suivie par un psychopathe qui l'a déjà agressée. Sur le mur de sa chambre il a écrit une date avec du sang. Cette date stipule la date et l'heure de sa mort. Ce jour et cette date seront écoulés d'ici 2 heures. 
Oppressant et angoissant !!

Je savais à quoi m'en tenir en ouvrant ce psychothriller de Sebastian Fitzek car j'ai déjà lu certains de ses thrillers et ils sont toujours très durs à lire car les situations sont assez crues et oppressantes. Mais je dois dire que l'auteur est également un maître côté suspense, rebondissements, et surprises de taille. 

On retrouve bien évidemment tout ça dans ce psychothriller "L'accompagnateur". Tous les événements de ce thriller sont issus de son imagination mais ce contexte de Service d'accompagnement aux femmes existe bien dans certains pays. Ce service est né d'une idée en provenance de Stockholm en Suède où le service est relié aux services de police en cas d'urgence, et en Allemagne se sont des bénévoles qui exercent. 

L'intrigue est riche mais ayez le coeur bien accroché et attendez-vous à des situations perverses, je tiens à prévenir par avance si vous ne connaissez pas encore les thrillers de l'auteur. Je ne vous cache pas qu'il m'est arrivé de me dire "je ne peux pas continuer à le lire" car les scènes sont perverses et violentes. Mais en même temps, il est impossible d'abandonner cette lecture tellement le suspense est en marche dès les premières pages du livre et j'étais donc forcément curieuse de découvrir le fin mot de l'histoire. Et j'ai bien fait, car l'auteur a réussi encore une fois à me surprendre avec un dénouement de folie !! Quels rebondissements tout au long du roman, l'auteur nous offre une ambiance glauque, oppressante, angoissante même, et il joue parfaitement avec nos nerfs et nous faire douter de chacun des personnages, de chacun de leurs propos. C'est fou !! Quelle maîtrise !!

Les thèmes sont très forts, violence conjugale, perversité, etc. On le sait que la lecture va être difficile mais en même temps elle est très prenante et on a envie de connaître le dénouement. Nous sommes dans un polar psychologique, et l'auteur écrit merveilleusement bien pour décrire les sensations, les émotions vécues, la peur ressentie par les personnages. Vous l'avez compris, la lecture n'est pas facile en rapport aux scènes de violences mais malheureusement cette violence est là également dans la vie réelle. L'auteur n'a aucun tabou. Mais après, j'ai envie de vous dire, heureusement que les scènes du thriller ont été inventées par l'auteur. OMG !!

L'auteur nous offre également des dialogues adéquates aux situations, avec une part essentielle d'échanges téléphoniques au vu du contexte du roman et de ce service d'accompagnement aux femmes. Nous avons, en effet, dans les dialogues, beaucoup d'échanges téléphoniques et les dialogues sont très bien rédigés pour cette situation de communication téléphonique. 

Les chapitres sont assez court ce qui apporte un rythme soutenu à la lecture et, du coup, un peu plus de tension supplémentaire face à l'intrigue. Entre l'intrigue et le rythme, la lecture en devient addictive. Cependant, j'ai eu besoin d'entrecouper ma lecture pour souffler un peu car l'ambiance oppressante est bien là.

Très beau travail aussi sur la construction des personnages très intéressants à suivre. L'auteur joue avec nos nerfs en nous faisant douter sur chacun des personnages à un moment donné du roman.

Une ambiance oppressante, une tension palpable au fil de la lecture, une intrigue machiavélique, 
jusqu' à un dénouement qui vous prendra par surprise. 
Mais attention, lecture difficile dans le sens où les scènes violentes sont décrites, 
et  elle ne s'adressera pas à tout public. 

"Une histoire qui a même effrayé son auteur !"
Express





Merci aux Editions L'Archipel pour cette lecture




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lundi 26 septembre 2022

La théorie des étoiles filantes


 

Alexandre Dreamsen est astronome. En ce moment, plus rien ne va, le ciel au-dessus de sa tête semble bien opaque, les livres qu'il s'évertue à ouvrir lui tombent des mains et les femmes ne faisaient plus vraiment partie non plus de son quotidien depuis quelques temps... En effet, il vient de se voir quitter en même temps et par sa femme et par sa maîtresse. Son travail habituel, il ne s'y plaît plus non plus et le trouve plan plan... 

