jeudi 27 juin 2019

Dernier souffle




Auteur : Karin Slaughter
Traducteur : Emmanuel Plisson

Titre original : Last Breath

Editeur : Harper Collins France
Collection : Poche Noir
Thriller - Suspense - Thriller juridique - Préquel - Adolescence - Émancipation - Drogue - Famille - 
Pages : 216
Parution : 9 mai 2019
Merci aux Editions Harper Collins pour cette lecture






Synopsis


À l’âge de treize ans, Charlie Quinn a vu son enfance voler en éclat quand sa mère a été abattue sous ses yeux. Désormais avocate, elle met un point d’honneur à défendre ceux qui n’ont personne vers qui se tourner. Exactement comme Flora. 

Orpheline, cette adolescente possède un fonds important, légué par sa mère, qu’elle ne peut utiliser puisqu’elle est mineure et placée sous la responsabilité de ses grands-parents. Problèmes : papi et mamie lui soufflent sa fortune par des biais illégaux… Flora n’a qu’une solution : obtenir son émancipation précoce.

Émue par son cas, Charlie décide de tout faire pour l’aider. 

Flora est fragile, touchante, brillante, courageuse et si… innocente ?

L'enfance de Charlie Quinn a pris fin d'une manière abrupte losqu'elle avait 13 ans. Fille d'un célèbre avocat, Rusty Queen, représentant des clients de tout bord, sans distinction aucune, que ce soit les cliniques d'avortement ou les fanatiques qui tentaient de les faire sauter, les travailleurs sans papiers comme les agriculteurs qui les employaient ; Charlie et sa famille ont dû payer un lourd tribut à cette quête de justice. A 13 ans, Charlie a vu la maison familiale disparaître dans les flammes d'un incendie criminel. Et pire que tout, 8 jours plus tard, sa mère et sa sœur se sont fait tirer dessus par les clients de Rusty qui n'avaient pas envie de payer leur note.

Charlie aurait dû en tirer des leçons. Au contraire, ça l'avait rendue encore plus combative. Mais depuis ce jour, rien n'est plus pareil pour Charlie.

Elle a choisi de suivre le même chemin que son père, elle est devenue avocate à la défense et plus précisément elle s'est donné pour mission de défendre ceux qui n'ont plus personne vers qui se tourner.

Lorsqu'un jour, elle croise le chemin de la jeune Flora lors d'un meeting de girls scout, Charlie, ancienne girls scouts, décide de répondre à l'appel à l'aide de cette jeune fille orpheline. Flora est en effet une adolescente qui a perdu sa mère lors d'un accident de la route contre un camion. L'entreprise qui possédait le camion a été déclarée responsable et a dû payer de gros dommages et intérêts sous la forme d'un fonds destiné à Flora. Il servira notamment à ses études universitaires. 

La demande de Flora, 15 ans, bientôt 16, auprès de Charlie, est qu'elle soit son avocate dans sa requête de demande d'émancipation. Charlie est étonnée de la requête de la jeune adolescente. Elle sait qu'elle vit avec ses grand-parents alors elle a besoin de détails dans sa demande car les démarches sont très complexes. La raison principale de Flora est que la somme d'argent doit lui revenir à son entrée en université, mais Flora a peur que ses grands-parents ne dépensent tout avant.

Charlie ne peut faire autrement que d'accepter la requête de Flora, elle s'est en plus juré d'être comme une sœur pour toutes les girls scouts. Elle veut lui apporter son aide, d'autant plus qu'elle a la sensation que Flora lui cache des choses vis à vis de ses grands-parents. Elle a peur pour la jeune ado.

Après en avoir parlé avec son conjoint, assistant du procureur, elle décide d'entamer une enquête pour fournir un dossier à présenter devant un tribunal pour la demande d'émancipation de Flora. Mais cette enquête va lui révéler des faits incroyables qu'elle ne peut croire...




Un préquel court mais efficace !!

Je connaissais le roman Une fille modèle de Karin Slaughter sans pourtant l'avoir lu. Si bien que lorsque j'ai vu qu'un préquel était sorti, j'avais alors une préférence pour le lire avant le roman Une fille modèle. Et je ne suis pas déçue du coup d'avoir commencé par ce préquel. Il est court mais fort intéressant pour placer les personnages, et l'intrigue est bien menée. Mais visiblement, aucun souci d'ordre chronologique dans la lecture, puisque les lecteurs ayant lu Une fille modèle ne trouve pas gênant du tout de lire le préquel à la suite et que cela apporte justement une touche supplémentaire à l'histoire de Charlie. 

J'ai beaucoup aimé l'intrigue que l'on retrouve ici avec une histoire où la dimension psychologique prend toute son ampleur. On est là dans un suspense psychologique où la manipulation est en première ligne. Le lecteur se pose donc beaucoup de questions sur qui est honnête et qui ne l'est pas, et moi j'adore. Tout au long de la lecture, on doute sur les personnages et sur leur bonne foi. C'est très intéressant à suivre. 

Du coup, on a du mal à lâcher ce court roman puisque Karin Slaughter joue avec le lecteur en offrant des rebondissements qui amènent à d'autres idées.... Certains rebondissements sont pourtant prévisibles, mais cela ne gâche en rien la lecture.

