mercredi 29 septembre 2021

Nos âmes oubliées

 


Synopsis

« Je n'ai aucun souvenir de mon enfance.


Je n'imaginais pas qu'il soit possible d'effacer à ce point des années entières de ma vie.

Ce passé vient pourtant de resurgir de la plus inattendue des façons.

Tout a commencé quand j'ai découvert les travaux d'un jeune scientifique dont les recherches bouleversent actuellement les neurosciences.

J'étais à mille lieues d'imaginer les conséquences qu'allaient avoir sur ma vie ces révélations lorsque j'ai décidé de tenter l'expérience interdite. »

Entre doutes et certitudes, Stéphane Allix s'interroge : Comment entendre les messages et les signes que notre âme ne cesse de nous envoyer ? Pourquoi sommes-nous persuadés que notre vie se résume a notre existence terrestre ? Que notre conscience est limitée à l'activité de notre cerveau ? Quelles conséquences cet aveuglement a-t-il sur notre quotidien ?

Ce récit bouleversant remet en cause ce que nous pensions savoir de la réalité.

Une invitation à explorer notre conscience et nos mécanismes de défense.

Un témoignage exceptionnel qui permet de considérer notre vie autrement.

Imaginez...n'avoir aucun souvenir de son enfance. C'est ce qui est arrivé à l'auteur. Il a tout oublié. Absolument tout. Toutes les années de son enfance ont plongé dans l'oubli. Il n'a aucune image, aucun visage, qui lui vient à l'esprit. Oublié aussi l'appartement où lui et sa famille vivait, oubliées les visites familiales, les amis de ses parents, l'arrivée de ses frères. Tout. 

Comment est-ce possible ? L'auteur même ne s'imaginait pas qu'il soit possible d'effacer à ce point des années entières de souvenirs. Mais c'est bien ce qui s'est produit. 

Il n'y avait aucune raison pour que ce passé ressurgisse un jour. Il était préférable même de ne rien savoir. Mais un poison coulait dans son organisme, et ne pas en avoir conscience le mettait en danger. Il ignorait pourquoi il avait été si dysfonctionnel à certains moments de sa vie. Son enfance est tombée dans l'oubli, mais son adolescence fut le théâtre d'une instabilité psychologique marquée. Mais à l'époque, ce spleen, il le trouvait normal à son âge d'adolescent.

Puis son corps a lancé des appels au secours face à des drames que l'auteur a dû surmonter, la mort de son frère par exemple. L'auteur a développé une maladie auto-immune. Une maladie dont il se doutait être un message. Un appel au secours formulé par son inconscient dans la seule langue qu'il sait maîtriser, celle des cellules de son corps. 

Il a exploré plusieurs pistes, il a cherché ses démons. Il a suspecté de nombreuses origines à ses blessures émotionnelles mais dans certaines zones obscures de notre conscience, il s'y cache bien des secrets qui demeurent camouflés. 

Puis, il a découvert les travaux d'un jeune scientifique dont les recherches bouleversent les neurosciences. Et il ne pouvait pas prévoir les conséquences en cascade que cela provoquerait en lui. 

Stéphane Allix a passé ces quinze dernières années à enquêter sur la conscience auprès de scientifiques et de médecins, mais également en s'intéressant aux connaissances traditionnelles des grands courants spirituels, ainsi qu'au chamanisme. Les expériences menées lui font, petit à petit, comprendre qu'il a négligé la part importante que joue notre inconscient et ses ombres, lorsque l'on tente d'ouvrir certaines portes. 

Il va explorer son inconscient grâce à des processus qui parfois peuvent être violents, car le propre de l'inconscient est de cacher, nier les blessures, les traumatismes.
Un récit bouleversant. 

Un témoignage exceptionnel, une invitation à explorer notre conscience tout en amenant une interrogation à toutes ces questions que l'on se pose sur l'âme, la conscience, le cerveau.

Stéphane Allix se livre totalement dans ce récit et quel courage ! Je n'ai pas lu ses autres livres pour le moment mais je compte bien les lire également.

