mercredi 27 mai 2009

La mort n'oublie personne






Auteur : Didier DAENINCKX

Editeur : Gallimard
Collection : Folio Policier
Suspense - Drame - Déportation - Résistance - Famille - 
Pages : 189
Parution : 1999







4ème de couverture : 


Mai 1944 : le jeune Jean Ricouart entre dan la Résistance. A la suite d'une opération à laquelle il participe, il est arrêté, torturé, déporté en Allemagne. Il ne rentre au pays qu'en février 1946, où il épouse Marie. Il est aussitôt accusé de meurtre par un juge qui officiait déjà du temps de Pétain, et condamné à sept ans de prison.
1963 : Lucien, le fils de Jean, se fait traiter de fils d'assassin. Il se sauve du lycée et meurt pendant sa fugue.
Vingt-cinq ans plus tard, un ami de Lucien, journaliste, enquête sur la vie de Jean Ricouart et l'interroge, comme pour confirmer cette ultime phrase écrite par Lucien : "Mon père n'est pas un assassin".

Nous sommes en mars 1963, Lucien Ricouart, adolescent dans un internat pour jeunes garçons se fait lyncher par ses camarades de classe en se faisant traiter de "Fils d’assassin". 

Dans l’attroupement d’une bagarre dont il est victime, il prend la fuite sous les jets de pierres de ses camarades sans qu’aucuns d’eux n’en relatent les faits aux professeurs. 

C’est seulement le soir même que les professeurs, ne  voyant pas Lucien au dîner, s’inquiètent. Ils vont tous partir à sa recherche, professeurs et élèves, en pleine nuit. 

Lucien sera découvert mort dans un bassin par un professeur et deux élèves. Le professeur en dirigeant sa lampe électrique voit un message écrit dans la terre « Mon père n’est pas un assassin ». Le professeur va l’effacer sous l’œil d’un élève qui a tout remarqué.

25 ans plus tard, un jeune homme qui était ami avec Lucien, est devenu historien et fait des recherches sur la Résistance dans le Pas-de-Calais.  Il enquête sur la vie du père de Lucien, Jean Ricouart.
Il va pendant plusieurs jours recueillir le récit des souvenirs de Jean.

Commence alors l’interview, magnétophone posé sur la table, et l’on est happé par les mémoires de Jean Ricouart.

L’histoire bascule, en bribes de souvenirs, en mai 1944 dans la jeunesse de Jean. Adolescent ouvrier qui va s’introduire dans la Résistance. Il participe à quelques opérations qui pour certaines tournent mal. Plus question de rentrer chez lui, il devra se cacher dans des caves chez d’autres Résistants. Il tombera amoureux de la fille d’un des Résistants, Marie. 
Deux mois après son entrée, il doit à nouveau participer à une opération qui va mal commencer. Qui ne commencera pas d’ailleurs pour lui car il est arrêté par 2 miliciens en pleine rue – un jeune de son âge devient louche lorsqu’il se « ballade » en pleine après-midi alors qu’il doit être à l’usine. Il sera arrêté, torturé puis déporté dans un camp en Allemagne. Malgré les souffrances et les tortures qu’on lui imposent, une seule chose le tient en vie, la mémoire de ces nuits passées avec Marie et son amour pour elle.

Jean se souvient de tout et il évoque ses mémoires auprès de ce jeune homme historien.
On apprend qu'il sera libéré en 1946, puis arrêté par la police pour des meurtres auxquels il a assisté au cours des opérations qu’il a pu mener avec la Résistance. Il sera alors condamné, par un juge qui officiait déjà sous Pétain, à 7 ans de prison.



Une histoire très poignante, un bouleversant destin pour ce jeune Jean Ricouart 
qui n’aura en fait été Résistant que 2 mois dans sa vie. 


Bouleversant destin également pour son fils Lucien, traité de fils d’assassin pour qui la vie sera détruite à cause de dires non avérés….

C’est un véritable témoignage extrêmement intéressant sur la Résistance et sur la vie des personnes, de ces héros, qui ont fait l'histoire. 


Je vais reprendre une phrase vue sur internet au sujet de ce livre « C’est un témoignage qui donne à réfléchir ! ». Cette phrase est tellement bien dite que je n’en trouve pas d’autres et c’est pour cela que je l’ai reprise.


En plus du témoignage sur cette période de l’histoire, le livre fait part également de toutes les manigances, de tous les dires qu’il pouvait y avoir à cette époque et le mal que cela a pu faire.

Un livre poignant, on n'en ressort pas "indemne". Formidable récit pour ne pas qu'on oublie. 

Et encore une fois grâce à cette lecture, je suis émue par le courage de ces personnes.



Didier Daeninckx le confirme, cette histoire est en partie tirée de faits réels : "Elle a existé ! En partie, en fait. Et cela se passait à Saint-Omer. Le suicide de Lucien est inventé. Mais le Résistant déporté qui va être jugé et condamné à mort a existé. Cette injustice m'a révolté, c'est pourquoi j'ai voulu écrire ce livre. Son vrai nom est Moreau. J'ai tenté de rencontrer certains protagonistes de cette histoire. Beaucoup ont refusé de me parler. Un seul a accepté." (propos de l’auteur)


Un livre coup de poing. Il est souvent étudié au collège.




Livre lu et chroniqué sur mon ancien blog en Mai 2009