Ce qui est intéressant également c'est de découvrir les personnages, leur passé, et leur histoire présente. J'ai beaucoup aimé le personnage de Charlie. On sent qu'elle aime son travail, qu'elle veut défendre ceux qui sont dans le besoin quitte à ne pas se faire payer d'ailleurs... On a envie de la soutenir dans sa vie privée car elle a 1000 questions en tête en ce moment, dans sa vie professionnelle, et dans son enquête pour la jeune Flora puisque Charlie au fur et à mesure de ses découvertes va se retrouver prise dans une affaire bien plus complexe. 

L'écriture est fluide, addictive, l'histoire est rythmée. Un roman court et efficace. Le côté psychologique est remarquable, l'autrice a plus d'un tour dans son sac du côté de la manipulation. C'est presque démoniaque ! 

J'ai donc très envie maintenant de découvrir Une fille modèle où l'on retrouve les personnages de Charlie, Ben son mari, Rusty le père de Charlie et sa secrétaire Lenore.

Un court roman qui se dévore, à lire si, comme moi, vous aimez les histoires de manœuvres malveillantes 
qui vous font travailler les méninges...


jeudi 20 juin 2019

Ne crois pas que tu m'aimes - L'intégrale






Auteur : Alfreda Enwy

Editeur : Harper Collins France
Collection : Collection & H
Romans - New Adult - Amitié - Amour - Amour-Amitié - Boxe - Combats clandestins - Famille - Difficultés sociales - 
Pages : 522
Parution : 3 Avril 2019
Merci à la Collection &H pour cette lecture








Synopsis


Il l’a toujours protégée… mais parviendra-t-il à la sauver de lui-même ?


Il s'appelle Mao, elle s'appelle Autumn. Depuis qu'ils se sont rencontrés, enfants, dans ce parc, ils sont inséparables.
Pour Mao, cette  amitié est plus importante que tout. Pour Mao, Autumn est la fille la plus précieuse qui soit. Et il doit à tout prix la protéger de la dureté du monde ; ce monde contre lequel il se bat plusieurs soirs par semaine, sur un ring qui n’attend que de voir couler son sang. Car Mao est étudiant le jour, expert des combats clandestins la nuit, et un enfoiré de première… tout le temps. Alcool, filles,  fêtes, il voit la vie comme un jeu dans lequel tout est permis… ou presque. Car, quand il prend conscience qu’Autumn est une jeune femme séduisante avant d’être l’amie drôle et attachante qu’il a toujours connue, il comprend que, pour une fois, il va devoir respecter certaines limites. Pour préserver leur amitié, mais aussi et surtout pour protéger Autumn de lui-même… 

Elle est née le premier jour de l'automne, ce qui a valu son prénom : Autumn. Complètement en adéquation avec son physique. Un physique qu'elle déteste tellement ! Les cheveux roux, elle a toujours l'impression d'avoir la tête en feu et elle aurait aimer  ressembler à Dustin ou Avery, son frère et sa soeur, qui sont bruns et blonds. Ils n'ont pas non plus des tas de taches de rousseur sur leur visage... Ils n'ont en commun que leurs yeux verts qu'ils tiennent de leur mère. 

Aucun d'eux n'a été désiré. Ils sont une famille hors norme. Autumn, Avery et Dustin, sont livrés à eux-mêmes depuis bien longtemps. Leur mère est dépendante à l'alcool, elle adore aussi la drogue et le sexe. Elle est accro à ces trois choses, elle les aime plus que tout et les place avant ses propres enfants. Elle n'est quasiment jamais à la maison, et il est arrivé qu'elle les laisse pendant un mois seuls. Parfois, elle revient avec des hommes et elle couche lorsqu'elle a besoin d'argent pour acheter sa drogue ou de la boisson. 

Autumn a toujours essayé de préserver l'insouciance de sa petite soeur Avery. Et elle s'est toujours occupé de son frère Dustin ou sa soeur Avery, ainsi que de leur maison, et cela depuis fort longtemps et elle le fait encore maintenant. Quand elle était petite, elle rêvait que lorsqu'elle aurait 18 ans tout serait différent. Elle se rend compte aujourd'hui que tout ça n'était qu'un rêve. Leur mère a toujours été trop ivre, trop shootée, trop malade, trop absente, trop nulle pour s'occuper d'eux. C'est Autumn qui gère tout, elle s'est toujours débrouillée seule et a vite compris que pour survire, il fallait être intelligent et malin.

Lorsqu'elle était enfant, Autumn a fait la connaissance de Mao. Le jour de ses 7 ans elle a rencontré Mao qui en avait 8, elle a été intriguée d'abord par la forme de ses yeux ; et lui, a été subjugué par les yeux d'Autumn couleur des feuilles vertes, et par ses cheveux couleur d'automne. Il ne vivait alors qu'avec son père, sa mère venant de mourir. Depuis, Autumn et Mao ne se sont jamais quittés. Mao avait trouvé en Autumn, Avery et Dustin, une nouvelle famille depuis la perte de sa mère et la violence de son père.

Depuis 11 ans, en grandissant, ils ne se sont jamais quittés et ont toujours eu besoin l'un de l'autre pour se soutenir. Une amitié très forte. Amitié qu'Autumn trouvera également auprès de Lizzie, amie qui pense à Autumn lorsque celle-ci oublie de le faire à trop protéger ceux qu'elle aime. Elle sait qu'elle s'impose trop de restrictions... Comme Avery et Dustin, ses frères et soeurs, Mao est devenu au fil du temps une constante dans sa vie et elle ne la conçoit pas sans lui.