Alors, lorsque sa hiérarchie lui propre de rejoindre la station d'observation NOEMA, à plus de 2500 m d'altitude dans les Hautes-Alpes, Alexandre se dit que cela lui ferait peut-être du bien. Quitter tout ce qui l'entoure actuellement et qui ne lui donne plus goût à rien.

Il rejoint une équipe d'un peu moins de 10 personnes dans cette station d'altitude, Alexandre est prêt à observer le ciel.

Mais c'était sans compter l'arrivée d'un phénomène d'altitude rarissime, un vortex polaire. Avec la hausse des températures d'environ 40° dans la stratosphère au-dessus de la Sibérie, le vortex polaire s'est écarté du pôle Nord. Une masse d'air froid qui tourne autour de l'Arctique entraînant des températures glaciales et d'importantes chutes de neige sous les latitudes moyennes. 

L'équipe se retrouve alors cloisonnée à la station d'observation. Plus aucun moyen de redescendre avec ces conditions météo. Et la permutation avec l'équipe suivante ne se fera pas non plus. Ils ne savent pas jusqu'à quand ils vont rester coincés. 

Entrer en hibernation comme les marmottes, est-ce une option envisageable ? Ou bien faut-il s'armer de courage pour accepter de rester coincé tout un hiver dans un observatoire perdu au sommet d'une montagne alpine ?  L'immensité de l'Univers, ainsi que certaines étoiles, mais aussi certains échanges avec Shogun, membre de l'équipe qui vit à l'année à la station, pourraient bien apporter réflexion à Alexandre sur ses états d'âme...et il pourrait bien entendre, alors, le chant des étoiles.

Voyage poétique aux confins de l'âme.

Maxence Fermine est un auteur que j'ai lu il y a très longtemps et je n'avais pas eu l'occasion de lire d'autres de ses romans récemment. Avec La théorie des étoiles filantes, c'est un plaisir de retrouver sa plume poétique dans ce roman philosophique. Changer sa vision de la vie, c'est ce qui va arriver à notre personnage principal, Alexandre Dreamsen, un astronome. 

Avec ce roman, l'auteur apporte réflexion sur le sens de la vie, et j'ai aimé cette ambiance cloisonnée dans une station d'observation de haute montagne. Pour une grande partie du roman, on se retrouve en huis-clos, loin de tout, dans un contexte météo particulier. 

Car ici l'auteur apporte une ambiance où le froid va vous glacer les doigts... un vortex polaire qui s'abat sur les Hautes-Alpes. Plus personne ne peut monter à la station d'observation et plus personne ne peut en descendre. Couper du reste du monde. Ne reste plus qu'à notre astronome à étudier le ciel et ses étoiles. 

"Votre étoile est sans doute quelque part dans l'Univers. Un point lumineux dans le vide interstellaire. A vous de lever les yeux au ciel et de la trouver." 

J'ai trouvé les personnages intéressants à suivre. J'ai beaucoup aimé le personnage de Shogun, un personnage atypique, vivant à l'année à la station car ne supportant pas de vivre en-dessous de 2500 m d'altitude. Pourquoi le surnomme t-on Shogun ? Deux yeux sombres, une barbe noire, des cheveux longs rassemblés par un catogan, un côté noble et déterminé, tout comme le protégé du grand général pacificateur des armées de l'Est dans la série télé éponyme des années 80. Un air de samouraï. Peut-être pas un vrai samouraï mais, à sa manière, un guerrier solitaire qui a fait vœu de servir dans l'armée de l'hiver, demeurant le seul membre de l'équipe confiné ici à l'année. Quel étrange personnage... j'ai aimé sa façon de parler avec un patois de la région, il dit ce qu'il pense sans tergiverser. 
Le personnage principal ne pas particulièrement attirée, je l'ai trouvé un brin moins attachant que les autres.  

J'ai aimé l'écriture de l'auteur, c'est toujours très poétique on retrouve parfois des métaphores. J'ai aimé également en découvrir davantage sur ce fameux vortex polaire car l'auteur ne fait pas juste le cité. Non, il explique au lecteur, dans le détail, ce quoi en retourne ce phénomène, et pour cela il a inséré des pages entre les chapitres pour que l'on découvre petit à petit ce phénomène météo. 
Par ses mots, l'auteur apporte comme toujours à réflexion. 