Ici, il nous livre ses années d'ombres, de vide. Les années de son enfance qui se sont envolées de sa mémoire. Une zone d'ombre qui provoque une maladie auto-immune. Puis vient le temps du questionnement. Il aborde ensuite ses découvertes sur des recherches nouvelles sur les neurosciences. (Pour rappel, les neurosciences sont les études scientifiques du système nerveux, tant au niveau de la structure que de son fonctionnement.)
Il aborde son besoin d'aller explorer les zones d'ombres de son inconscient. Stéphane Allix viendra alors aborder le sujet de la mémoire traumatique qui survient à la suite d'un choc émotionnel, d'un traumatisme. Il raconte les expériences qu'il a menées et les découvertes qu'il va faire grâce aux expériences qu'il va pratiquer aux côtés de professionnels.

Expériences aux côtés de professionnels grâce à des psychédéliques (expériences toujours contrôlées par des professionnels attention). Les recherches des neurosciences montrent qu'au delà de l'intérêt qu'ils représentent, les psychédéliques offrent aussi la possibilité d'explorer un domaine à la frontière entre science, philosophie et spiritualité. Celui de la conscience.

Il va également pratiquer le chamanisme, expériences spirituelles qui viendront lui apporter de nombreuses réponses étonnantes.

Viendra ensuite le temps de la résilience, survivre aux épreuves, aux découvertes.

Son épouse, Natacha Calestrémé, experte de la libération émotionnelle, jouera un rôle important lors de l'étape essentielle qu'est la guérison.

Stéphane Allix se livre avec ses mots, des mots simples qui atteignent chacun d'entre nous. Des mots d'une grande justesse, où transperce l'émotion. On découvrira au fil de ses propres découvertes ce qu'il a subi pendant son enfance et toutes les étapes qu'il va devoir traverser pour surmonter cela.

Ses quinze années de recherche, viennent nous apporter des réponses aux questions que tout le monde se pose. L'auteur s'interroge au fil de ses recherches et nous apporte des réponses. Comment entendre les messages que notre âme veut nous envoyer ? Pourquoi sommes-nous persuadés que notre vie se résume à notre existence terrestre ? Notre conscience est-elle limitée à l'activité de notre cerveau ? Tant de questions extrêmement intéressantes sur notre conscience.

Ce témoignage apportera également un immense soutien aux personnes ayant subi les mêmes traumatismes que lui et qui peuvent parfois restés au plus profond de l'inconscient, terrés tout en faisant un mal inconsidérable sans que l'on puisse en avoir conscience.

J'ai trouvé l'ensemble de l'ouvrage d'une grande intensité, d'une grande sensibilité, et je l'ai lu avec un grand intérêt car le sujet du cerveau, de la conscience, me fascine depuis de nombreuses années.

Une exploration passionnante sur la mémoire et plus particulièrement la mémoire traumatique, sur la conscience, 
sur les médecines parallèles, le chamanisme, les neurosciences. 
Et surtout un témoignage bouleversant sur ce traumatisme que l'auteur a vécu pendant son enfance 
et tout ce qui en découle, ainsi que sur la mémoire traumatique après un choc émotionnel.


Merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture.


mardi 21 septembre 2021

Les filles confettis

 


Synopsis

Madeleine et Clémence, amies depuis l'enfance, ne connaissent rien d'autre que les champs de la Champagne-Ardenne. Rêvant de voyage, de liberté et de grandes épopées amoureuses, elles ne veulent surtout pas finir comme leurs mères : hystérique ou bien accro aux anxiolytiques et émissions de variété...
Lorsqu'elles décident enfin de colorer leur quotidien, elles s'envolent pour Londres et deviennent jeunes filles au pair, un objectif en vue : s'émanciper à tout prix et s'ouvrir à de nouveaux horizons.
Alors qu'elles espèrent mener une vie glamour à l'image d'Audrey Hepburn, leur héroïne ultime, Madeleine développe une obsession étrange pour son banquier et Clémence s'amourache d'un homme marié.
Dans ce tourbillon d'émotions, les deux meilleures amies devront apprendre à faire les bons choix et ne pas se laisser tenter par de vaines promesses.
 