Mao, lui, a su grandir et s'affirmer en tant qu'homme, mais la violence de son père a laissé des traces. Il exprime cette violence par des combats de boxe illégaux. Peut-être aussi a-t-il peur de devenir comme son père, un homme violent auprès de ses proches, si bien qu'il ressent ce besoin de combattre pour extérioriser ses sentiments. Mao a un style de vie libre, il est très volage vis à vis de la gente féminine et change très souvent de nana. Il ne désire absolument pas s'engager avec quelqu'un et n'a d'ailleurs jamais trouvé celle qui lui convenait. Mao est d'origine japonaise, il aime raconter des histoires de son pays à Autumn qui, d'ailleurs, lui en demande sans cesse depuis qu'ils sont enfants. Il aime son pays, il aime lui raconter l'automne au Japon. Autumn l'écouterait pendant des heures... 

Mais, sans s'en rendre compte, Mao va un jour éprouver quelque chose de très étrange vis à vis d'Autumn. Jamais il ne l'avait vue ainsi, jamais il n'avait ressenti ce genre de sentiments pour elle, lui qui l'a toujours considérée comme une amie, comme une soeur même peut-être tellement leur amitié est forte. Autumn, elle, a toujours eu une sorte de béguin pour Mao mais elle n'en a jamais montré la moindre étincelle ; c'est toujours resté secret au fond d'elle. 

Leurs amis Lizzie et Cade, se sont toujours dit eux, que Mao et Autumn iraient très bien ensemble. Mais ni l'un ni l'autre ne voyait changer leur relation.... Trouveront-ils le chemin les menant vers une autre relation encore plus forte que ce qu'ils ont construit depuis leur enfance ? Mais attention car la force de cette relation pourrait également leur nuire, trop puissante, trop brutale.... 


Un roman fort en émotions !!

Première fois que je lis un roman d'Alfreda Enwy et je peux dire que c'est une agréable découverte.

Un livre dense, plus de 500 pages, mais il regroupe en fait 2 livres. Il est donc divisé en 2, et je ne vous ai pas parler dans cette chronique de la 2ème partie car trop révélatrice. Vous pouvez également retrouver les 2 romans séparément mais je vous conseille d'avoir le tome 2 dans les mains car attendez-vous à avoir une fin façon cliffhanger (fin ouverte destinée à une forte attente) dans le tome 1. 

L'histoire est belle, forte, puissante, dû certainement au fort caractère des personnages et à leur vécu social. Les nombreux rebondissements et événements dans le quotidien des personnages rendent la lecture addictive. Une histoire avec des hauts et des bas, assez réelle à la vraie vie et j'aime retrouver cela dans les romans. Une relation entre les deux personnages principaux, Mao et Autumn, que j'ai trouvé très intéressante à suivre. Leur vie est assez bouleversante je dois dire. L'autrice n'épargne pas les personnages, et cela depuis leur plus tendre enfance. Si bien qu'ils ont dû affronter la vie seuls et avec poigne. Tout leur tombe dessus, leur quotidien n'est pas des plus simples et attendez-vous à avoir des rebondissements de dingues. Et comme je vous le disais, la fin du livre 1 se termine à la façon cliffhanger et il vous faudra le tome 2 de suite car impossible de rester comme ça dans le néant sans connaître la suite !

La relation des personnages, les événements qu'ils vivent sont très forts en émotions pour nous lecteurs. On a envie du coup de soutenir les personnages, de leur offrir une aide tellement ils vivent des épisodes malchanceux et difficiles. L'un et l'autre, on va le découvrir, vont s'offrir en sacrifice pour sauver l'autre. C'est beau, émouvant, mais très poignant du coup car leur vie va connaître de grands bouleversements déchirants. Ils ont des décisions délicates à prendre, qui changera leur vie, et on ne peut être qu'ému par leurs actes. J'ai beaucoup aimé d'ailleurs les choix de l'autrice dans le fait que rien n'est facile pour les personnages. Des choix qui font monter en puissance la lecture. 

J'ai aimé également le style de l'autrice dans la découpe du roman. Dans cette intégrale on a donc, vous l'aurez compris, 2 livres. Une fin de dingue pour le 1er livre, autre très bon choix de l'autrice. Un 1er tome qui démarre d'abord par un prologue, celui où Mao et Autumn se rencontre enfants. Puis on passe à leur vie onze ans plus tard avec une alternance dans la narration entre Mao et Autumn. On a, du coup, les impressions de chacun ce qui est très intéressant côté psychologie. Ce que j'ai aimé voir également dans ce roman, c'est une entière évolution des personnages sur plusieurs années. 

L'écriture d'Alfreda Enwy est agréable, fluide, sans aucun temps mort car elle nous offre à chaque fois des rebondissements hallucinants. L'autrice nous offre des jolis moments de tendresse également, des poses légères, des moments de poésie aussi avec des termes japonais, des légendes. Intéressant ici aussi d'en apprendre un peu plus sur des faces du Japon que l'on ne connaît pas forcément, sur l'automne, ses traditions...

Un roman qui a su me séduire tant sur le caractère fort des personnages, sur les aventures difficiles qu'ils vivent, sur leurs choix délicats. Séduite aussi par cette superbe histoire, et ses rebondissements de dingues, et cette jolie plume. 


lundi 17 juin 2019

C'est lundi, que lisez-vous ? #114



BONJOUR, 



Je vous retrouve pour ce rendez-vous initié 
 par Mallou et repris par Believe in Pixie Dust.




On répond donc à trois questions.


