jeudi 22 octobre 2020

Au secours ! J'ai perdu mon slip ! ou la véritable histoire de Tarzan

 




Habillé d'un slip léopard, Tarzan s'était autoproclamé Roi de la Savane et il faisait craquer toutes les femelles. Le plus beau, le plus rapide, et plus fort que le plus puissant des gorilles. Il est "le plus beau des plus forts !".

Mais un beau matin alors qu'il s'apprêtait à sortir... Plus de slip ! Son beau slip léopard avait disparu. "Malheur de malheur ! Non d'un phacochère à lunettes !"

Il ne peut pas sortir sans slip quand même ! Et surtout pas aujourd'hui ! Tarzan doit aller présider la réunion des animaux de la jungle. De quoi va t-il avoir l'air nu comme un vers.... 

Il va devoir être inventif pour se rendre à la réunion des animaux de la jungle. 

Et lorsqu'il arrivera sur les lieux, déjà de forte mauvaise humeur, Tarzan va bouillir de colère en apercevant son slip sur le grand gorille !! 

Ce dernier s'est autoproclamé roi des animaux, savourant sa belle victoire.

Tarzan n'a pas dit son dernier mot, mais les autres animaux de la savane non plus et ils regorgent d'idées nouvelles....


Drôlissime à souhait !

Un album jeunesse qui fera rigoler petits et grands avec cette véritable histoire de Tarzan. Une parodie bien entendu, mais une parodie très réussie et totalement burlesque où l'auteur, Christophe Loupy, s'amuse à brosser le portrait de ceux qui croient devenir célèbres avec pour seul talent le fait d'être...culotté. 

Le personnage est le anti-héros empli de vanité, il s'est d'ailleurs auto-proclamé Roi des animaux....Dans cette parodie, on découvre ce Tarzan montrant ses performances de nage, de beauté, de puissance dans tous les sens du terme. Tout ça au titre qu'il porte un slip. 

Pour ma part, ce Tarzan je l'ai plus trouvé amusant que fort ! ;-) 
Entre son petit grain de beauté sur la fesse droite, ses rouflaquettes tout droit sorties d'une autre époque, son allure est plutôt amusante. Et comment je sais qu'il a un grain de beauté sur la fesse droite ? Et bien parce qu'au détour d'une page, qu'elle n'est pas la surprise de découvrir notre fort Tarzan....cul-nul ! Et oui...

L'amusement est bien présent, mais l'album n'en est pas moins un album à messages notamment pour faire comprendre à l'enfant que l'apparence n'a jamais donné les compétences de chacun. Donc un message essentiel à faire passer à l'enfant, et cet album drôlissime à souhait fait très bien passer le message.

Les illustrations sont très jolies, pleines de couleurs et de vivacité. Illustrations façon dessins coloriés. Ils sont expressifs, et la savane est très bien représentée. 

J'ai par contre trouvée la typographie des textes difficiles à lire, encore plus pour l'enfant. La typographie utilisée est uniquement en majuscules et dans une typographie particulière. Elle pourra par contre dérangée certains petits lecteurs. 

Bonus avec cet album, nous avons droit à un Slip Collector ! Oui, oui, croyez-le ! Vous découvrirez l'album lui-même vêtu d'un slip léopard !!! Il fera là aussi rire petits et grands !!! 

Un album burlesque qui plaira aux petits et grands lecteurs, 
drôle à souhait mais avec un message essentiel pour l'enfant. 
Et faites attention à ne pas partir de chez vous en oubliant de mettre votre slip !!!

Merci aux Editions Marmaille & Compagnie pour cette lecture

lundi 19 octobre 2020

Buveurs de vent

 


Synopsis : 

Ils sont quatre, nés au Gour Noir, cette vallée coupée du monde, perdue au milieu des montagnes. Ils sont quatre, frères et sœur, soudés par un indéfectible lien.

Marc d’abord, qui ne cesse de lire en cachette.

Matthieu, qui entend penser les arbres.

Puis Mabel, à la beauté sauvage.

Et Luc, l’enfant tragique, qui sait parler aux grenouilles, aux cerfs et aux oiseaux, et caresse le rêve d’être un jour l’un des leurs.