Etes-vous prêt à rester confiné face aux forces de la nature ?



Merci aux Editions Michel Lafon pour cette lecture


lundi 19 septembre 2022

A fleur de peau

 



Flora a tout pour pour être heureuse, un fils de 11 ans adorable, un mari brillant, des amis fidèles et sincères, un jardin avec un magnifique cerisier qu'elle aime. 

Mais depuis quelques temps, Flora ne supporte plus rien ni personne. Elle est à vif, sursaute au moindre bruit, un rien la blesse. Elle s'irrite facilement, s'emporte ou fond en larmes pour des broutilles. Elle se replie aussi sur elle-même à la moindre contradiction. Flora broie du noir, n'a envie de rien, même l'idée de passer tout un repas en compagnie de ses parents lui semble un effort surhumain. 

Pourquoi est-ce que tout l'affecte à ce point ? Flora sait qu'elle est très sensible, trop sensible peut-être, mais aujourd'hui, ce sentiment la déborde. Flora veut à tout prix trouver quelque chose qui lui permette de surmonter ce raz-de-marée. Mais surtout, elle a besoin également d'être acceptée telle qu'elle est. 

Elle rencontre Marc, professeur de yoga rencontré à l'issue d'une conférence. Un homme qui avait une façon de parler simple, naturel, et sa parole a semblé juste à Flora. Lors de cette conférence, elle avait été touchée par son témoignage. A la fin, elle était allée le saluer, et en échange il lui avait laissé sa carte. 

Le manque de confiance en soi, la peur de gêner, d'être de trop... Flora ne peut plus garder ses angoisses pour elle ! Elle ne veut plus continuer comme ça. Elle décide alors de prendre contact avec Marc, peut-être pourra t-il l'aider. Parler à quelqu'un sans se sentir jugée, être comprise. Et comprendre ce qui lui arrive aussi.

Marc accepte de l'aider dans son cheminement. Prête à avancer, elle suit les conseils de Marc : inspirer, expirer, se réaligner intérieurement ; écrire son ressenti dans un cahier, trier le négatif et le positif selon ses critères du moment. Et tant d'autres conseils et écoutes aux côtés de Marc. 
Flora apprécie de prendre du temps pour elle, pour faire le point. Elle trouve les exercices stimulants et ludiques. Elle va devoir suivre un chemin pour retrouver une confiance en soi, apprendre à s'épanouir telle une fleur de printemps, avancer sur son chemin intérieur tout comme le lecteur...
Un roman sur l'hypersensibilité

L'hypersensibilité touche beaucoup de monde. Selon les périodes de la vie on peut se sentir fréquemment à fleur de peau, aux humeurs changeantes. De par sa construction, ce livre est à mi-chemin entre roman et livre de développement personnel. 

En effet, on à la fois un roman avec une histoire agréable à découvrir mais un brin légère je dois le dire aussi ; et nous avons également un livre truffé de conseils à suivre contenant  également un cahier pratique pour tout connaître sur l'hypersensibilité. 

Le roman est un roman initiatique, l'histoire est agréable à lire bien que légère, avec cette jeune femme sensible qui doit parcourir un chemin pour ne plus continuer à vivre avec une multitude d'angoisses. L'histoire est assez lente, ne vous attendez pas à avoir du rythme dans votre lecture, on est sur un chemin à parcourir aux côtés du personnage principal de Flora. 

Vous l'aurez compris, au coeur du roman, on retrouve beaucoup de conseils à suivre grâce aux mots de l'auteur et aux messages transmis au lecteur, mais aussi grâce à des fins de chapitre qui se clôturent toujours par un petit post-it porteur de message du type : je suis là, tout simplement ; le souffle est mon meilleur ami ; je ralentis le rythme, je vis plus lentement...

Chaque chapitre va permettre à Flora d'avancer intérieurement, de même que le lecteur puisque l'on peut suivre nous même les conseils de l'auteur. 

Ce roman parlera donc aux lecteurs qui sont eux-mêmes sujets d'hypersensibilité ou bien intéressés par ce sujet. 