  1. Qu'ai-je lu la semaine dernière ?
  2. Que suis-je en train de lire en ce moment ?
  3. Que vais-je lire ensuite ?

Voici donc le résumé de mes lectures :




Quand nos souvenirs viendront danser
- Virginie Grimaldi -


"Lorsque nous avons emménagé impasse des Colibris, nous avions vingt ans, ça sentait la peinture fraîche et les projets, nous nous prêtions main-forte entre voisins en traversant les jardins non clôturés.

Soixante-trois ans plus tard, les haies ont poussé, nos souvenirs sont accrochés aux murs et nous ne nous adressons la parole qu'en cas de nécessité absolue. Nous ne sommes plus que six: Anatole, Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave et moi, Marceline.

Quand le maire annonce qu'il va raser l'impasse - nos maisons, nos souvenirs, nos vies -, nous oublions le passé pour nous allier et nous battre . Tous les coups sont permis: nous n'avons plus rien à perdre, et c'est plus excitant qu'une sieste devant Motus."
À travers le récit de leur combat et une plongée dans ses souvenirs, Marceline livre une magnifique histoire d'amour, les secrets de toute une famille et la force des liens qui tissent une amitié.




C'est un coup de coeur !!! 
Une vraie merveille !!





Avec toutes mes sympathies
- Olivia de Lamberterie - 



Les mots des autres m’ont nourrie, portée, infusé leur énergie et leurs émotions. Jusqu’à la mort de mon frère, le 14 octobre 2015 à Montréal, je ne voyais pas la nécessité d’écrire. Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux.

Moi, je ne voulais pas me taire.
Alex était un être flamboyant, il a eu une existence belle, pleine, passionnante, aimante et aimée. Il s’est battu contre la mélancolie, elle a gagné. Raconter son courage, dire le bonheur que j’ai eu de l’avoir comme frère, m’a semblé vital. Je ne voulais ni faire mon deuil ni céder à la désolation. Je désirais inventer une manière joyeuse d’être triste.
Les morts peuvent nous rendre plus libres, plus vivants. »





Lecture quasiment terminée. 
D'une grande émotion et des mots magnifiques.








Détox Émotionnelle
- Dr Habib Sadeghi -


" Habib Sadeghi vous permet de vous réinventer vous-même. Je lui serai éternellement reconnaissante." 

Penélope Cruz


Au fil des années, nous laissons nos émotions réprimées et leurs énergies négatives s'accumuler dans notre corps. À la longue, cet engorgement néfaste nous prive de la plupart de nos ressources. Et quand nous sommes restés trop longtemps sourds à tous les signaux de notre corps, la maladie est bien souvent la seule façon pour lui de se faire entendre. Pourquoi attendre la saturation ? 
Habib Sadeghi nous propose ici la méthode de détox indispensable pour débarrasser notre corps et notre esprit de toutes les toxines émotionnelles qui l'encombrent, et retrouver ainsi la libre circulation de nos énergies. Vous voulez renouer avec une existence positive et apaisée ? N'hésitez pas, ce livre est pour vous. 


Médecin émotionnel des plus grandes stars de Hollywood, d'Anne Hathaway à Emily Blunt, en passant par Stella McCartney, Habib Sadeghi est reconnu dans le monde entier pour son approche sans équivalent du bien-être. 


" Habib Sadeghi m'a permis de comprendre parfaitement les liens entre mon corps et mon esprit. J'espère que vous serez nombreux à trouver ainsi comme moi la paix grâce à sa méthode. " 
Jessica Chastain




C'est hyper intéressant, 
mais je ne lis que par morceau car très riche en informations.




A piocher dans la PAL....










Bonne semaine et bonnes lectures !!



lundi 10 juin 2019

D'ici là, porte-toi bien





Auteur : Carène Ponte

Editeur :Michel Lafon
Romans - Roman contemporain - Amour - Amitié - Famille - Couple - Maladie d'Alzheimer - Partage - Espoir - 
Pages : 379
Parution : 06 juin 2019
Merci aux Editions Michel Lafon pour cette lecture








Synopsis


Avec son sable fin et son ciel azur, l’Avenue du Parc Resort and spa est l’endroit idéal pour se remettre d’un coup dur. À condition de donner sa chance à la chance.
Alors que Samya tente de pardonner l’adultère de son mari, Alison aimerait oublier qu’elle s’est fait plaquer au pied de l’autel. Jessie s’est excusée mille fois pour le chat et le lave-linge, mais Jérémy est à bout : une pause s’impose. Apolline rêve d’un enfant qui ne vient pas. Mia, dix-neuf ans et déjà maman, se voit rejetée par sa famille. Geneviève, elle, perd peu à peu la mémoire.
Ensemble, elles vont libérer leurs émotions et s’apporter un soutien inattendu.
Avec au bout du chemin, un gain inestimable : l’espoir.
Le meilleur moyen d’alléger ses peines, c’est encore de les partager.
L'Avenue du Parc Resort and Spa signe sa date d'ouverture en ce 15 juin. Une résidence de vacances de grand standing qui ouvre ses portes au bord d'une plage de sable fin, avec bungalows à thèmes décorés avec soins, un espace SPA, une conciergerie, piscines chauffées.... le must !

C'est ici que 6 femmes, très différentes les unes des autres, vont se croiser ou bien faire plus ample connaissance. Chacune est sans le savoir à un tournant de sa vie. Cette semaine à L'Avenue du Parc Resort and Spa va être décisive dans leur vie.