Tous travaillent, comme leur père, leur grand-père avant eux et la ville entière, pour le propriétaire de la centrale, des carrières et du barrage, Joyce le tyran, l’animal à sang froid…


Une vallée coupée du monde, une végétation abondante révélant par endroits le cours d'une rivière sinueuse aux eaux sombres. Ce lieu se nomme le Gour Noir. On assiste tout d'abord à l'installation d'hommes dans ces lieux sombres, cloisonnés par les montagnes de cette vallée.

Dans cette vallée, la vie tourne autour de la Centrale électrique et son barrage, et de la carrière. Domaines exclusifs d'un propriétaire tyrannique et employeur de tous dans la vallée. Il détient tout, même les rues sont à son nom. Il aime montrer sa toute-puissance, s'accorde nombre de privilèges. Aucun ouvrier n'ose se plaindre ni des salaires ni des conditions de travail. La ville entière lui appartient, le maître de l'araignée...

Au milieu de cette vallée, quatre enfants. Quatre ils étaient, un ils formaient, forment, et formeront à jamais. 

Quatre gamins, quatre vies tressées, liées entre elles dans une même phrase en train de s'écrire. Trois frères et une soeur nés du Gour Noir. Il y a Marc, l'amoureux des livres, il lit en cachette parce qu'on lui interdit ; Matthieu, qui connaît la rivière par coeur, observateur et amoureux de la nature ; Mabel, d'une beauté sauvage, éprise par ses désirs sensoriels elle a décidé de régner sur son existence, insaisissable et éprise de liberté ;   et Luc, le petit dernier, l'enfant tragique à l'esprit difforme.

Quatre enfants unis par leur nom de famille, mais aussi par les sensations nouvelles et quelques frissons qu'ils s'octroient pour échapper à l'ambiance sombre de la maison familiale entre un père qui voit en ses enfants des animaux dociles incapables de rébellion. Il use de son ceinturon, peu importe la faute, espérant que l'un ou l'autre le défierait dans un combat d'homme à homme. Jamais il ne frappait Mabel. Il pensait qu'une fille ne pouvait pas être de taille à lui venir en aide. Et les punitions commencèrent le jour où ce père surprit Marc en train de lire dans sa chambre...  
Et une mère qui ne jure que par ses bondieuseries, elle impose ses convictions au reste de la famille. Une mère qui ne trouve aucun intérêt envers ses enfants. Epouse distante, mère absente, et la plus diabolique des filles. Vide de sentiments. 

Alors, dès qu'ils le peuvent, les quatre enfants fuient l'ambiance asphyxiante de la maison. Epris de liberté, ils s'unissent et se donnent quelques frissons en se suspendant au viaduc supportant la ligne ferroviaire et sous lequel coule la rivière. Ce lieu, ils en ont fait leur royaume. Et chaque soir, en sortant de l'école, ils défient le destin, sans autre idéal que ce moment de liberté, se moquant éperdument du danger.

Cette sensation de liberté sera semée d'embûches au passage à l'âge adulte de cette fratrie. La soif de liberté de ce quatuor affrontera les drames, le mal. Une suite d'événements dramatiques viendra alors bouleverser la vallée.
Lecture captivante !

J'avais déjà beaucoup entendu parler des romans de Franck Bouysse, et m'était dit de les découvrir. C'est chose faite avec Buveurs de vent, un récit totalement addictif mêlant plusieurs genres. 

On y retrouve en effet à la fois une fresque sociale, un drame familial, une ode à la nature... 

Quelle lecture !! Un thème rural sombre, une maison familiale où la violence fait loi, un village mené par les mains d'un maître tyrannique, une fratrie éprise de liberté, une vallée perdue...

Et cette vallée perdue est un personnage à part entière du roman. Incroyable comment Franck Bouysse manie bien la plume pour faire ressentir au lecteur cette nature sauvage, les sons, les odeurs, les images. Une nature sauvage, luxuriante, et rude. Bien difficile à dompter d'ailleurs. La nature garde tous ses droits.

Dans ce roman les plaies sont à vifs, l'auteur a là aussi une magnifique plume pour transmettre les émotions au lecteur. A la fois sombre, le roman est tout autant lumineux, marqué par l'espoir et cette quête de liberté. 