A la fin du livre, on peut retrouver un cahier "Guide pratique de l'ultrasensible" destiné à avancer pas à pas vers une plus grande capacité à vivre cette très forte sensibilité dans une sérénité retrouvée. Il y a plusieurs étapes correspondant au cheminement de Flora au fil des chapitres du roman. 

Roman initiatique sur l'hypersensibilité qui m'a permis de faire une agréable lecture 
même si le roman reste léger en lui-même, mais de bons conseils à prendre en compte tout au long du roman. 
Une lecture qui fait du bien en tout les cas.


vendredi 16 septembre 2022

La librairie de la seconde chance

 


Synopsis

Thea Mottram vient de se faire licencier sans préavis. Et, comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, son mari infidèle la quitte pour l'une de ses amies après vingt ans de vie commune. Le jour où elle déménage, ce dernier lui tend une lettre reçue récemment : Thea est la seule héritière d'un grand-oncle, qui lui lègue une maison en Ecosse ainsi qu'une importante collection de livres anciens.
Soudain, prendre le large dans une petite ville côtière où personne ne la connaît semble être la meilleure des idées ! A Baldochrie, elle découvre un adorable cottage et une communauté accueillante... si l'on fait abstraction d'Edward, son voisin acariâtre, qui se trouve aussi être le libraire du coin. Déterminée à l'amadouer pour qu'il l'aide à se débarrasser de ses vieux ouvrages, elle lui prête main-forte pour un temps à la librairie.
Simple parenthèse ou début d'un nouveau chapitre ? Pour trancher, Thea devra percer les secrets du bouquiniste.
Thea accumule tout. Nous sommes à la St-Valentin et cela fait 12 jours qu'elle vient de perdre son boulot, licenciée et jetée hors de son bureau sans préavis, et 10 jours que son mari l'a quittée après 20 ans de vie commune. En plus de ça, elle a appris qu'il la quittait pour vivre avec la meilleure amie de Thea. 

Depuis, Thea a dû quitter le domicile conjugal gardé par son mari et où allait vivre sa meilleure amie qui désormais occupait ni plus ni mois la place de Thea. 

Thea ne sait plus quoi faire et est complètement dépitée. Mais lors du déménagement, elle reçoit un courrier d'un notaire lui stipulant qu'elle devenait l'héritière de son grand-oncle décédé en Ecosse. Un grand-oncle qu'elle n'a que très peu connu. Il lui lègue sa propriété en Ecosse ainsi qu'une importante collection de livres anciens. 

Thea n'a rien à perdre, elle décide alors de partir pour l'Ecosse. Prendre l'air pendant quelques semaines lui fera le plus grand bien ainsi que de s'éloigner de son quotidien sans attrait. Une petite ville côtière où personne ne la connaît semble être parfait. Arrivée sur place, après avoir pris contact avec le notaire, Thea découvre une maison pittoresque et en tombe amoureuse. Un cottage typique écossais avec un joli parc. Elle rencontre également les habitants de Baldochrie, tous très charmants envers elle. Tous, sauf Edward Maltravers qui tient la librairie de Baldochrie et qui était également un ami du grand-oncle de Thea. Il est également le frère du nouveau voisin de Thea, Charles Maltravers. 

Edward et Charles ne se parlent plus depuis longtemps. Thea n'a aucune idée de la raison qui en découle. 

La rencontre avec l'un ou avec l'autre est en tout cas des plus particulières. 

Mais Thea le sait, il va falloir qu'elle brise la glace avec Edward, cet homme totalement ronchon et bourru, car elle va avoir besoin de ses qualités de libraire spécialisé pour vendre la collection de livres anciens de son grand-oncle. Et elle va devoir redoubler de patience avec lui...

Elle décide alors de lui porter main forte à la librairie après avoir vu une petite annonce sur la porte mais là non plus ça n'est pas gagné pour qu'elle soit engagée, car Edward ne supporte pas de travailler avec une femme. 

Mais pour parvenir à son but, Thea va devoir amadouer Edward, et comprendre aussi ses secrets cachés vis à vis de son frère. 

Du feel-good.