Il y a tout d'abord Alison qui vient de se faire larguer de la plus horrible façon. Pire, ça n'est pas possible !! Sa voisine de bungalow est Jessie, seule également pour cette semaine de vacances. Seule et envoyée ici par son mari afin qu'elle réfléchisse sur sa vie actuelle. Faire le point... le point sur sa façon de vivre. Jessie est en effet accro à l'organisation. Toute sa vie est minutée, organisée, pas la moindre minute vide pour profiter un peu et laisser couler le temps. Non, Jessie est accro aux tableaux Excel présents pour régir sa vie, elle comble chaque minute de sa vie par quelque chose. Elle n'aime pas l'imprévu. Sauf que jamais elle profite de la vie, il faut qu'elle apprenne à mettre du mou dans la corde et c'est ce que son mari essaie de lui faire comprendre en l'envoyant ici toute seule.

Voisines de bungalows, elles vont rapidement faire connaissance et n'en reviennent pas l'une et l'autre d'arriver à autant se confier alors qu'elles ne se connaissent même pas. Pourtant quelque chose les rapproche, elles se comprennent. Quitte à être là, Alison se dit autant en profiter et ne pas se morfondre. Elles vont joindre leurs deux solitudes pour les sept jour à venir.

A quelque bungalows de là, il y a Samya accompagnée de son mari, Gilles, et de leur fille Inès âgée de 5 ans. Samya arrive déjà stressée à L'Avenue du Parc Resort and Spa. Elle est là pour accorder une seconde chance à son mari mais c'est une chose de dire qu'on accorde une seconde chance à un mari infidèle, c'est est une autre d'y parvenir. Elle reconnaît pourtant que Gilles fait des efforts, il multiplie les attentions et lui a demandé pardon au moins un millier de fois. Pourquoi alors est-ce si difficile de tourner la page ? Elle espère que cette semaine de vacances pourra faire redémarrer son couple. La joie de vivre de la petite Inès pourrait apporter de jolis moments en famille.

C'est d'ailleurs la petite Inès qui fait rencontrer Samya et Apolline. Apolline est ici avec Sébastien. Depuis plusieurs années, ils essaient d'avoir un enfant mais Apolline désespère de ne pas voir venir d'heureux événement. Elle ne supporte plus de se dire qu'elle, Apolline, 33 ans, est incapable de porter la vie. Elle a de plus en plus de mal à voir autour d'elle la joie de mères de famille avec leurs enfants. Ils ont tout essayé mais rien ne fonctionne et jamais Apolline ne pourra assouvir son désir d'enfant qui fait partie d'elle depuis qu'elle a seize ans. Sébastien n'en peut plus des déceptions qui ont fini par entamer sévèrement leur vie de couple. C'est l'idée de Sébastien cette semaine de vacances, pour penser à autre chose et se ressourcer.... est-ce la bonne idée.... En tout cas, Apolline se prend d'attache pour la petite Inès et elle va faire la connaissance de sa maman Samya. Là aussi, en quelque sorte, des points communs vont rapprocher les deux femmes.

Dans un autre bungalow, se trouve Geneviève qui est accompagnée de son mari Paul. 50 ans de mariage ça se fête, alors leurs enfants et petits-enfants leur ont offert une lune de miel, celle qu'ils n'ont jamais eu, dans cette résidence de vacances de standing. Cinquante années d'amour et de complicité entre eux. Geneviève aurait voulu qu'il n'y ait que des moments heureux au cours de ces cinquante années mais il y a eu de douloureux drames à passer. Elle évite de trop y penser. Paul est celui qu'elle a toujours aimé, l'homme de sa vie. Cette semaine de vacances à L'Avenue du Parc sera le moment d'annoncer à Paul une lourde confidence qu'elle ne peut plus taire.

Geneviève va se prendre d'attache pour une jeune femme de 19 ans qu'elle trouve en pleurs dans leur bungalow. Mia est la femme de chambre de leur bungalow. Mia pourrait être sa petite-fille et la voir les larmes aux yeux lui a donné envie de la prendre dans ses bras. Mia apprécie beaucoup cette femme âgée, elle sait l'écouter, même si pourtant elle n'a pas le droit de discuter avec les clients. 

Et puis, ce qui plait à Mia c'est que Geneviève s'intéresse à elle, à sa vie, lui pose des questions... Mia n'a que 19 ans mais est déjà maman d'un petit garçon, Liam, la prunelle de ses yeux. Mia a été mise à la porte par son père parce qu'elle était enceinte et bonne à rien. Depuis toute petite, son père n'a fait que lui rabâcher qu'elle n'était bonne à rien, si bien qu'aujourd'hui elle le pense. Mia adore venir remettre en ordre le bungalow de ce couple âgé. Elle aime que tout soit nickel pour eux. Lorsqu'ils se croisent, Geneviève ne peut s'empêcher d'entamer la conversation avec Mia. Elle apprendra qu'elle a un petit garçon et qu'elle vit seule sans père pour Liam et sans ses parents qui ne veulent plus entendre parler d'elle. Geneviève n'en sera que plus  touchée par cette jeune femme et va se sentir plus proche de Mia. Geneviève apprécie beaucoup également que Mia soit présente pour l'écouter, elle aime raconter ses souvenirs même si sa mémoire..... lui fait défaut..... 
Emotions et humour au rendez-vous !

Que j'aime la façon d'écrire de Carène Ponte, elle a cette facilité de toucher des points sensibles, de parler des difficultés de la vie avec cette petite dose d'humour qui donne du baume au coeur à la lecture de ses romans. 