A MagnyCourt, petit village de la Champagne-Ardenne, vit Madeleine et Clémence. Amies depuis l'enfance, elles sont dans l'âge entre le passage de l'adolescence à la vie d'adulte. 

Madeleine est réservée, cultivée, amoureuse de Clark Gable depuis ses 8 ans et totalement fan d'Audrey Hepburn et des films dans lesquels elle joue. Madeleine a souvent été moquée et chahutée tout au long de sa scolarité et s'est toujours trouvée "moche". 
Clémence est quant à elle à l'opposé de Madeleine. Elle a toujours été populaire, extravertie, en avance sur son âge, et à la réputation assez sulfureuse. Bien qu'ayant des caractères opposés, Clémence et Madeleine se sont trouvées sur un malentendu lorsqu'elle étaient en primaire et sont restées meilleures amies. 

Elles ne connaissent que la campagne de leur petit village et ont se besoin de voir plus loin et de ne plus se faire traiter de "péquenaudes". 

A ce passage imminent dans la vie d'adulte, elles ressentent le besoin de s'émanciper, le besoin de quitter leur petit village où il n'y a ni pharmacie, ni boulangerie, ni boucherie, etc, et d'explorer plus loin, et surtout de quitter leur mère respective. 

Des mères atypiques, l'une fait défiler les hommes dans sa vie avec la cadence fiévreuse d'une chanson de Brel ; toujours suivis d'un suivant. L'autre est accro aux médocs, des cachets qui lui permettent d'éviter le reflet de sa vie et sa peine de voir son fils emprisonné à Fleury-Mérogis.

Cette envie d'émancipation se fait ressentir le jour où l'une des deux a un gros problème à résoudre. Pour cela, elles prennent la décision de quitter leur village pour s'envoler vers la capitale britannique. L'une et l'autre ont trouvé un job de jeune fille au pair dans une famille Londonienne par le biais d'une agence. 

Elles espèrent pouvoir tout d'abord y régler ce gros problème qui concerne l'une des deux, puis d'y trouver une vie plus glamour qu'à Magnycourt. Une vie à l'image des films dans lesquels tournent Audrey Hepburn.

Mais elles n'ont pas pensé aux quelques accumulations de difficultés auxquelles elles vont être affrontées et auxquelles elles vont devoir faire face. Madeleine va se trouver face à quelques déconvenues et difficultés financières et va développer une obsession étrange pour son banquier Londonien comme si il allait pouvoir tout régler pour elle... 
Clémence, elle, ne s'attendait pas à éprouver quelque chose pour un homme marié plus vieux qu'elle et s'en amouracher...

Nos deux compères vont devoir faire face aux difficultés et apprendre à faire les bons choix jamais facile à prendre. Parfois, il faut même assumer les mauvais choix pour pouvoir grandir un peu.  
Coup de coeur !

Je n'avais jamais rien lu d'Ahava Soraruff auparavant, et j'ai adoré ce Young Adult !! Ahava Soraruff n'écrit pas que des romans Young Adult, l'un de ses romans parus cet été me tente énormément : il s'agit de L'espoir des poupées russes, paru chez City Editions.

Dans Les filles confettis, Ahava Soraruff soulève des sujets d'actualité très intéressants et qui parlent à tous : quête d'identité dans ce passage à la vie d'adulte, amour, amitié, IVG, famille...
On le sait tous, l'adolescence révèle son lot de surprises et nos deux amies d'enfance ne vont pas être épargnées. 

J'ai adoré l'histoire de ces deux jeunes femmes. On apprend à les connaître tout au long de la lecture, avec leurs doutes, leurs peurs, leurs espoirs, leurs rêves, leurs questionnements sur la vie... Un roman rempli de peps, de bonne humeur tout en parlant de sujets importants. Aucun temps mort, pas une seconde d'ennui. Il se passe tout le temps quelque chose aux côtés de Clémence et Madeleine, et quel plaisir de suivre leur quotidien ! C'est frais et acidulé et ça fait un bien fou ! 