Un feel-good agréable à lire surtout lorsqu'on est, comme quoi, amoureuse des livres. L'histoire se déroule en effet principalement au sein d'une libraire tout à fait charmante et il est très agréable d'y fureter parmi les livres anciens ou neufs. Côté toile de fond, on est du coup bien parti, surtout que le décor planté se trouve en Ecosse où l'on découvre également un charmant cottage bien que j'aurai aimé que plus de scènes s'y déroulent également. J'ai aimé l'ambiance de ce petit village écossais où l'ensemble des habitants est très accueillants, cela apporte un côté chaleureux et réconfortant à l'histoire.

L'histoire en elle-même est quant à elle légère, agréable à lire, mais je dois dire qu'il m'a manqué une petite flamme pour être totalement embarquée dans ce feel-good. La petite flamme dont je parle est plutôt en rapport avec les personnages et certains dialogues. 

Oui, du côté des personnages, autant j'ai réussi à m'attacher à Théa, autant j'ai beaucoup moins accroché avec Edward. Tous les deux ont la quarantaine. Le personnage d'Edward est par contre vraiment maussade.... et l'on a du mal à comprendre Théa qui se découvre un attachement plus qu'amical au contact de cet homme. L'homme est bourru, pas très accueillant, a des idées bien arrêtées et je n'ai pas réussi à apprivoiser le personnage. 
Thea quant à elle, est une femme agréable et on sent son enthousiasme dans ce qu'elle fait, dans ce métier de libraire qu'elle apprend. Elle y met du sien, et a un caractère optimiste. 
Du côté des personnages secondaires, j'ai apprécié l'ensemble de ces personnages. Il y a beaucoup de chaleur qui s'en dégage. Ils offrent un accueil chaleureux à Thea, cette nouvelle venue, elle n'est jamais laissée seule de son côté et on ne pose pas de questions non plus sur elle. 

Côté dialogues, je suis un peu déstabilisée après ma lecture car je les ai trouvés inadéquates vis à vis de l'âge des personnages. Vous l'aurez compris, et je ne spoile rien ici en parlant de romance dans ce roman, les dialogues concernant la romance ne collent absolument pas avec des personnages ayant la quarantaine. On a la sensation qu'il s'agit d'un premier amour, une première rencontre d'adolescent. Je l'ai perçu comme ça en tout cas et j'avais l'impression que les personnages n'étaient alors pas âgés de la quarantaine... 

J'ai trouvé dommage également qu'au sein d'une librairie pour décor du roman, on ne fasse mention que très rarement de littérature. Pour exemple, on ne notifie pas les titres de romans lus ou mis en avant au cours de l'histoire, on parle juste d'un livre ou un autre tout en restant bref... un livre n'est cité par son titre par exemple.

Les messages que Jackie Fraser transmet au coeur du feel-good sont intéressants, peuvent amener à réflexion.

Cette petite ville d'Ecosse m'a quant à elle beaucoup plu. L'Ecosse me plaît de plus en plus d'ailleurs. ^^

En bref, un feel-good détente agréable à lire 
même s'il m'a manqué un petit quelque chose notamment du côté des personnages et des dialogues.




Merci aux Editions HarperCollins pour cette lecture.


lundi 12 septembre 2022

Un havre de paix

 


Synopsis

Katie débarque seule et sans attache dans la petite ville de Southport, en Caroline du Nord. Belle, jeune et mystérieuse, elle devient vite le sujet de toutes les conversations...
D'abord déterminée à préserver sa solitude, elle finit par se lier d'amitié avec Alex, veuf et père de deux enfants. Ensemble, ils pansent des blessures anciennes. Mais alors que Katie reprend confiance en la vie, les fantômes de son passé la rattrapent. Ces mêmes fantômes qui l'avaient poussée, après un long voyage, à venir vivre recluse dans ce havre de paix.
Va-t-elle céder aux doutes qu'ils lui inspirent, ou admettre que l'amour est souvent la meilleure chance d'échapper au souvenir des heures les plus sombres ?

Toutes les affaires de Katie tiennent dans un sac, elle ne possède plus rien. Ni téléphone portable, ni télévision, ni radio, ni maison. Katie a 27 ans, des cheveux autrefois longs et blonds. Lorsqu'elle débarque dans la petite ville de Southport, en Caroline du Nord, ils sont alors courts et bruns, elle n'a quasiment pas d'argent. Elle met de côté depuis qu'elle y a trouvé un petit boulot de serveuse dans un restaurant. 