Beaucoup d'émotions aux côtés des personnages forts du roman. Un amour fraternel d'une puissance rare, une soif d'amour et de liberté, la tendresse d'un grand-père, la rudesse d'un père, l'absence de sentiments d'une mère.  Une quête de liberté, un chemin vers le passage à la vie d'adulte parfois semé d'embûches, mais une fratrie soudée plus que tout. Des personnages qui cachent leurs cicatrices, tous autant qu'ils sont. Des personnages forts et extrêmement bien travaillés. On découvre leurs faiblesses au fur et à mesure de la lecture, ils sont à la fois touchants et troublants.

L'écriture est magnifique, très poétique, parfois métaphorique. On a même aussi la sensation d'être à mi-chemin entre un conte et une tragédie. Je suis tombée littéralement sous le charme de la plume poétique et sensible de Franck Bouysse. Après cette lecture, j'ai plus qu'envie de découvrir les autres romans de l'auteur.

Vous l'aurez compris, je me suis laissée prendre par la magnifique plume de Franck Bouysse au coeur d'une fresque sociale rurale à la fois sombre et lumineuse et sans compter une nature sauvage contée de façon magistrale. 


Merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture

mercredi 14 octobre 2020

Maintenant que tu le dis

 


Synopsis

Nora Stuart, jeune gastro-entérologue, saute le pas et décide de revenir à Scupper Island, son île natale qu'elle avait soigneusement évitée depuis 15 ans. Elle espérait que les habitants de l'île lui auraient pardonné tout ce qu'ils lui reprochaient au lycée, mais c'est raté. Quant à l'accueil de sa m ère et de sa nièce, il est tout aussi froid. 
Pourtant, avec son optimisme et sa détermination sans faille, Nora est prête à tout pour ressouder sa famille et passer un bon été sur cette île qui n'oublie jamais rien. 

"Première pensée qui lui vient à l'esprit après sa mort, c'est : 
Comment le chien va-t-il supporter ça ?
La deuxième : J'espère que j'aura quand même droit à un cercueil ouvert.
La troisième : J'ai rien à me mettre pour mon enterrement. 
La quatrième, Maintenant, je ne rencontrerai jamais Daniel Radcliffe.
La cinquième : Est-ce que Bobby vient de me larguer ? "

Si on remonte quelques heures en arrière, nous faisons la connaissance de Nora Stuart, jeune gastro-entérologue au Boston City Hospital. Bobby, lui, est urgentiste dans le même hôpital et c'est le compagnon de Nora. 

Et s'il vient à l'esprit de Nora toutes ces questions existentielles, c'est qu'elle vient de se faire renverser par une camionnette d'extermination de nuisibles et qu'elle se retrouve à la place du patient et non plus du médecin... 
L'impression d'être au paradis, tout en continuant d'entendre parler autour d'elle...
Notamment percevoir la voix de Bobby qui, alors que Nora est évanouie, drague ni plus ni moins une jeune collègue. 

Bref, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase !!

Lorsqu'elle se réveille, car oui, heureusement pour elle, elle n'est pas arrivée jusqu'aux portes du paradis, Nora est immobilisée avec un bras et une jambe dans le plâtre. 

Une semaine après cet événement, elle se décide à prendre un congé de plusieurs mois pour rentrer à Scupper Island. 

Scupper Island est l'île qui l'a vue naître et où sa mère réside encore. Dans les intentions de Nora il y a aussi faire la paix avec sa mère et passer du temps avec sa nièce, Poe, aujourd'hui adolescente. 

Nora réalise qu'elle a failli mourir avec cet accident et se donne le droit à une seconde chance.

Pourquoi une seconde chance ? Nora n'a en fait pas remis les pieds sur Scutter Island depuis 15 ans, lorsqu'elle a quitté le lycée pour l'université. Elle sait que son retour ne sera pas forcément bien accepté par tout le monde.

A l'époque du lycée, Nora ne faisait pas partie des groupes leaders. C'était pour elle plutôt l'inverse, elle se trouvait être la risée de tous. Personne ne venait à son aide lorsqu'on la traitait de tous les noms. Adolescente, Nora avait des problèmes d'addiction à la nourriture liés au départ de son père un beau jour sans aucun mot ni aucune nouvelle. Un père adoré par Nora et sa soeur. Adolescente, Nora compensait donc ce départ par de la nourriture et s'est rapidement retrouvée en surpoids. Appréciée de personne, tous l'accusait aussi d'avoir voler la couronne au prince, le leader male de l'époque, Luke Fletcher. 