A nouveau une belle rencontre avec les personnages du dernier roman de Carène Ponte. Des personnages plus qu'attachants car difficile de s'en séparer à la fin de la lecture. Six femmes, très différentes, et pourtant on se retrouve en elles. Leur histoire est un peu la nôtre en quelque sorte. Six histoires vont graviter autour d'elles et en même temps vont les unifier. Des histoires émouvantes, pleines de tendresse, de bonté. Il y a beaucoup d'amour et d'amitié au sein de ce roman, si bien que sa lecture nous fait du bien. 

Il y aurait tellement de choses à raconter sur les situations de ces femmes, de ces hommes également, de ces enfants aussi. Mais le mieux c'est d'en dire le moins possible sur ce roman, pour mieux s'en délecter à sa découverte. 

La seule chose que je puisse vous dire c'est que l'on est touché par tous ces personnages. Ah, à part un, je ne vous dirais pas qui (à vous de le découvrir) mais il y en a un que l'on a envie de baffer ça c'est sûr. Mais ce que vivent tous les personnages de ce roman est poignant et très parlant car vrai. Je peux donc vous dire qu'à la lecture du roman, on est forcément épris d'émotions, on se sent attendri souvent, on rigole également beaucoup, on a envie d'étriper certains, et on a envie d'aimer... 

Les rebondissements sont présents, aucun temps morts dans cette lecture rythmée. Elle en devient même addictive car déjà on n'a pas envie de laisser les personnages car on s'attache énormément à eux, et puis les rebondissements sont présents pour ne pas avoir envie de lâcher le livre car on a forcément envie de connaître la suite des événements. 

J'ai beaucoup aimé la construction du roman, elle y joue un rôle important. Alors dans un sens j'ai envie de vous en parler, et d'un autre j'ai envie que vous découvriez cette construction par vous même. Donc je vais opter pour la 2 car j'ai eu beaucoup de plaisir à la découvrir par moi-même. En tout cas, une très belle construction et un très bon choix pour nous raconter le tournant de vie de ces femmes. 

J'aime toujours autant l'écriture de Carène Ponte, c'est toujours empli à la fois de tendresse et d'humour. C'est frais, parlant, léger, et jours plein d'humanité et de bonté. 

Gros point fort à ce roman également, c'est que contrairement à ce que l'on peut penser toutes les fins ne sont pas rose..... et c'est rare dans un roman... six femmes, six histoires, six dénouements..... 

Ne passez pas à côté de cette petite bulle de tendresse, d'amour et d'amitié. Rires, larmes, joies, peines, complicités, remises en question, viendront pimenter les cocktails au bord de la piscine de L'Avenue du Parc Resort and Spa.


vendredi 7 juin 2019

Le bruissement des feuilles



[...] Miki adorait les arbres et les oiseaux mais, ce qu'elle préférait le plus au monde était invisible : c'était ce qu'elle ressentait dans la forêt. L'odeur du bush après la pluie. Le craquement de l'écorce. Le grincement des branches. L'impression de quiétude et d'intemporalité, la croissance et le renouveau. L'aura des arbres. Le sentiment que tout est connecté. A sa place. Elle aurait pu rester là toute la journée, à respirer en rythme avec l'arbre, à inspirer la vie qu'il insufflait.


@She reads a book - Photo non libre de droit





Auteur : Karen Viggers
Traducteur : Aude Carlier

Titre original : The Orchardist's Daughter

Editeur : Les Escales
Romans - Australie - Tasmanie - Nature - Environnement - Ecologie - Faune - Flore - Violences morales - Famille - Amitié 
Pages : 432
Parution : 11 avril 2019
Merci à l'Agence Anne et Arnaud pour cette lecture






Synopsis : 

Miki, dix-sept ans, vit coupée du monde depuis l'incendie qui a coûté la vie à ses parents. Sous le joug de son frère Kurt, un chrétien fondamentaliste, elle travaille comme serveuse dans leur restaurant et le soir, se rêve en héroïne de romans. Lors d'une escapade secrète en forêt, elle fait la rencontre de Leon, un garde forestier tout juste installé en Tasmanie. Les deux jeunes gens se donnent alors une mission extraordinaire : sauver les diables de Tasmanie de l'extinction. 
Au cœur de paysages somptueux, le combat inoubliable d'une jeune fille pour protéger la nature et se sauver elle-même. 
Karen Viggers revient avec un grand roman, véritable hommage aux beautés naturelles de l'Australie, et nous livre une formidable histoire d'amitié et de solidarité. 




Depuis toute petite, Miki a toujours travaillé. A la ferme, avec sa mère, elle se partageait les tâches ménagères. Elle a toujours vécu recluse, dans cette petite ville de Tasmanie, dans une ferme éloignée. Elle n'a jamais été à l'école en raison de certaines croyances de ses parents, ses leçons étant données à la ferme par sa mère. Un isolement pesant pour Miki, mais malgré une certaine souffrance, elle n'a jamais manqué de rien. Elle a travaillé dur tout le temps entre ses leçons et les tâches ménagères. A l'époque, elle ne vivait que pour les dimanches car ce jour là, après les besognes, elle troquait sa jupe pour une salopette et filait en forêt, toujours accompagnée de son frère. En forêt, elle éprouvait à chaque fois un sentiment de légèreté, de bonheur. Elle adorait écouter le bruissement des feuilles, le grincement du bois, le murmure du vent dans la canopée, le craquement des brindilles sous ses pieds, l'odeur mentholée des buissons. Alors, la semaine de travail difficile s'effaçait et les règles sévères de son père disparaissait.

Un événement inattendu va briser le quotidien de Miki et sa famille.