On y retrouve autant de sensibilité que d'humour grâce à la jolie plume d'Ahava Soraruff. Une plume qui donne également le ton et dès les premières pages de lecture on sent qu'ici il n'y aura aucun tabous, et quel bonheur ! On dit, et c'est très agréable. 

Les personnages sont très attachants, que ce soit pour les personnages de Clémence et Madeleine, ou encore d'autres personnages que l'on va rencontrer au fur et à mesure de leurs aventures. Deux jeunes femmes devenues meilleures amies depuis l'école primaire, sur un malentendu. Deux jeunes femmes qui ont toujours été aux opposés et pourtant... Mais ne dit-on pas que les opposés s'attirent... Deux jeunes femmes qui n'ont pas une vie franchement folichonne, qui ont passé leur enfance dans un petit village où rien ne se passe, qui vivent au sein d'une famille instable et pour l'une et pour l'autre. Elles ont réussi pourtant à se construire l'une et l'autre à leur façon, et certainement aussi grâce à l'autre justement. 
Des personnages très approfondis et surtout très vrais, authentiques, et l'autrice leur fait vivre des moments de vie intense avec beaucoup de sensibilité, de psychologie aussi. 

Cette émancipation et ce départ pour Londres annonce bien des changement pour les deux jeunes femmes. L'une a besoin de régler un très gros problème qu'elle doit régler rapidement, l'autre cache sous cette idée de départ l'envie de retrouver l'inconnu (mais je ne vous en dit pas plus à ce sujet). 

L'intrigue du roman est superbement menée et on a un joli lot de surprises que nous offre l'autrice et que l'on accueille avec bonheur en tant que lecteur ! Des rebondissements qui viendront pimenter la lecture. Des rebondissements qui viendront nous surprendre, qui viendront nous faire penser que l'une ou l'autre de nos deux compères vont prendre parfois de mauvaises décisions et on aura envie de le leur crier à travers les pages ! Elles sont parfois agaçantes, naïves aussi parfois, mais bien souvent émouvantes. ;-)

Elles nous surprennent par leur courage pour faire évoluer leur vie mais aussi à rebondir face à telle ou telle situation. J'ai trouvé qu'au cours de cette émancipation londonienne, l'une des deux s'ouvrait face à la vie, qu'elle puisait une certaine force dans toutes ces nouveautés qu'elle devait affronter, et qu'elle savait du coup s'adapter à chaque situation. Un bel envol en somme.

J'ai aimé la structure du roman avec une alternance de voix et de chapitres entre nos deux compères ainsi qu'un découpage du roman en plusieurs parties. Une plume avec beaucoup d'humour, de sensibilité, de peps, et qui ose dire les choses. 
Comme je vous l'ai dit, l'autrice met en avant des thèmes forts de la vie et un joli message autour de ce thème des filles "confettis". Elle dit : "Les filles confettis, ce sont Madeleine, Clémence, mais aussi toutes les filles qui doivent apprendre à s'émanciper des rêves désuets qu'on nous rabâche sur les écrans".   
Et j'ai envie de vous dire que je n'ai rien d'autres à rajouter. ;-)
Il y a également une très belle définition des "filles confettis" dans les propos du banquier de Madeleine, un passage que j'ai adoré, mais là aussi je vous laisse le découvrir dans cette lecture. 

C'est un gros coup de coeur, un roman qui parle à tous car on est tous passé par l'adolescence et le passage à la vie d'adulte. On a tous eu des rêves parfois un peu trop gros bien entendu. 
Bien sûr qu'il faut toujours avoir des rêves dans la vie, mais il faut en faire la part juste et ne pas se laisser avoir par les choses qui brillent.

Un duo de choc qui vous fera passer un excellent moment livresque, 
une ode à l'amitié avec ses hauts et ses bas, un roman qui soulève des sujets d'actualité. 
C'est coloré, pimenté, à l'image des confettis. Je le recommande à 100% !!


