Synopsis :
1793. Un jeune orphelin, un prêtre comédien, un pêcheur reclus sur une des îles de la Loire, un évêque défroqué et deux femmes en déroute sont confrontés à la folie des temps, à l'enfer des combats, à la fuite éperdue des populations.
Le fleuve, lieu de l'entraide, de l'amour, du sacrifice et de l'exil, est le passage révélateur de leur nature profonde.
Avec Ceux du fleuve, Marie-Laure de Cazotte, nous livre une épopée humaniste aux accents féeriques qui éclaire d'un jour nouveau l'histoire si méconnue des premiers mois de la guerre de Vendée.
1793, Pays des Mauges - ouest de la France. La révolte gronde. S'entretuer entre Français est la nouvelle religion. Des massacres à n'en plus finir.
Six personnes vont voir leur destin bouleversé. Un seul lien les réunit, le fleuve.
Parmi eux il y a Pierre, un pêcheur reclus vivant sur une île de la Loire. Son fleuve, il l'aime. Cette Loire, avec ses sables, ses cailloux, ses vents. Il aime la faune et la flore qui l'entourent. Il vit de ses pêches, le fleuve est abondant, mais aussi de ses poules, de ses légumes. Son seul ami qu'il connaît depuis toujours, Philippe, est un prêtre plutôt contestataire qui n'a plus le droit de donner de messes dans son église.
La population tente tant bien que mal de s'exiler loin des terres où les combats font rage. La rage des combats, Henri en a fait les frais. Henri est un enfant, un jeune garçon, parti se cacher dans le creux du vieux châtaigner du hameau sur ordre de son père lorsque des hommes ont encerclés les fermes fusil en main. Henri a entendu, ils ont tiré comme des lapins. Son père a dit à Henri de courir jusqu'au creux du vieux châtaigner, de s'y cacher et de ne pas en sortir avant qu'il le lui dise ! D'abord paralysé, il s'est ensuite glissé par une fente au coeur de l'arbre au tronc creux. Puis il a entendu, les cris, les attaques, puis plus rien ni voix, ni meuglements, juste un crépitement. Le feu. Et lorsqu'une volute de fumée atteint le tronc, Henri est sorti de sa cachette. Plus rien ne restait du village. Des corps sans vie. Tout était en feu. Alors, il s'est mis à galoper à travers les prairies. Il se retrouvera, il ne sait comment, aux abords du fleuve. C'est là qu'il rencontrera Pierre.
Pierre, totalement chamboulé par cette rencontre avec l'enfant. Lui qui a toujours vécu en reclus, se surprend d'éprouver des sentiments protecteur pour cet orphelin si particulier, portant un bonnet de femme sur la tête. Entre eux naît une belle amitié. Ils font famille comme ils disent. Le petit l'appelle Parain.
Bientôt, le fleuve lui fera rencontrer deux femmes en fuite. Une femme issue de la noblesse, Isabelle, prenant la fuite avec sa servante, Marie. Toutes deux recueillies par Pierre sur son île. Isabelle trouve Pierre sauvage, à son grand désarroi.
Pendant ce temps, des hordes de fuyards pullulent sur les sentiers, dans les chemins creux. Des hommes, des femmes, des enfants, épuisés ne réagissant que par quelques gémissements ou pleurs aux enlèvements de leurs filles, de leurs biens, ou de leur rare bétail par des militaires qui ressemblent à des clochards.
Et ce fleuve, la Loire, est témoin de tous ces combats, de tous ces massacres. Personnage à part entière, il est le lieu de passage où tout se joue.
Trépidante épopée en plein coeur des guerres de Vendée !!
Ce roman historique n'a pas fait beaucoup parler de lui, et c'est bien dommage car c'est une petite pépite. Ma lecture, choisie un peu au hasard mais très intéressée par ces débuts des guerres de Vendée, a vraiment été une belle découverte.
Marie-Laure de Cazotte nous entraîne dans une aventure passionnante sur fonds des guerres de Vendée, et plus précisément des premiers mois des guerres de Vendée. Sur fond de massacres, de chaos, cette aventure est à la fois pleine d'animosité et de violence, mais aussi pleine d'amour, d'amitié, et surtout de générosité.
On suit le destin de 6 personnages très différents les uns des autres, avec un passé tout autant différent et surtout une classe sociale différente qui les amène l'un et l'autre à des avis différents sur le cours des événements. Pourtant quelque chose va les réunir : un fleuve tout d'abord, la Loire, mais aussi la soif de vivre.
On découvre alors une formidable épopée de ces 6 personnages prêts à tout pour survivre au coeur de ces massacres. On va alors voir naître une magnifique entraide, une grande générosité aussi notamment par le recueil de ce jeune orphelin, qui a vu tout son village tuer sous ses yeux, par un homme qui a toujours vécu d'une manière sauvageonne, Pierre.
L'aventure contée par Marie-Laure de Cazotte devient alors passionnante et addictive. On est totalement transporté aux abords de ce fleuve qui constitue à part entière l'un des personnages principaux de ce roman.
L'auteure arrive à le faire naître sous nos yeux ce fleuve. Un personnage à part entière qui voit tout de ces massacres, de ces fuites. C'est impressionnant comment sa plume arrive à faire naître la Loire tel un personnage.
Une plume magnifique où l'auteure utilise une langue d'époque et on se sent, grâce à cela, en totale immersion dans cette guerre civile. Elle utilise des expressions d'époque mais aussi régionale qui raviront le lecteur et qui le transportera à la fois dans cette belle région et à la fois dans un contexte historique d'une grande barbarie. Une écriture remarquable, d'une grande qualité, et qui, d'un certain côté, rendait l'histoire très poétique. Ceci est troublant.
Les lieux, ce fleuve la Loire, sont captivants. L'auteure y décrit et sa faune et sa flore, ses richesses, ses dangers aussi.
Pour certains de ces lieux, je les connais, mais Marie-Laure de Cazotte donne terriblement envie de les découvrir ou re-découvrir.
Vous l'aurez compris, j'ai été captivée par ce roman qui nous transporte en plein coeur des guerres de Vendée. Roman à la fois sombre mais plein d'espoir aussi.
Et il vous donnera à coup sûr très envie de vous balader aux abords de la Loire.
Merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture.
J'habite pas loin de sa source, bien loin de la Vendée. retrouver le fleuve à son embouchure, pourquoi pas.
RépondreSupprimerAh oui ça pourrait être intéressant, à une autre époque en plus...
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