15 années sont passées sans qu'elle ne souhaite revenir sur l'île, et aujourd'hui tant de souvenirs lui remontent à la mémoire. Rien n'a changé, elle a l'impression de n'être partie qu'hier. 

Son retour en étonne plus d'un, d'autant plus qu'aujourd'hui le physique de Nora a bien changé. Nora est devenue une jeune femme très séduisante, et elle a réussi dans sa vie puisqu'elle est devenue médecin. 

En convalescence sur l'île, Nora est bien décidée à s'octroyer une seconde chance mais certains insulaires ne lui ont toujours pas pardonné ce qu'on lui reprochait déjà à l'époque du lycée. 
Nora souhaite aussi découvrir ce qui s'était passé entre ses parents à l'époque, et où était son père. S'il était encore en vie. 

Elle a du pain sur la planche, mais Nora garde son optimisme et ça n'est ni sa rupture avec Bobby, ni le Sale Truc qui s'est produit il y a quelques mois et dont elle doit refaire surface depuis, ni les insulaires qui lui en veulent toujours, ni la hargne de Luke Fletcher qui vont la déstabiliser. Nora est bien décidée à ressouder sa famille, et passer un bel été en convalescence. 

Une histoire pleine de sincérité !

Kristan Higgins est une auteure que j'aime beaucoup, avec déjà quelques lectures de ses romans à mon compteur. J'aime son écriture mais aussi la facilité qu'elle a d'écrire des histoires familiales, d'amitié, qui soient également des feel-good, et cela toujours avec des thèmes forts abordés dans ces romans. 

Cela faisait longtemps que je n'en avais pas lu, et quel plaisir de lire à nouveau un roman de sa plume. J'ai trouvé là aussi une très belles histoire pleine de sincérité, avec des personnages bien travaillés et avec du vécu. 

A la lecture, on a qu'une hâte : celle de découvrir l'évolution des personnages. L'intrigue est très bien menée avec notamment cette histoire de "Sale Truc" que l'héroïne parle depuis le début du roman, un "Sale Truc" qui lui est arrivé il a quelques mois et qu'elle doit surmonter. L'auteure joue avec le lecteur car on ne sait pas de quoi il s'agit. On va le découvrir à un certain moment de la lecture, lorsque Nora arrive enfin à en parler. Et on se dit...waou... l'auteure a su jouer avec nous sur un fait important de la vie de l'héroïne. Elle aborde un thème fort, émouvant, sur la vie de cette femme qui a subi un événement traumatisant. Mais je ne vous en dirai pas plus car il s'agit là d'un élément déterminant du roman. 

Une intrigue qui est donc très bien menée, avec également ce fameux retour sur l'île natale de l'héroïne qui a vécu un départ un peu brutal il y a 15 ans et qui n'a plus jamais remis les pieds sur les lieux qui ont marqué son enfance. On a donc hâte de savoir si ce retour aux sources lui sera bénéfique ou bien au contraire...fatal. 

D'autres intrigues viennent alimenter l'histoire, notamment avec la disparition du père de Nora dont elle n'a jamais eu aucunes nouvelles. Et d'autres événements vis à vis de sa nièce et d'autres personnages du roman. Mais là aussi, je ne peux rien vous dévoiler. Il est difficile d'ailleurs d'en extraire un résumé car il s'y passe beaucoup de faits marquants dont il est nécessaire de ne rien dévoiler pour ne rien spoiler du roman. 

Les personnages sont très attachants. Bien sûr le personnage principal, Nora, est attachant de par sa ténacité, son éternel optimisme malgré ce qu'elle a vécu dans le passé. On vit avec elle toutes les questions et remises en questions qu'elle se pose vis à vis d'elle et on a simplement envie de la soutenir dans tous les efforts qu'elle met en oeuvre pour recoller les morceaux avec sa famille mais aussi avec les insulaires qui lui ont jeté la pierre sans savoir réellement le pourquoi du comment. 

La distribution des autres personnages est, elle aussi, parfaite. Tous très bien travaillés, profonds. J'ai beaucoup aimé le personnage de Xiowen, personnage drôle mais je ne dirai rien de plus. On s'attache facilement également au personnage de Poe, la nièce de Nora. Son mal être nous atteint, et on ne peut qu'être ému.