Merci aux Editions Snag Fiction pour cette lecture.


jeudi 9 septembre 2021

La sieste assassinée

 



Poésie de notre quotidien...

Philippe Delerm est l'un de mes auteurs chouchous depuis ma lecture de "La première gorgée de bières et autres plaisirs minuscules" qui fût un immense coup de coeur, voilà maintenant quelques années, et qui reste mon livre de chevet, celui qu'il faut que je voie dans ma bibliothèque. 

Dans "La sieste assassinée", Philippe Delerm reprend la même idée que pour "La première gorgée de bières...", avec une série de courts textes mettant en scène des actes de la vie quotidienne qui peuvent paraître tout à fait banals mais qui, sous la plume de l'auteur, deviennent alors de vrais moments de poésie à savourer.

Des moments de vie qui, lorsqu'on se pose et qu'on prend le temps de les observer, nous font ressentir des moments de bonheur. 

Philippe Delerm a toujours ce chic de trouver des moments de vie très anodins à nous mettre sous l'oeil, et sa plume poétique nous fait ressentir de l'émotion à la lecture de ces instants de vie des plus anodins. Si je vous parle de la pluie à Roland-Garros, ou des rencontres faites par le plus grand des hasard à l'autre bout du monde, ou encore l'observation d'une pivoine si ronde, si pleine, si sûre d'elle, qu'elle n'en finit pas de se gonfler... 

Une plume poétique qui vous fait ressentir de l'émotion pour de simples gestes de la vie ou situations de la vie quotidienne. Des souvenirs remontent bien entendu à votre mémoire à la lecture des nouvelles. 

J'ai bien sûr mes préférences parmi ces courtes nouvelles : "Voyeur de pivoine" est mon coup de coeur. Le "Oui oui au coiffeur" m'a fait sourire... c'est tellement vrai !! Qui n'a pas connu l'une de ces situations présentées parmi les nouvelles. 

La plume de Delerm est toujours aussi magnifique, poétique, il a parfaitement le goût du détail pour une scène de la vie quotidienne, il sait nous faire ressentir les émotions et le souvenir d'enfance. 

Il y a un peu moins d'une quarantaine de textes courts dans ce recueil. Il se lit très vite. Pas besoin non plus de tout lire d'un coup, il faut juste en savourer de temps en temps l'une ou l'autre nouvelle...

Le recueil de nouvelles "La première gorgée de bières..." restera par contre mon préféré de tous ceux que j'ai pu lire de Philippe Delerm, j'y ressens plus d'émotions à travers les nouvelles. J'ai moins retrouvé de souvenirs nostalgiques dans "La sieste assassinée".

Des tranches de vie mis en scène à la façon Delerm, 
des tranches de vie poétiques et tendres. 



mardi 7 septembre 2021

Meurtres au paradis


Synopsis

L'île Moustique retient son souffle à l'approche d'une redoutable tempête tropicale. La plupart des résidents ont déserté ce coin de paradis. Et seuls quelques amateurs de sensations fortes sont restés. Dont l'héritière américaine Amanda Fortini qui, après une baignade matinale... disparaît mystérieusement.

Alertée par Solomon, l'unique policier de l'île, Lady Vee, propriétaire de Moustique, arrive aussitôt. C'est pour découvrir le corps sans vie d'Amanda. Nile et Lady Vee s'engagent alors dans une course contre la montre pour que ce paradis ne devienne pas un enfer...
En ce vendredi 13 septembre 2002, le bulletin météo tropicale lance un avis de tempête à 160 kms des côtes de Caroline du Sud. Evaluation du risque actuel : léger.

Sur l'île Moustique, seulement quelques résidents s'y trouve désormais. Une île qui appartient à Lady Vee, ancienne dame de compagnie de la Princesse Margaret. Ne s'y trouve que des villas de luxe dispersées sur l'île. 

