lundi 3 avril 2023

Pachinko

 




Début le début des années 1930, dans un petit village coréen. Sunja vit avec sa mère dans la pension qu'elle tient. Sunja fût la fille adorée d'un pêcheur au physique atypique. Hoonie avait des difformités, un nez enflé, une lèvre fendue, u pied estropié. Hoonie avait d'ailleurs peur à la naissance de Sunja qu'elle ne lui ressemble. Il lui a donné tout l'amour possible, Hoonie est mort lorsque Sunja avait 13 ans. Sa mère Yangjin était quant à elle devenue veuve à 37 ans et devait désormais se débrouiller comme elle pouvait pour vivre et faire vivre sa fille. A la pension, Suja aidait sa mère dans les tâches à effectuer. 

Un jour de marché, Sunja tombe amoureuse d'un homme qu'elle voit souvent ici. C'est un riche négociant étranger plus âgé qu'elle. Sunja a 16 ans, elle se laisse séduire par cet étranger qui lui offre son amour et d'autres choses encore. 

Lorsqu'elle découvre qu'elle est enceinte, Sunja découvre aussi que l'homme est en fait marié au Japon. Il lui promet le monde, il lui propose un marché, celui de devenir sa seconde épouse, son épouse coréenne. 

Sunja choisira une autre option car elle refuse d'être achetée. Elle ne veut pas le déshonneur sur sa famille car restée mère célibataire dans son village serait la ruine pour sa famille. Elle choisira le mariage avec Isak, un pasteur chrétien qu'elle connaît à peine, venu depuis peu à la pension. L'homme est maladif et doit se rendre au Japon pour y retrouver son frère. Il lui promet une nouvelle existence au pays du Soleil-Levant. Quant à cet homme, il décide de donner son nom au futur enfant. C'est ainsi que Sunja quittera la pension et sa mère.

Une décision qui sera le point de départ d'un douloureux exil qui aura des répercutions à travers les générations futurs jusque sur huit décennies et quatre générations.  
Véritable coup de coeur !!

Pachinko est un roman puissant et touchant qui m'a happée au premier instant de lecture. J'ai aimé chaque page, chaque scène vécue. 

C'est une fresque familiale époustouflante, se déroulant sur 4 générations et 8 décennies, de la Corée au Japon. On débute en 1930, voir même en 1910 avec la rencontre des parents de Sunja, mais l'histoire en elle-même débute vraiment dans les années 1930 avec Sunja. Une jeune femme qui se laisse séduire par un homme, riche négociant. Elle se retrouve enceinte et pour éviter le déshonneur de sa famille, elle épousera un homme qu'elle ne connaît pas qui est prêt à lui donner son nom ainsi qu'à son futur enfant. Mais elle devra le suivre car il doit poursuivre sa route jusqu'au Japon pour y retrouver son frère. 

On assiste alors à un douloureux exil avec des émotions très fortes que l'on va vivre aux côtés des personnages. Min Jin Lee nous conte parfaitement, et nous retransmet avec des mots justes et forts, le vécu et le combat des immigrés au Japon. Pas à pas, on va suivre de 1930 à 1989, les 4 générations d'une même famille qui vont se suivre et qui vont devoir affronter les difficultés pour eux, Coréens, à vivre au Japon. 

Un roman bouleversant avec des messages forts comme la condition des femmes à cette époque et dans ce cas de figure d'exil, le courage des femmes à vivre, survivre même peut on dire, dans un monde hostile. Pas à pas on suit leurs défis de tous les jours, leurs sacrifices pour la survie de leur famille. 

L'intérêt historique est captivant tout comme l'histoire de la famille de Sunja. On reste marqué par l'épopée de cette famille, par le destin difficile des Coréens expatriés de leur pays avant sa division. On assiste aux troubles politiques, aux difficultés de ces temps de guerre. On suit la famille de Sunja dans la vision de pouvoir trouver une vie nouvelle et meilleure au Japon. Mais aussi ne plus pouvoir retourner dans son pays, et ne pas pouvoir obtenir non plus la nationalité Japonaise. Tant de difficultés...

Les personnages sont superbement travaillés. Tous avec des caractères très intéressants à suivre. Certains voudront échapper aux stéréotypes, d'autres seront dans la résilience, d'autres ne supporteront pas le déshonneur, d'autres seront dans la quête identitaire. Personnages bouleversants sur des points différents. Personnages profonds.

Une mise à l'épreuve au quotidien.

Les dialogues sont captivants. Le roman fictif rejoint la réalité par son côté historique si intéressant et que je découvre quelque part. La prose de Min Jin Lee est des plus justes, elle est émouvante en nous offrant une saga bouleversante tout en prenant plaisir à lire ce roman passionnant. Les mots sont justes, les personnages forts. Ici les personnages féminins tiennent une place importante, avec une vraie force et un courage extraordinaire. Et malgré toutes les difficultés à vivre au quotidien, ces femmes font tout pour aimer leur famille, et s'adaptent comme elles le peuvent pour leur offrir la meilleure des vies.

Je vous laisse découvrir à la lecture de ce roman ce que le mot Pachinko signifie. Il tient une place importante au coeur de la famille de Sunja. On le découvre à la lecture.

Un véritable coup de coeur, un roman riche d'un point de vue historique et culturel 
mais aussi une saga familiale extraordinaire. 
Je recommande cette lecture à tous.


Merci aux Editions Haper Collins France pour cette lecture


4 commentaires:

  1. J'ai très très envie de le lire celui-ci notamment pour mon challenge de littérature coréenne.
    Merci pour cette très belle chronique.
    Bonne journée !

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    1. Un très beau roman, tant du point de vue de la fiction en elle-même que du côté historique et culturel très intéressant ! Bonne future lecture peut-être ;-)

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  2. Il me tente depuis longtemps et encore plus après t'avoir lue. Le côté historique et familial me tente beaucoup tout comme voir ces femmes évoluer dans un contexte difficile...

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    1. Une très belle fresque familiale tout en étant intéressante du point de vue culturel et historique.

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Merci de votre passage sur le blog !