Les relations entre tous les personnages sont vraiment bien mises en place par Kristan Higgins, elle donne vraiment vie à l'île et donne l'impression d'y être.

L'auteure fait passer des messages forts avec l'amour, l'amitié, le pardon, les non-dits, les jugements, les ragots, les méchancetés d'adolescents qui peuvent faire beaucoup de mal et qui peuvent perdurer par la suite. Elle met également en avant les problèmes alimentaires, problèmes de surpoids, la maladie, la prison, et tant d'autres encore.

Ce roman regorge de vie et d'actions. On ne s'ennuie pas un seul instant et on a vraiment la sensation de vivre parmi tous ces citoyens de Scupper Island. On ressent de l'espoir également tout au long du roman et ça fait un bien fou.

L'écriture est simple et facile à lire, le style très agréable avec des flash-backs pour comprendre le passé de Nora et de ses proches et comprendre ainsi le pourquoi du comment de l'instant T. Des souvenirs d'enfance, des souvenirs marquants partagés avec le lecteur pour bien comprendre la vie actuelle de Nora, ses proches, mais aussi la vie des insulaires.
Ces flash-backs sont bien mis en place, et vous ne vous sentirez pas perdu un seul instant. On a une narration à la 1ère personne et on s'immisce donc dans les pensées de Nora ce qui apporte beaucoup à la lecture.

Terminons par les décors magnifiques de cette île, les ressacs, les grottes, la vie marine, les petits commerces d'une petite île, le ferry pour passer de l'île à la terre ferme. Bref, les décors sont très bien décrits et on visualise du coup facilement cette petite île de Scupper Island.

Vous l'aurez compris, un vrai bonheur de lire un roman de Kristan Higgins. 
Un roman aux messages forts, émouvants, mais qui garde toujours beaucoup d'optimisme et d'amour. 


Merci aux Editions HarperCollins France pour cette lecture.

vendredi 9 octobre 2020

Une seconde chance de bonheur

 


Synopsis

Onze ans, trois mois et deux jours. Cela fait une éternité que Melanie n’a pas revu Harris McCarthy, son amour de jeunesse. De passage à Stone Gap, elle est soudain tentée de renouer avec cet homme qui fait encore battre son cœur. C’est impossible, hélas ! Tous dans la petite ville ignorent que la vie si parfaite que Melanie s’est construite à New York, bien loin des siens, n’est qu’un tissu de mensonges. Et jamais Harris ne devra découvrir la vérité…

Melanie Cooper raconta son premier mensonge à l'âge de cinq ans. En tout cas, c'était le premier dont elle se souvenait. Enfant, elle avait déjà compris que mentir était le meilleur moyen d'éviter les ennuis... Et surtout d'obtenir l'approbation de sa mère, si critique d'ordinaire.

Mentir était sans doute l'une des raisons qui l'ont poussée, des années plus tard, à travailler pour le magazine City Girl qui avait fait du mensonge son fonds de commerce. Melanie vivait à New-York et travaillait pour ce magazine de mode pour lequel elle écrivait des articles montés de toutes pièces comme "comment perdre dix kilos en 10 jours" ou autres conseils absurdes. 

Mais à l'heure d'aujourd'hui, Melanie se rend à Stone Gap où sa soeur Abby se marie, où elle va revoir sa famille et ses proches pas revus depuis longtemps. 

Tout le monde pense que la vie de Melanie est parfaite. Mariée à un homme séduisant, mannequin de son état ; et exerçant le métier qu'elle aime le plus depuis son adolescence, journaliste et en plus de ça à New-York. 
Il en est tout autre, mais ça, sa famille ne le sait pas. Car oui, Melanie a continué à mentir à sa famille.
Il la croit mariée, alors qu'elle a divorcé il y a 1 an du beau mannequin qui la trompait. Et elle a perdu en même temps son emploi dans le magazine de mode.

A l'heure d'aujourd'hui, elle est donc divorcée et sans emploi mais elle se garde bien d'en faire part à sa mère et sa soeur. Mais les revoir lui fait à nouveau réfléchir pour leur dire la vérité. Revoir sa soeur qu'elle n'a pas revue depuis des années lui faisait quelque chose, et Melanie a bien remarqué qu'il régnait une harmonie familiale dans la maison de celle-ci, en plein dans les préparatifs de son mariage. Melanie souhaite avouer à tous la réalité mais ne sait pas comment faire pour ne pas perturber cette belle harmonie. Elle ne n'arrive plus à se libérer de la toile de tromperie qu'elle a tissée autour d'elle depuis 1 an. Les fables perpétuelles au sujet de son faux bonheur avec un mari déjà parti, de sa réussite dans une entreprise qui l'a renvoyée... Tout était devenu si énorme que Melanie n'a plus qu'à prier pour partir d'ici avant que la vérité n'éclate. 

