mardi 29 septembre 2015

Trois carrés rouges sur fond noir




Auteur : Tonino Benacquista

Editeur : Folio
Collection : Policier
Suspense - Art - Peinture - Billard - Vengeance
Pages : 235
Parution : Février 2003









Synopsis :


«- Vous savez, on peut mêler l'histoire de la criminalité à celle de la peinture. Au début, on peignait comme on tue, à main tue. L'art brut, on pourrait dire... L'instinct avant la technique. Ensuite est intervenu l'outil, le bâton, le pinceau. Un beau jour, on s'est mis à peindre au couteau. Regardez le travail d'un Jack l'Éventreur... Et puis on a inventé le pistolet. Peindre au pistolet apportait quelque chose de définitif et radical. Et maintenant, à l'ère terroriste, on peint à la bombe, dans la ville, dans le métro. Le graffiti anonyme qui saute au coin de la rue...»
 
 
 
Sa raison de vivre : le billard. Tous les soirs, après sa journée, sans rien dire à personne sur ce qu'il fait de ses soirées, il va rejoindre ses potes de billard. Chaque soir il serre la main au même vieux monsieur, 69 ans, et quand il regarde son parcours il se dit qu'avec sa trentaine il en a encore pour 40 ans de plaisir et jubilation chaque fois qu'un point est fait, et 40 ans de science encore à apprendre avant de pouvoir s'inscrire à un Championnat de billard. Il veut pouvoir faire des trucs qui défient les lois de la physique, et marquer les plus beaux points. Le billard c'est toute sa vie ! Sa vie est ici, autour de ce rectangle.
 
Bien sûr le billard reste son secret de tous les soirs, et il ne gagne pas sa vie avec. Pour gagner sa croûte, il travaille dans une galerie d'art à installer des toiles ou des sculptures. Et la dernière installation qu'il a faite pour la galerie, c'est 35 toiles. Pratiquement toujours la même, d'indescriptibles griffures noires sur fond noir. Une obsession visiblement... C'est une exposition dédiée à Etienne Morand.
Lorsqu'elles sont arrivées à la galerie et qu'il les a déballées, il cherchait la surprise et la tache de couleur...
Il a fallu accrocher ces 35 toiles noires dans la galerie. Et parmi elles,  une orpheline perdue au milieu des toiles noires. En la déballant il cru à une erreur de collection car celle-ci est jaune vif avec un dessin d'une flèche d'église qui émerge de la couleur. Une toile qui, pour la directrice de la galerie, posait problème du coup car cohabitant mal avec les autres. Il fallu alors trouver une place discrète dans la galerie.
 
Le soir même a lieu le vernissage mais comme à chaque fois, Antoine n'y assiste pas. Il préfère aller retrouver ses copains de billard.

Le lendemain, il garde la galerie pour sa patronne qui doit s'absenter. Pas beaucoup de visiteurs hormis un homme élégant qui s'engouffre dans les couloirs de la galerie. Au bout de quelques instants, Antoine éprouve une drôle de sensation, entend quelques bruits étranges. Il tente de trouver le visiteur dans la galerie et une fois trouvé, Antoine s'aperçoit que celui-ci a décroché la peinture "Essai 30" celle à la tache de couleur jaune et qu'il y met le feu. Antoine bien sûr cherche à l'arrêter. Pour sortir, l'homme est obligé de passer par Antoine qui bloque l'accès.
 
Quelques heures plus tard, Antoine se réveille à l'hôpital. Il ressemble à une œuvre d'art... il se sent comme dans la peau d'un portrait cubiste : le profil écrasé dans la face, un œil qui pend et une joue striée aux couleurs chaudes. L'homme qui lui parle demande s'il souhaite prévenir quelqu'un, quelqu'un qui puisse l'aider. L'aider à quoi ?
Un psychologue passe le voir, il ne comprend toujours pas. Il agite son bras droit car il ne comprend pas les bandages sur sa main droite. Et puis lui prend des douleurs au ventre, une peur. En se débattant avec Antoine, l'inconnu a fait tomber une sculpture sur Antoine et celle-ci lui a sectionné le poignet. Impossible de tenter une greffe.
C'est alors que tout son corps vient de se vider...