Ce Vendredi 13 septembre, il est 5h du matin lorsque d'un pas tranquille, Amanda Fortini se dirige vers Britannia Bay au milieu des palmiers, vêtue d'un bikini rouge. Encore un peu éméchée après la fête de la veille. A force de plonger sur la barrière de corail et de paresser au bord des piscines de ses amis, sa peau a une teinte caramel. Les premiers rayons du soleil lui réchauffent le dos. Aux abords de la plage, une vedette décrit des cercles autour d'elle. 

Personne ne reverra l'héritière américaine revenir sur le sable chaud de la plage. 

Dans son bureau, l'inspecteur Solomon Nile se demande ce qu'il va faire de sa journée. Il n'est en poste que depuis trois mois et son statut d'unique officier de police qualifié de Moustique est lourd à porter. Depuis qu'il est rentré du Royaume-Uni en Juin dernier, l'été s'est passé sans incident, si bien qu'il ne peut demander aucun moyen de renfort sur l'île. Son île natale ne fait que 5 kms de long sur 2,5 de large, sans aucune délinquance. 
Mais il doit faire bonne figure auprès de sa hiérarchie, son père est malade, et à trente ans, il est l'aîné de ses deux fils. Il dépense une bonne part de son salaire en médicaments pour son père. Ce poste n'est pas exactement ce qu'il rêvait, mais il l'a accepté. 

Ce matin là, il va avoir entre les mains cette disparition de l'héritière américaine qui reste introuvable sur la petite île. Lady Vee doit être mise au courant, en tant que propriétaire de l'île. Elle et son mari y ont dépensé beaucoup d'argent pour y créer un petit paradis.

Lady Vee débarque sur l'île avant que la tempête n'arrive. Sa filleule bien-aimée, Lily, est sur l'île et cette dramatique disparition la touche particulièrement faisant remonter les souvenirs de ce qui est arrivé à sa mère il y a de nombreuses années maintenant. Lily s'occupe de la protection du corail, elle a repris le flambeau de sa mère et poursuit sa vocation écologique. 

Solomon et Lady Vee sont préoccupés par ce qui se passe sur l'île. Il s'y passe des faits étranges, ils ont l'impression aussi d'être épiés... Ils s'engagent alors tous les deux dans une course contre la montre pour que l'île reste un paradis à vivre. Il ne peut s'agir que de quelqu'un étant sur l'île puisque toutes traversées vers le continent sont coupées du fait de l'annonce de la tempête tropicale. 

Glamour, luxe et mystères

Un polar assez classique qui se déroule en huis-clos. Sa particularité, ses lieux paradisiaques. 

On retrouve ici une ambiance très luxueuse, glamour, au coeur d'une toute petite île des Caraïbes. Une île qui appartient ici à Lady Veronica, dit Lady Vee, dame de compagnie de la princesse Margaret. Il s'agit là d'un fait réel concernant l'autrice Anne Glenconner, qui n'est autre que la vraie dame de compagnie de la princesse Margaret et qui a acheté cette île en 1958 avec son mari pour y accueillir des célébrités. C'est son île qui lui a inspiré l'écriture de ce roman. 

Toute l'action se déroule donc à huis-clos sur cette petite île privée et j'ai trouvé que les décors étaient le point fort de ce roman. Des décors paradisiaques, avec une verdure luxuriante qui fait du bien ! Des plages de sable fin... bref un vrai paradis exotique. 

L'écriture de l'autrice rend vraiment honneur à ce petit paradis et à sa végétation luxuriante. Elle en parle magnifiquement et décrit l'île avec bonheur et la rend pour le lecteur très attrayante. Une île rendue également mystérieuse car il s'y est passé certains faits dans le passé et elle renferme encore quelques secrets. 

Elle s'est inspirée de ses propres moments vécus sur l'île, il y a un mélange de fiction et de réalité. On y rencontre de vraies personnalités parmi les personnages cités, ce qui rend ce roman très glamour et dans le genre ambiance "à paillettes". 

On reconnaît facilement Lady Glenconner sous les traits de son personnage Lady Vee, qui joue ici la Miss Marple des Tropiques.