Melanie n'est pas au bout de ses surprises dans cette petite ville de Stone Gap. En effet, qu'elle n'est pas sa surprise d'y croiser son premier amour... Harris, son ancien amoureux du lycée qu'elle n'a pas revu depuis onze ans, trois mois et deux jours... (mince, elle compte même les jours)
Harris est ici pour son travail, il connaît bien la ville et ses habitants puisqu'il y travaille depuis un petit moment ; et il ne s'attendait pas à y rencontrer Melanie. 

La surprise passée, Melanie et Harris ont du mal à reprendre contact. Certaines rancœurs, certains non-dits sont encore bien présents entre eux. Melanie essaie d'ignorer Harris le plus souvent possible car le côtoyer lui fait ressurgir beaucoup de douleur. Mais elle reste consciente des sentiments qu'elle a pour lui. Il s'était peut-être écoulé plus de 10 ans, mais leur rupture pesait encore sur leurs coeurs. Du côté de Harris, il est difficile de revoir Melanie. D'un côté il se sent attiré à nouveau par elle, et d'un autre côté il se méfie de ses mensonges. 

Melanie doit reprendre le dessus sur sa vie, trouver un nouveau départ mais comment faire maintenant pour ne blesser personne. La vérité pourrait bien être dévastatrice, et ses proches risquent de lui en vouloir. 
Une romance contemporaine tendre !

Un roman qui fait partie de la nouvelle collection Harmony des Editions Harlequin qui a été lancée en Juillet de cette année. 

Des romans chaleureux, remplis d'espoir, de tendresse, de romantisme. Et tous les ingrédients sont au rendez-vous au coeur de ce roman "Une seconde chance de bonheur". 

On est très rapidement embarqué dans la vie de Melanie, et surtout dans ses mensonges. Et on s'aperçoit vite qu'il est difficile pour cette jeune femme de tout avouer à sa famille maintenant que les mensonges sont bien ancrés et anciens. Oui le mensonge est facile, mais il frappe de plein fouet lorsqu'il est découvert.

On se prend donc d'attache pour cette jeune femme qui ne sait plus trop comment agir maintenant qu'elle est face à sa famille, face également à celui qu'elle a aimé plus de 10 ans auparavant et avec lequel la séparation fut plus que douloureuse et d'ailleurs jamais vraiment acquise. On a envie de la soutenir car on connaît un secret qu'elle n'a jamais révélé à qui que ce soit, et avec lequel elle a dû se construire. Un secret concernant sa rupture avec Harris. Celui-ci ne connaît pas non plus ce secret qui a été déterminant dans leur séparation.
On apprend donc au fil de l'eau que cette jeune femme, encore adolescente à l'époque des événements, a dû en effet se construire toute seule et loin de ses proches et de celui qu'elle aimait. Une rupture brutale qu'elle a dû surmonter, car Harris n'a pas cherché à comprendre et a tout quitté pour partir loin de Melanie. 

Maintenant qu'ils sont l'un en face de l'autre, les vieux sentiments refont surface mais la tristesse est présente entre eux, et Melanie fait tout pour éviter de croiser Harris. Si bien que pour guérir les vieilles blessures, cela va être plus compliqué. Mais pour guérir il va falloir réussir à s'ouvrir et partager. Partager les peurs, les angoisses... et dire la vérité une bonne fois pour toute.

Le personnage de Harris renferme également des secrets, et le travail de journaliste de Melanie va la mener sur l'envie d'en savoir plus sur ce qu'il essaie de cacher autour de lui. Mais la vérité est-elle belle à raconter à chaque fois ? Et à tant vouloir découvrir la vérité, Melanie ne pense pas non plus qu'elle pourrait dévoiler des secrets à garder cacher et faire plus de peine qu'autre chose...  Si bien que l'on se prend d'attache également pour Harris, qui lui aussi a dû se construire d'une certaine manière depuis son adolescence et depuis sa rupture avec Melanie.