Son arrivée soudaine, inconnue de tous, a soulevé beaucoup de questions au sein de Southport. Cette jeune femme de 27 ans, arrivée de nulle part, ne connaissant personne ici. 

Katie a un caractère déterminée, et elle doit absolument éviter de lier le moindre lien personnel avec quiconque. Mais voilà, elle rencontre, Alex. Elle va se lier d'amitié avec ce père de famille, veuf et père de deux jeunes enfants. 

Après avoir économiser, Katie va se trouver un petit logement à retaper au fin fond d'une impasse perdue, avec à côté, un autre petit logement du même acabit. Il sera occupé par Jo, une femme qui comme elle s'installe dans ce petit logement, prête à le retaper elle aussi. 

Petit à petit, Katie apprend à reprendre confiance en elle et en les autres au cœur de cette petite ville où les habitants sont très liés. Elle commence à se réjouir de la quasi-disparition de ses crises d'angoisse, ça veut dire qu'elle commence à se sentir à l'aise et d'un côté, ça l'effraie aussi car elle risque de baisser sa garde, et elle ne peut se le permettre.

Elle vit des moments ordinaires dans une vie ordinaire aux côtés de son amie Jo, mais aussi aux côtés d'Alex et ses deux enfants auxquels elle s'attache de plus en plus. Mais tout la terrifie encore alors qu'elle panse ses blessures et apprend à vivre quasi normalement. 

Mais les fantômes du passé qui l'on poussée à prendre la fuite et à faire un très long voyage peuvent survenir à tout moment. Où trouver un havre de paix ?  

Emotions au rendez-vous !

Depuis longtemps, je n'entendais que du bien des romans de Nicholas Sparks mais pour autant je n'avais encore jamais lu l'un de ses romans jusqu'à ce jour. Et quelle belle découverte !!! Une histoire intense, et une jolie écriture.

Je ne peux donc comparer ce roman avec les autres romans de l'auteur, mais j'ai trouvé celui-ci vraiment très bien. Une histoire mêlant rencontres, amitié, amour, mais aussi une intrigue. Intrigue forte en puissance car traitant d'un thème social éprouvant que je vous laisserai découvrir en lisant ce roman. Ce thème a un lien avec la fuite du domicile conjugal du personnage féminin de Katie et il apporte beaucoup d'intensité au roman. 

L'histoire se déroule petit à petit, et j'ai trouvé que le côté suspense montait en puissance au fil de la lecture. Plus l'on voit s'écouler l'histoire plus on a du mal à lâcher la lecture. 

Un roman à la fois tendre où il est question de sentiments d'amitié, d'amour, mais il y reste une grande part de mystère et de suspense dû au côté éprouvant relatif à la fuite de Katie et à son vécu. 

Pour mieux comprendre le personnage de Katie, l'auteur nous fait revivre le vécu de cette femme en remontant dans son passé proche, le "avant sa fuite". Grâce à cela, on comprend alors la vie recluse qu'elle s'est cherchée au sein d'une toute petite ville de Caroline du Nord, un état loin de chez elle initialement. On comprend aussi ses peurs. Une femme souhaitant reprendre confiance en elle, mais vivant avec des fantômes. Une femme qui ne baisse jamais la garde de peur que l'on découvre sa nouvelle vie. L'auteur partage parfaitement les sentiments vécus par cette femme. 

Le titre est parfait et colle idéalement au roman. Un havre de paix, faire un long voyage comme Katie et venir vivre comme recluse dans un havre de paix... Pourtant elle sera toujours tenaillée par ses angoisses qui jamais ne la libère dans son quotidien. Peut-on alors trouver un jour un havre de paix après tout ce que cette femme a subi ? 