Le choc, puis la convalescence. Il a bien pensé aller chez ses parents à Biarritz pour s'y reconstruire physiquement et moralement mais il ne veut pas se montrer à eux.

Désormais, Antoine veut comprendre pourquoi l'inconnu de la galerie a voulu détruire cette toile l'essai 30, et surtout pourquoi s'en être pris à lui avec tant de hargne jusqu'aux conséquences de l'amputation de sa main.

Et puis, il faudra beaucoup de courage à Antoine pour apprendre à vivre autrement avec ce membre fantôme car oui, pour lui c'est un membre fantôme car il  a toujours la sensation de sentir sa main au bout du bras...
Il faut réapprendre à vivre autrement, c'est difficile et physiquement et moralement.
Il n'a toujours pas trouvé le courage de retourner à l'académie de billard pour voir ses potes... le trouvera t-il un jour ce courage face à cette passion qui l'animait et ce monde du billard et ses amis qui coulaient dans ses veines ?

Ce qui le maintient un peu c'est la force qu'il a pour mener son enquête à travers le monde de l'art, des peintres, pour comprendre enfin quelque chose. A glaner à droite à gauche quelques informations, quelques certitudes commencent à mûrir. Il est persuadé que la toile et lui se sont déjà croisés auparavant...
 
 
 Un début qui démarrait bizarrement mais une énignme qui prend de l'ampleur
au fil de la lecture pour y trouver une vraie intrigue.


Oui, j'ai trouvé le début de ce roman un peu particulier dans ce monde tout autant particulier que je connaissais mal, entre billard et peinture. Et puis... j'ai vite été tenue en haleine avec ce roman à suspense.

Une histoire assez originale et surtout deux mondes bien différents et très originaux dans cette lecture : le billard et puis l'art contemporain, la peinture. Alors croyez-moi, une fois que vous êtes plongé dans cette histoire on en apprend beaucoup sur ces deux mondes, ça foisonne de renseignements et c'est très intéressant ! J'ai beaucoup aimé les deux ambiances à travers l'histoire du personnage, très différentes entre l'art contemporain le jour et le billard la nuit.

Hormis l'ambiance, l'intrigue est bien ficelée et tient en haleine. On sent qu'il se trame quelque chose autour de cette toile et on remontera un peu le temps en compagnie du personnage d'Antoine pour en comprendre d'avantage et tout ça à travers le monde de l'art (pas toujours reluisant).

C'est un polar court et le rythme est bien soutenu, pas du tout de temps mort si bien que les pages défilent sans que l'on s'en rende compte.

J'ai aimé le personnage, on se prend d'affection pour lui. Personnage assez surprenant face à ce qui lui arrive, face au handicap. Des passages essentiels sur la reconstruction également. Ré-apprendre à vivre avec un membre en moins. C'est dur physiquement et moralement, l'auteur nous le fait ressentir et j'ai apprécié qu'il ne jure pas que sur l'intrigue dans cette histoire. On découvre un personnage qui a bien du mal à annoncer sa tragédie à ses parents. Comment le leur faire comprendre.

Ecriture efficace, pas étonnant avec cet auteur.
 
Du bon roman à suspense !!!
Et une ambiance des plus intéressantes entre billard et art contemporain.


3 commentaires:

  1. Tout ce que j'ai lu de cet auteur m'a plu! Pourquoi ne pas continuer?

    RépondreSupprimer
  2. J'avais beaucoup aimé Malavita. Alors je note.

    RépondreSupprimer
  3. Il est vraiment original que ce soit par le lieu ou par les idées !
    Après la fin est assez bizarre j'ai trouvé.


    Je ne connaissais pas ce livre, trois carrés rouges sur fond noir, en tout cas il a l'air vraiment sympa !
    Je le note et si j'ai l'occasion (quand j'aurais lu tout les livres que j'ai en attente, et il y en a un paquet) je pense que je me le prendrais.

    RépondreSupprimer

Merci de votre passage sur le blog !