J'ai beaucoup aimé les personnages car on retrouve des personnages vrais, humains et imparfaits ce qui apporte beaucoup de réalisme à l'histoire. 

J'ai aimé également l'évolution de l'histoire avec des hauts et des bas, des difficultés rencontrées, même si, admettons-le, cette histoire de seconde chance est tout à fait banale et déjà vue dans d'autres romance contemporaines. Mais j'ai aimé l'ambiance chaleureuse retrouvée tout au long de la lecture. L'auteur met en avant également des messages, le droit à la seconde chance, la rédemption...

L'écriture est fluide, les dialogues rythmés. Le roman est facile à lire, et on se laisse facilement embarquer dans l'histoire et on ne voit pas que les pages se tournent à vitesse grand V. 

Le petit village de Stone Gap est des plus chaleureux et on n'a pas envie de quitter la solidarité installée au coeur de cette petite ville. Les habitants y sont très attachants et ça fait du bien. 

Une romance contemporaine chaleureuse et tendre 
qui soulève le droit à la seconde chance et à la rédemption. 


Merci aux Editions Harlequin pour cette lecture

lundi 5 octobre 2020

Le courage de Louise



Synopsis

C'est la fête à Parigné-l'Évêque, dans la Sarthe. En ce jour de la Saint-Jean, Louise, 20 ans, se laisse séduire par Justin, un fermier des environs. Le garçon, qui vient de reprendre l'exploitation familiale après la mort de ses parents, tombe sous le charme de la jeune lavandière.
À peine sont-ils mariés que la guerre éclate – la grande, celle de 14. Justin troque la fourche pour le fusil et s'en va labourer les champs de bataille. Son épouse, qui ignore tout des travaux de la ferme, se retrouve seule.
Mais, à l'heure de la moisson, une extraordinaire entraide s'organise. Louise peut compter sur le soutien de ses voisines, privées comme elle de leur mari. Et sur celui d'un capitaine belge en mission au Mans. Ingénieur agronome dans le civil, l'homme va se montrer d'un grand secours. Peut-être même trop...


Dans les fenêtres des wagons s'encadraient des visages de jeunes hommes, certains n'ayant guère plus de dix-huit ans. Sur les joues imberbes traînait encore le reflet de l'enfance. La coiffe militaire posée en travers de la tête, ils beuglaient : "Nous allons écraser ces maudits Boches !"

Nous sommes sur le quai N°4 de la gare du Mans, l'été 1914 s'annonçait chaud, la récolte serait la plus abondante que l'on eût connue depuis une décennie. Les parents accompagnaient le fils ; l'épouse, le mari... on se parlait à demi-mot...
Quelques jours avant, les gardes champêtres avaient annoncé la mobilisation. 

Louise, 20 ans, jeune lavandière, rencontre Justin lors de la fête de la Saint-Jean. Justin est sous le charme de Louise, et l'épouse aussitôt. Justin est un jeune fermier qui a repris l'exploitation familiale après le décès de ses parents. 

Mais Justin est envoyé au front quelques semaines après leur mariage. Sur le quai N°4 de la gare du Mans, il demande à Louise si elle saura faire... "Peut-être." lui répond-elle. Il lui fait part qu'il lui a écrit quelques instructions sur les tâches de la ferme sur un papier dans la cuisine. 
Lorsque l'annonce de monter en voiture arriva, Louise palît et Justin s'en rendit compte. Il se rappelait que sa femme avait quitté l'école à l'âge de neuf ans. Louise savait à peine lire et écrire. Justin, lui, avait passé le certificat d'études. 

Louise se retrouve donc seule à la ferme, sans avoir eu le temps de se familiariser avec les travaux à effectuer. Elle savait qu'il lui fallait tout apprendre. Le défi ne lui faisait pas peur, bien au contraire. Elle y puisait une sorte d'excitation. Parce que, au bout de l'effort, il y avait la vie de couple à laquelle elle aspirait de toutes ses forces. 
Et c'est alors, que dans le petit village de Parigné-l'Evêque ne resta plus que les femmes... tous les hommes étant partis au front : fils, frères, maris, pères.