Les personnages sont très attachants entre le personnage de Katie, celui d'Alex, veuf et père de deux jeunes enfants. L'auteur ne s'arrête pas au vécu de Katie, mais nous fait comprendre également le vécu de ce père de famille qui élève seul ses enfants et qui a perdu sa femme. Les émotions sont bien présentes, multiples, et vraies, on ressent la souffrance de chacun, les angoisses, mais aussi les sentiments nouveaux. Ce père de famille est touchant, il est dévoué et protecteur vis à vis de ses enfants. On se prend donc forcément d'attaches à ces deux personnages, mais aussi aux enfants d'Alex. Il y a également le personnage de Jo, qui devient l'amie et voisine de Katie, que l'on découvre petit à petit et qui nous apportera quelques surprises.

Avec le passé de Katie, et celui d'Alex, l'auteur amène également en thème de fond la question : Peut-on aimer deux fois ? Une question qui s'adresse à l'un ou l'autre des personnages. Mais le passé de chacun fait que la confiance est loin d'être un acquis, et qu'il est difficile de se créer une nouvelle vie.

Les décors sont très agréables, j'ai aimé cette petite ville de Southport. Les lieux sont bien décrits et du coup rendus visuels par l'auteur. 

L'écriture est belle, les émotions traversent les mots. L'auteur n'épargne rien dans les situations intenses vécues par le personnage de Katie, et les émotions, bonnes ou angoissantes, sont bien présentes. Cela rend alors une histoire très réelle. L'auteur sait aussi amener le rebondissement au bon moment pour faire monter en puissance le suspense. Et croyez-moi, il sera impossible de lâcher le roman lorsque le dénouement s'installera et se déroulera !!

Ce roman a été adapté en film mais jamais vu pour ma part. Beaucoup de romans de Nicholas Sparks sont adaptés en film, mais je n'en ai jamais vu aucun.

Très belle découverte, un roman riche avec des thèmes intenses. 



lundi 5 septembre 2022

Des matins heureux

 

Synopsis : 

Dans le quartier du Montparnasse à Paris, Elsa, Marie et Guillaume se croisent sans le savoir. Si le jour, leur quotidien les éloigne, le soir, tous trois affrontent une même peur de la nuit. 
Elsa se réfugie dans le bus pour éviter la violence de la rue, Marie, qui vient de quitter Brest, multiplie les gardes à l'hôpital pour combler son vide sentimental, et Guillaume retarde la fermeture de son bar afin de fuir la solitude. 
C'est au détour d'un Lavomatic, d'un irish pub ou par le biais d'une annonce sur Leboncoin qu'ils finiront par se trouver. Mais parviendront-ils, ensemble, à aller jusqu'au bout de leur nuit ? À se reconstruire ?

Marie quitte sa Bretagne chère à son cœur, ainsi que sa bande d'amis et leur lieu de retrouvailles, le bar Le Gobe-mouches. Direction Paris et le quartier de Montparnasse où elle va exercer le métier de gynécologue, spécialisée dans la reconstruction après cancer du sein. Elle va occuper un petit logement au-dessus de la boulangerie du cousin de sa meilleure amie. Un lieu atypique, bienfaisant, où les bonnes odeurs viennent titiller vos narines et vos papilles. 

Dans les rues du quartier de Montparnasse, elle a déjà croisé à plusieurs reprises une jeune femme sans pour autant lui prêter plus d'attention que cela. Il s'agit d'Elsa. Elsa est sans domicile fixe. Alors, elle se réfugie la nuit dans un bus de nuit qui lui apporte une certaine protection plutôt que de la passer dehors en pleine rue, mais aussi ils sont là pour tromper sa solitude. Comment imaginer que cette jeune femme, assise dans le bus, est seule au monde, sans aucune aide à ses côtés, sans aucun toit sur sa tête. 

C'est grâce à une annonce sur Leboncoin que Marie va rencontrer Guillaume. Guillaume, qui est devenu un étranger dans son propre appartement depuis le départ de Virginie, depuis sa fuite. Depuis 6 mois, son rythme s'est inversé sans qu'il ne s'en rende compte. Il veille la nuit et dort le jour. Il est barman dans un Irish pub du quartier Montparnasse, et il a pris l'habitude de traîner après la fermeture du pub. Toute excuse est bonne à prendre pour retarder le moment de rentrer chez lui. Il est prêt à se débarrasser de tout, même des graines de chia de Virginie pour ainsi ne plus penser à elle.