A presque 18 ans maintenant, elle vit avec son frère Kurt au cœur même du village où ils ont grandi. Ils ont un modeste commerce, un snack restaurant et vente de bonbons et souvenirs. Mais Miki vit tout autant recluse qu'à la ferme. Elle aspirait à davantage de responsabilités, de libertés, seulement Kurt a construit un échafaudage de règles à respecter autour d'elle. Elle doit en effet limiter au maximum les échanges avec les clients, éviter de les regarder dans les yeux, et garder la tête basse sans cesser de travailler. Kurt s'assurait qu'elle soit toujours occupée, si bien qu'elle ne pouvait souffler que lorsqu’il quittait la pièce. Avec ses dix ans de plus qu'elle, il était son tuteur, et c'était lui qui commandait.

La plupart du temps, travailler au restaurant ne dérange pas Miki, elle avait appris à accepter ses conditions de vie. Mais en règle générale, elle se sent beaucoup trop confinée, en manque d'air et de lumière. Oui, car Miki n'a pas le droit de sortir du commerce où elle travaille et vit avec son frère. Kurt l'enferme à double tour lorsqu'il doit quitter les lieux. Elle n'a le droit de sortir que lorsque son frère l'emmène avec lui, le lundi jour de repos, pour l'accompagner en forêt où il relève leurs ruches et part chasser. Ces lundis-là, Miki est aux anges, enfin elle peut respirer l'air pur et voir la forêt qu'elle aime tant et entendre le bruissement des feuilles.

Lorsqu'ils arrivent en forêt, son frère la laisse toujours seule à côté du 4x4. Il lui ordonne de ne pas s'éloigner, de ne pas le suivre non plus, partant seul avec son fusil. Miki est endoctrinée par son frère, elle doit suivre continuellement ses consignes de vie, et ne cherche pas à en déroger de peur des réactions de Kurt.

Même lire, Kurt lui interdit de le faire. Mais Miki a réussi à sauver et cacher 3 livres qui appartenaient à sa mère. Il n'a jamais su que Miki les avaient avec elle. Trois romans qu'elle adore, avec des héroïnes différentes. Elle les aimait chacune à leur façon et enviait leur vie fascinante. Admirait l'intégrité de Jane Eyre, la douceur de Tess, la passion de Cathy pour la lande des Hauts de Hurlevent. Elle enviait à Jane Eyre sa liberté d'aller à l'école et sa carrière de professeure. Elle aspirait, comme ses héroïnes, à voir le monde, rencontrer des gens, connaître l'amour... et ne plus devoir faire attention à sa façon d'agir auprès de Kurt. Si Kurt pouvait la maintenir enfermée à la boutique la majeure partie du temps, il ne pouvait pas contrôler où son esprit allait se perdre.

Lorsque Miki va rencontrer Léon, le nouveau garde forestier qui vient de s'installer, certaines choses vont commencer à changer pour elle. Une rencontre qu'elle va devoir garder secrète à son frère, il ne doit jamais découvrir son amitié avec Léon et son combat pour la sauvegarde des diables de Tasmanie. 

Léon est issu d'une famille de bûcherons, et il n'est pas le bienvenu dans cette petite bourgade de Tasmanie. Son métier de garde forestier ne plaît pas, et il est vite pris en grippe. Ici, il y a plus de bûcherons qui coupent les arbres à la machine, voir au bulldozer. On ne s'inquiète pas de savoir non plus si tel ou tel arbre est millénaire. On coupe. Alors le poste de garde forestier qu'occupe Léon n'est pas le bienvenu. Il va devoir essuyer coups de crasse sur coups de crasse, pourtant il ne lésine pas sur les efforts pour se faire accepter. Il n'y a que le fils des voisins, Max, qui apprécie Léon dès son arrivée. Max a 10 ans, et se lie rapidement d'amitié avec Léon, très certainement une figure fraternelle sympathique pour Max toujours enguirlandé et rabaissé par son père. Un p'tit gars que Léon apprécie, il aime sa franchise, son innocence d'enfant, sa bienveillance envers les animaux. Mais Léon va vite s’apercevoir que quelque chose cloche avec Max car son comportement va vite changer.,,

Miki, tout comme Léon, ne se sent bien qu'en forêt, entendre les oiseaux, ressentir les odeurs du bush après la pluie, le craquement de l'écorce, l'impression de quiétude... l'aura des arbres. Miki, Léon, pouvaient rester en pleine nature pendant des heures. Ils vont se découvrir par hasard un autre point commun, la défense des diables de Tasmanie en voie d'extinction.

Kurt est trop souvent furtif sur ce qu'il fait. Miki n'a le droit de ne rien s'avoir sur les faits et gestes de son frère. Elle n'a pas le droit de savoir pourquoi il s'absente tous les lundis soirs pour ne revenir que le lendemain par exemple. Elle n'a pas l'accès autorisé à certaines pièces de leur logement, fermées à double tour par son frère. Elle n'a pas le droit non plus de savoir ce qu'il cache dans la pochette en cuir noir qui appartenait à leur père et que Kurt garde toujours sur lui. Elle n'a pas le droit non plus de savoir pourquoi ils ne voyaient ni amis ni membres de la famille et cela depuis leur enfance à la ferme. N'ont-ils jamais eu d'oncles, de tantes, de parents éloignés ? Et pourquoi n'a t-elle pas le droit de sortir toute seule ? Et d'ici combien de temps auront-ils assez d'argent pour acheter leur propre ferme comme lui a tant fait espérer Kurt ? Tant de questions qui la ronge.
Les points communs avec Léon vont faire connaître à Miki des nouveaux événements. Mais elle va devoir batailler pour découvrir les aspects cachés de la vie de son frère et batailler pour s'ouvrir à elle-même, et ne plus laisser son esprit cloîtré tout autant que l'est son corps...
Quelle histoire merveilleuse, touchante !