La solidarité entre les femmes restées seules au village se met alors en place avec une grande fougue. Et Louise peut compter sur le soutien des autres paysannes de Parigné-l'Evêque pour lui venir en aide. Louise n'a jamais connu ça, cette entraide arrive de partout. Rapidement une extraordinaire solidarité se met en place, et il ne faut pas perdre de temps car l'heure de la moisson approche. 
Les paysannes s'organisent du mieux qu'elles peuvent et toutes les femmes du village se mobilisent les unes envers les autres. 

Un homme fait sont apparition à Parigné-l'Evêque, un capitaine de l'armée belge en mission pour trouver un terrain sur la région du Mans. Ingénieur agronome de son état, il est d'un grand secours envers Louise. Mais très vite les langues se délient dans le village, et la présence de l'homme va jeter un trouble parmi la belle solidarité qui s'est mise en place entre les femmes restées seules au village...
Un roman historique des plus intéressants !

Un roman traitant de la guerre 14-18 mais vu du côté de la vie des femmes restées seules dans les villages de France et j'ai trouvé ça très intéressant d'aborder la situation des femmes à cette époque car trop peu souvent abordée dans les romans historiques de cette période. 

Et à travers le portrait d'une très jeune femme, Louise, l'auteur rend un magnifique hommage à toutes ces femmes qui ont contribué à la survie du pays pendant que leurs hommes, qu'ils soient maris, fils, frères, pères, étaient partis au front. Et si les hommes ont été des héros sur le front, les femmes ont été des héroïnes à l'arrière. Leur engagement et leur solidarité a permis dans les campagnes que la gestion des fermes et des cultures puissent perdurer. 
Elles ont toutes appris de nouveaux métiers, que ce soit fermières, en campagne, mais aussi tous les autres métiers que les hommes occupaient et qu'il a fallu maintenir pendant la guerre car essentiels au bon fonctionnement de la vie. Alors les femmes ont appris, par leur propres moyens ne l'oublions pas car elles n'ont reçu aucune aide des hommes déjà partis au front, à devenir maréchal-ferrant, conductrice de locomotive... Certaines tenait un poste en usine, d'autres tenaient les commerces jusque là tenus par les hommes car les femmes devant restées au foyer à élever les enfants et tenir la maison. 

Raphaël Delpard rend un très bel hommage à ces femmes d'un grand courage. Il en parle très bien, d'une façon très abordable. Et il ne s'arrête pas au fait de traiter de cette période où les femmes se retrouvent seules à faire perdurer le pays pendant que les hommes sont au front. Non, il va plus loin, il parle de l'après, au moment du retour des hommes. Cette partie là est également très intéressante à suivre et on y découvre l'incidence que ce retour à apporter dans le quotidien des femmes.

Il met en avant également ce qu'elles ont vécu : la fatigue, la maladie, la faim aussi, qui sont le lot de ces femmes qui travaillent plus de 10 heures par jour pour des travaux difficiles. Elles doivent endosser de nouvelles responsabilités jusque là occupées par les hommes. 

Le personnage de Louise est attachant, cette jeune femme ne connaît encore rien de la vie et elle va devoir s'armer de courage et tout apprendre. 

Chacune de ces femmes n'a d'autres choix que de s'émanciper, l'auteur le met en avant.

Leur solidarité fait du bien, on se pose aussi la question au moment de la lecture si à l'heure actuelle cette solidarité pourrait voir le jour... A l'heure où, parfois, on ne connaît même pas le nom et prénom de son voisin... 

L'auteur met en avant aussi dans ce roman le fameux "qu'en-dira-t-on" des campagnes. Le jugement est facile, sans même que l'on sache réellement ce qu'il se passe. Et ça, hélas, cela n'a toujours pas changé. 

Ce roman historique se lit très rapidement et devient même addictif car les rebondissements sont nombreux et on a envie de découvrir l'évolution de chacune de ces femmes, et de Louise. L'écriture est belle et rend belle les femmes de par leur courage, leur ténacité. 

J'ai adoré ce roman historique de la période de la Guerre 14-18 qui met en avant l'histoire de ces femmes courageuses restées seules dans les villes et villages de France a contribué à la survie du pays. 
Je ne peux que vous le conseiller, l'auteur rend un très bel hommage aux femmes et à leur émancipation forcée 
qui dans un sens fût un premier pas à notre émancipation actuelle.


Merci aux Editions L'Archipel pour cette lecture.