La vie urbaine du quartier de Montparnasse les fera se croiser sans le savoir, puis recroiser au détour de la pâtisserie de Raphaël, ou bien au point de chute du Lavomatic. Leurs vies vont alors se croiser, s'entremêler. Peut-être vont-ils s'épauler dans les difficultés de la vie qu'ils vivent chacun, peut-être qu'ensemble après s'être tant croisés, ils pourraient se reconstruire... Une chose est sûre, la nuit va les réunir. 
Nouveaux départs.

Quel bonheur de se plonger dans le dernier roman de Sophie Tal Men. Une belle rencontre à l'instar de la rencontre des trois personnages du roman. Personnages fragilisés par la vie, touchants dans leur force de résilience. Sophie Tal Men sait à chaque fois nous plonger dans des moments de la vie forts, qui apportent réflexion, et qui font du bien aussi. 

Des personnages qui m'ont émue, autant concernant Marie, Elsa, ou Guillaume. On est happé dans cette belle histoire humaine et sociale, qui vous redonnera le sourire une fois la lecture terminée. Un roman sur une rencontre, celle de trois personnes qui, mutuellement, vont s'entraider. Tout ça au détour de la nuit mais aussi au détour d'une rue du quartier Montparnasse. Car ici, Sophie Tal Men nous embarque, non pas en Bretagne, quoi que  il y a le doux parfum des embruns bretons qui ne sont pas loin, mais dans un quartier parisien que l'on va découvrir au fil des nuits passées aux côtés d'Elsa, Guillaume et Marie.

Et les décors prennent beaucoup d'ampleur au fil du roman, il y a ce souci du détail qui nous transporte au coeur de la vie de ce quartier. 

Les personnages, je vous l'ai dit, sont touchants. Chacun transporte différemment sa solitude. Sophie Tal Men nous fait ressentir leur fragilité, leur détresse. Lorsque la solitude s'en ira, la voie de reconstruction apparaîtra alors. Pour cela, leurs chemins vont se croiser, se recroiser, s'entremêler. Ils vont vivre des nuits parisiennes pas toujours rigolotes. On s'attache fortement à Elsa, cette jeune femme SDF qui, pour elle, la nuit est synonyme de peur et de violence. Cette jeune femme qui, il y a 1 mois, n'imaginait pas sombrer de cette manière. On découvrira au fil du roman le secret qu'elle renferme, pourquoi elle a fui pour se protéger, pourquoi désormais elle vit dehors. 
Quant à Marie, qui a tout quitté entre ses amis et sa Bretagne natale, elle montre une femme forte, qui sait rester simple sans par exemple exposer son métier. Elle voit toujours la vie du bon côté qui contraste avec le sérieux de ses journées et la gravité des situations rencontrées à l'hôpital. Mais elle qui déteste les silences est loin de tout, de sa famille, de ses amis, de sa région. Elle qui comptait se perfectionner dans son domaine de la gynécologie et surtout de la reconstruction après cancer du sein qui l'intéresse particulièrement, elle que l'on surnomme la Plouc de Bretagne, avait-elle réfléchi à tout ce qui allait lui manquer, avant de s'expatrier à la capitale ? Au silence ? Difficile d'être seule dans un lieu que l'on ne connaît pas et où l'on ne connaît personne.
Et puis Guillaume, touchant aussi dans sa situation. Il aimerait tout effacer, repartir de zéro. Mais c'est vite dit et difficile à accomplir. Il n'arrive pas à remonter la pente depuis que Virginie s'est enfuie, le laissant seul dans un appartement où le moindre objet rappel sa présence.

La solidarité tient ici une place très importante, ce côté humain qui réchauffe le cœur. Il n'y a qu'avec un peu d'aide et de solidarité que l'on peut remonter la pente, faire face à ses peurs, pour peut-être gagner une force de résilience. 

Les mots sont beaux, touchants, comme toujours dans la plume de Sophie Tal Men. Ici, mutuellement on s'aide, on se répare, mais surtout on apprend à se reconstruire et à s'éloigner de la solitude. On passe par de multiples émotions tout au long du roman, du sourire, au rire, aux moments touchants, et tout ça réchauffe le cœur.

Un beau roman sur la solitude, sur les belles rencontres, 
sur les nouveaux départs, sur la résilience.



Merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture.