Synopsis :
« Les miroirs sont l'éternel reflet de la fugacité universelle. »
Trois femmes et trois hommes qui n'auraient jamais dû se rencontrer. Trois villes qui n'auraient jamais dû exister et dessinent, du XVIIe à l'aube du XXIe siècle, le nouveau triangle des Bermudes. De Venise à Lagos en passant par Versailles, entre malédiction, magie noire, sociétés secrètes et jeux de pouvoir, la terre est une étuve et des lagunes filandreuses ramènent le passé à la surface. On se perd pour mieux se retrouver dans une galerie aux 360 glaces où retentit l'écho du Magnificat de Monteverdi.
Lagos, Nigeria, aujourd'hui. Gabriel Thaumas vient juste d'arriver à Makoko, dans cette Venise noire, le plus grand bidonville du monde. Ancien flic à la retraite, il vient d'être engagé comme détective privé par la veuve de la victime pour enquêter sur la mort d'Alexandre Obkowicz. L'homme, président flamboyant de la Manufacture, groupe industriel français devenu numéro 1 mondial dans la production et transformation de matériaux de construction a été retrouvé mort dans le crash de son avion de tourisme, étant au commande de pilotage.
Une mort intrigante pour tous, et suspecte aux yeux de son épouse.
Le début de son enquête emmène donc notre détective au Nigeria, dans la ville de Lagos. Cette ville que l'on surnomme la Venise noire avec ses canaux, ses maisons sur pilotis, ses ordures flottantes, est un lieu où se rendait régulièrement la victime pour affaires.
Notre enquêteur va devoir déterminer à qui profite le crime. Crime crapuleux ? Trahison au sein du groupe industriel ? Et les rites ju ju du Nigeria dans tout ça ? Il y fera la connaissance d'une femme qui lui apportera de nouveaux éléments.
Mais quittons le Nigeria pour Venise, non plus à l'heure d'aujourd'hui mais en 1664 sur l'île de Murano. On y fait la connaissance de Gianni, enfant et fils d'un maître verrier.
Murano est déjà célèbre pour ses verreries et fabrication de miroiteries, des glaces d'une grande qualité. La République de Venise vit dans la peur que les secrets de la fabrication des glaces soient connus du monde. Il est interdit d'ailleurs d'écrire les formules de fabrication, les maîtres verriers doivent les apprendre par coeur, scellées dans leur tête pour être ensuite transmises à leurs apprentis. Ils ont interdiction de quitter Murano sous peine de prison voir de mort. La qualité de fabrication de ces verreries et plus particulièrement de ces miroiteries et glaces, fait l'objet de beaucoup de convoitise de la part de la France.
Convoitise particulière de la part d'un homme, Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des Finances de Louis XIV et récemment nommé surintendant des Bâtiments, Arts et Manufactures de France. Louis Le Vau vient de dessiner les plans du nouveau château de Versailles et notamment sa future Galerie des glaces, ce sera un palais gigantesque.
Le roi ne jure que par les miroirs, il en veut partout, et les meilleurs, les glaces de Murano. Il en veut à Versailles aussi bien qu'au Louvre. Colbert, Ministre des Finances, trouve cette dépense être une folie. En faire produire en France ? Elles sont de piètre qualité en rapport avec les glaces de Murano.
Colbert tient alors à percer coûte que coûte le secret de fabrication des Italiens. Ses diverses charges lui permettent d'avoir une grande influence tant au niveau des finances, que de l'industrie, ou du commerce.
Quel est le rapport avec la mort de notre président du grand groupe industriel N°1 mondial ?
De Venise à Lagos, en passant par Versailles, il faudra remonter jusqu'au XVIIe siècle pour avoir le fin mot de l'histoire entre magie noire, sociétés secrètes, jeux de pouvoir. Certains secrets refont surface...
Un roman captivant, à la fois historique et contemporain !
Une intrigue étonnante qui a su me séduire du début à la fin. Un roman historique qui se veut être également contemporain, mêlant ainsi le passé au présent retraçant l'Histoire avec un grand H.
Une intrigue autour de la mort d'un PDG d'une entreprise mondiale. Un détective privé engagé par la veuve de la victime. Crime crapuleux ? Guerre industrielle ? Crime passionnel ? Et si tout cela était lié à Versailles et à Venise.... C'est que notre détective va devoir déterminer.
On voyage entre présent et passé selon les chapitres. Aucune inquiétude, on ne s'y perd pas. Alternance d'époques, et alternance de lieux. On voyage entre le Nigeria, Venise, et Versailles. L'intrigue est bien menée et elle est à la fois captivante mais aussi très intéressante. Plus on avance dans la lecture, plus l'intrigue prend de l'ampleur et devient intéressante. J'ai adoré ces voyages dans le passé, au XVIIe siècle entre Venise et plus précisément l'île de Murano et ses secrets, et Versailles.
Le roman mêle personnages de fiction aux personnages historiques qui ont marqué l'Histoire. On y croise Colbert, Le Vau, etc. L'auteur s'est bien sûr basé sur des faits réels pour nous conter les prémices du commerce et de l'invention industrielle. L'intrigue explore les débuts de la mondialisation actuelle en remontant jusqu'à sa source et la fabrication des verres et glaces de Murano.
Magnifique découverte historique sur le métier des verriers de Murano au travers du destin d'une famille Vénitienne. Et tout ce qui tourne autour de Colbert, son rôle dans l'invention du commerce, est passionnant à découvrir.
J'ai envie de vous dire également que l'Histoire est à part entière un personnage du roman.
On sent que l'auteur s'est investi dans un travail de recherche documentaire, ce qui rend le roman riche en découvertes historiques qui marquent l'invention industrielle, l'invention du commerce.
L'écriture est belle, fluide, avec plusieurs pistes proposées au lecteur. L'auteur nous offre une plume captivante et on n'a pas envie de lâcher l'intrigue. Eric Garandeau sait parfaitement mêler le passé au présent.
Superbe découverte avec à la fois une enquête policière, une enquête géopolitique, un roman d'espionnage industrielle, un roman historique, un roman contemporain, et une quête identitaire.
Une lecture captivante et très intéressante.
Merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture.
Il me tente pas mal, j'aime cette incursion de l'Histoire dans l'histoire !
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