L'intrigue en elle-même m'a moins conquise. Je l'ai trouvée très lente à se mettre en place et m'a donc fait passer quelques moments de lecture plutôt longs... L'évidence du meurtrier m'est venue rapidement au cours de l'intrigue. Je n'ai donc pas ressenti un suspense des plus haletant. 

La lecture en est tout de même resté agréable par ses descriptions si vivantes de cette nature riche, de ce décor paradisiaque. J'ai aimé également cet intérêt à l'écologie sur l'ensemble de cette île et notamment sur la protection du corail qui prend une place importante dans le roman. 

L'écriture est fluide, agréable. Un peu de longueur comme je vous l'ai dit. L'autrice nous fait revivre aussi certains moments de sa vie insérés dans cette fiction. 

Même si le côté suspense rester léger et prévisible, 
ce roman reste une lecture agréable et exotique. 




 
Merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture.

mercredi 1 septembre 2021

Engloutie

 



Synopsis

Deux couples passent leurs vacances sur une île de la mer du Nord, réputée pour son calme et la beauté de ses paysages. Et le drame survient...

Après avoir été enlevés, une femme et un homme sont amenés sur la plage à la nuit tombée. Et là, ce dernier assiste impuissant au supplice de sa compagne. Car la marée monte, qui va engloutir celle qu'on a enterrée dans le sable – et dont seule la tête dépasse...

Le tueur prend d'autant plus de plaisir à ces spectacles qu'il se sait supérieurement intelligent... donc infaillible. Personne, jamais, ne le soupçonnera. Mais est-il de crime qui reste à jamais impuni ?
Julia et Michael vivent ensemble depuis 3 ans. C'est grâce à un collègue de Michael, le Dr Andreas Wagener, qu'ils vont passer 15 jours de vacances sur l'île d'Amrum où il posséde une maison familiale. Andreas Wagener y passerait ses vacances de novembre avec sa femme et propose à Michael et Julia de les accompagner. En échange, Michael pourrait l'aider à poursuivre l'aménagement des combles de la maison. 
Julia avait sauté de joie à cette annonce, elle aime le climat âpre de la mer du Nord. 

Subjugués par les paysages, par la puissance de la nature, les deux couples en vacances vont vite déchanter. 

Une nuit, sur l'île d'Amrum, un homme et une femme sont enlevés. Ils se réveillent sur une des plages de l'île, affolés par ce qui leur arrive. La femme est enterrée dans le sable mouillé, n'ayant que sa tête hors du sable. Quant à l'homme, il est assis et ligoté à un pieux sur le sable, juste à côté de sa femme. Devant eux, un homme qu'ils ne peuvent apercevoir, emmitouflé dans son manteau, sous sa capuche, et portant une lampe de front faisant cacher son visage. Lorsque la femme se réveille, elle comprend vite où elle se trouve. Elle comprend qu'elle est immobilisée, enfouie dans le sable jusqu'au cou, sa tête s'agitant dans tous les sens. Ses cris se perdent dans le bruit du vent. Elle tente de se libérer mais n'y arrive pas, le sable mouillé la paralyse comme du béton. Ses appels au secours ne sont entendus par personne. Sauf l'homme qui la regarde alors que les premières vagues arrivent dans sa bouche. Lorsque son mari se réveille, il est assis sur le sable et attaché à de forts liens reliés à des pieux. Ses cris deviennent incompréhensibles. Il voit sa femme enterrée dans le sable, il comprend lui aussi. L'homme qui les regarde porte un masque de ski. Le couple supplie de les libérer, et de ne pas laisser noyer la femme. 

Le tueur observe leurs réactions. Pendant ce temps, la marée monte jusqu'à engloutir la femme enterrée dans le sable.

Au petit matin, des enquêteurs se saisissent de l'affaire. Leur première question : "Comment en venait-on à l'idée d'enterrer une femme et d'obliger son mari à la regarder se noyer ?" Un scénario si alambiqué... 