Ce dernier roman de la talentueuse auteure australienne est un bel hommage à la faune et la flore de la Tasmanie. L'environnement, les forêts anciennes, la faune australienne prennent une part importante au roman. Je me suis sentie dépaysée d'ailleurs lors de ces moments passés avec les personnages dans ces forêts de Tasmanie, et dans ce combat pour la sauvegarde des diables de Tasmanie. C'est aussi une histoire d'appartenance d'australiens qui se battent pour la survie de leur faune et de leur flore, de leur histoire en quelque sorte. Ce livre m'a happée du début à la fin et a réussi à me fasciner sur bien des points.

D'ailleurs, points importants et qui apportent beaucoup au roman, Karen Viggers aborde différents aspects de débats sur les exploitations forestières, la déforestation de forêts australiennes par des machines destructrices. Mais aussi, à l'inverse, aborde la conservation d'arbres millénaires à garder et à promouvoir pour se souvenir et garder intacte l'histoire de la Tasmanie. Elle aborde également le problème de la sauvegarde des diables de Tasmanie atteints d'une maladie les tuant petits à petits car transmissible entre eux. On sent qu'elle a mené en profondeur ses recherches pour fournir les sujets qui sont abordés dans son roman, et qui, on le ressent, lui tiennent à coeur. Des recherches abouties au vu des larges explications romancées. Elle nous fait ressentir tout son amour pour la Tasmanie, pour les forêts et la faune endémique de la région, et aborde les problèmes sur l'exploitation forestière et ses techniques de déboisage, ainsi que la préservation de l'environnement. C'est extrêmement bien mené et intéressant pour le lecteur car elle apporte différents points de vue entres les communautés qui voient d'un regard divergeant les problématiques.

Autre point abordé par l'auteure et très approfondi ici aussi, les violences domestiques et surtout psychologiques d'un frère envers sa soeur. Un frère qui joue énormément sur l'intimidation et la soumission, qui maintient enfermée sa soeur. Jeune femme, encore dans l'adolescence, mais contrainte au silence et aux règles imposées par son frère. Ses seules évasions se font les lundis, seul jour de la semaine où elle a le droit de sortie, toujours accompagnée par son frère, mais au moins droit de pouvoir respirer l'air pur. Une évasion qu'elle apprécie grandement, au coeur de la forêt, lieu le plus cher à son coeur. Entendre les arbres, sentir leur aura, est son seul plaisir. 
Non, elle a un deuxième plaisir caché, celui de s'évader grâce aux livres. Elle n'en possède que trois pourtant, ceux qu'elle a caché pour ne pas que son frère les lui retire. Karen Viggers a en effet alimenté le quotidien de Miki grâce à des romans classiques, avec un choix d'héroïnes qui embarquent Miki dans des envies et plaisirs la maintenant éveillée et qui ne lui font pas perdre espoir. 

Miki, un personnage auquel on s'attache et que l'on a envie de soutenir face à ce frère tyrannique. Il y a deux autres personnages très touchants également. Celui de Léon, nouvel arrivant et pris en grippe par les hommes de cette bourgade australienne. Un garde forestier face à des bûcherons. Un homme qui espère prendre un nouveau départ, fière de ses convictions pour la protection de la nature et on ne peut que l'apprécier pour cela. Un homme touchant face à un grand-père qu'il apprend à connaître, et face à une situation délicate vis à vis de ses parents. Un homme touchant également face à un petit bonhomme de 10 ans, Max, son nouveau voisin qu'il va vite connaître et avec qui il va nouer des attaches de bienveillance et fraternelles. 
Max, 10 ans, est en effet le 3ème personnage pour qui on se prend d'attache et que l'on a énormément envie de soutenir dans cette vie difficile d'enfant qu'il a... Plus le roman avance, plus on découvre ce qu'il se passe autour de lui... Des moments touchants, une situation que je ne dévoilerai pas pour ne rien spoiler. 

La lecture du roman se déroule parfaitement grâce aux rebondissements qui viennent alimenter les énigmes, elle en devient même addictive car difficile de lâcher le livre lors d'événements essentiels où situations délicates pour nos trois héros. 

J'ai beaucoup aimé également le style de l'auteure dans l'écriture de son roman car elle a utilisé trois courants narratifs entre Miki, Léon et Max selon les chapitres apportant du coup énormément dans leurs façons de voir, de ressentir les choses mais aussi dans leurs vies privées à chacun. Car même si il y a l'histoire d'un village, d'habitants de Tasmanie, il y a 3 histoires et 3 énigmes autour de Miki, Léon et Max. 

Petit à petit, les rebondissements amènent des réponses à nos questions. Le lecteur reste du coup suspendu aux mots de Karen Viggers tout au long du roman. Et des mots magnifiques je dois dire. Des mots touchants, délicats, vrais, mais aussi poétiques. Autant sur le sujet de la protection de la faune et de la flore de Tasmanie et on ressent tout son amour pour cela, autant sur le sujet délicat des violences morales multiples au sein du roman. 

Un roman qui m'a fascinée et que je recommande sans aucune réserve. Des thèmes percutants et emplis d'émotions. Et une ode à la nature avec une richesse dans les descriptions offertes par Karen Viggers sur la faune et la flore de Tasmanie...