L'île est sous le choc. Une île si tranquille habituellement. L'étrangeté de la situation. Un meurtre cruel, vicieux, commis après mûre réflexion et non sur un coup de tête. 

Quant au tueur, il observe ce qui se passe sur l'île. Une sorte de huis-clos pour les policiers qui vont devoir interroger les habitants. Le tueur veut jouer avec la police, il se sait plus intelligent que tout le monde, il veut que la terre entière le sache. Mais son premier essai avec le couple sur la plage ne l'a pas satisfait entièrement....
Quel talent !

Je découvre la plume d'Arno Strobel avec "Engloutie" et croyez-moi je ne vais pas m'arrêter là ! Un thriller psychologique de toute beauté, où vous êtes captivé par l'intrigue du début jusqu'à la fin avec des crimes commis en huis-clos.

Une intrigue glaçante avec une perversité bien présente dans la façon que le tueur a de s'en prendre à des couples. Le suspense est palpable tout au long du thriller, et l'auteur a un vrai talent puisqu'on en vient à soupçonner plusieurs personnages tout au long du roman. Nous sommes dans une sorte de huis-clos sur cette petite île de la mer du Nord, et je me suis projetée en effet sur plusieurs personnages comme étant l'assassin. Mais je dois dire que j'ai été plus que surprise par le talent de l'auteur qui sait parfaitement jouer avec le lecteur jusqu'au dénouement, jusqu'au dernier mot du thriller même !! L'intrigue est menée de façon royale, avec des rebondissements, des actes qui viendront faire doubler vos battements de coeur. 

Imaginez la tension, la panique de la femme enterrée dans le sable mouillée qui n'a d'autres choix que de se voir noyée par une marée montante.... La lecture en est haletante.

Arno Strobel a en plus cette façon d'écrire qui nous transmet cette sensation d'assister aux scènes. Non pas la mort en elle-même, mais il transmet superbement les émotions vécues par les personnages. Tant au niveau des victimes, de leurs peurs, leurs affolements ; qu'au niveau du tueur et de son plaisir à assister à la mort d'êtres vivants, à sa perversité. 

Un tueur machiavélique, qui se sent supérieur aux autres, qui a tout préparé méticuleusement. Il n'a rien laissé au hasard. 

Tous les personnages du thriller sont superbes ! Ils sont assez atypiques je dois dire, certains sont un peu "barrés" d'ailleurs. L'inspecteur en charge de l'enquête compte parmi les "barrés", un homme bizarre que ses collègues ont du mal à cerner. Il est antipathique, hostile, aussi bien dans l'histoire que pour le lecteur. On n'a pas forcément de sympathie envers les personnages, mais ils sont très intrigants pour le lecteur, très intéressants à suivre. Nous apprenons à les connaître tout au long du thriller.
La façon d'écrire de l'auteur fait que l'on observe le moindre mouvement, la moindre pensée de chacun des personnages du fait qu'on puisse les soupçonner chacun. Ceci a fait monter en moi un certain côté palpitant à lire ce thriller.

Vous avez également un prologue qui dès le départ vous mettra en émoi, vous savez de suite que la tension sera présente tout au long du thriller. 

L'auteur joue sur le côté psychologique, il place dans ses mots beaucoup de questions sur ce qui peut pousser ce tueur à commettre des crimes aussi terrifiants. Commettre des crimes horribles et y assister avec délectation...que se passe t-il dans sa tête ? Un être qui veut aussi attirer l'attention sur lui ne l'oublions pas.

Le cadre, l'ambiance, de cette petite île de la mer du Nord apporte beaucoup. Le vent, le bruit du vent, la nature riche.

L'écriture, je vous en ai parlé plus haut, est superbe. Et sachez qu'Arno Strobel m'a bien eue... Le suspense est maintenu jusqu'au bout du bout car il multiplie les pistes avec brio.

C'était mon 1er mais pas le dernier thriller d'Arno Strobel. 
Un thriller haletant que vous ne pourrez pas lâcher jusqu'à en avoir lu son dernier mot. 


Merci aux Editions L'Archipel pour cette lecture.