Auteur : Ricardo Piglia
Traducteur : François-Michel Durazzo
Titre original : Plata Quemada
Editeur : Zulma
Collection : Littérature
Roman - Argentine - Braquage - Violence - Homosexualité -
Pages : 272
Parution : 8 Avril 2010
4ème de couverture :
Un soir de mars ou d'avril 1966, dans un train qui allait vers la Bolivie, je fis la connaissance de Blanca Galeano que les journaux appelaient "la concubine" du voyou nommé Mereles. Elle avait seize ans mais avait l'air d'une femme de trente ans et elle fuyait. Elle me raconta une histoire très étrange (...) Et moi je l'écoutai comme si je m'étais trouvé en présence de la version argentine d'une tragédie grecque. »
C'est ainsi que Ricardo Piglia s'empare du braquage qui a défrayé la chronique entre septembre et novembre 1965 à Buenos Aires. Il décide d'en faire un roman tant la violence des faits, la puissance des sentiments et la brutalité de la police dépassent de loin la fiction. Bébé Brignone et le Gaucho Dorda, Bazán le Bancal, Malito ou Mereles le Corbeau prennent vie sous sa plume avec un réalisme et une vigueur extraordinaires, sur fond d'agitation péroniste et de magouilles politiques.
Et, à la manière d'un Truman Capote ou d'un William Faulkner, Piglia réinvente de manière magistrale le roman noir argentin.
C'est ainsi que Ricardo Piglia s'empare du braquage qui a défrayé la chronique entre septembre et novembre 1965 à Buenos Aires. Il décide d'en faire un roman tant la violence des faits, la puissance des sentiments et la brutalité de la police dépassent de loin la fiction. Bébé Brignone et le Gaucho Dorda, Bazán le Bancal, Malito ou Mereles le Corbeau prennent vie sous sa plume avec un réalisme et une vigueur extraordinaires, sur fond d'agitation péroniste et de magouilles politiques.
Et, à la manière d'un Truman Capote ou d'un William Faulkner, Piglia réinvente de manière magistrale le roman noir argentin.
Récit d’un fait divers qui s’est déroulé à Buenos Aires et Montevideo en 1965.
Un groupe de jeunes truands a mis au point le braquage d’un véhicule de transports de fonds qui transporte une somme d’argent colossale.
Dans un premier temps on suit l’avant-braquage de ce fourgon blindé par la bande de Malito, le chef. Une préparation qui sera courte, il ne faut pas qu’il y est de fuite. Cette bande menée par Malito se compose de : Bazán le Bancal, Mereles le Corbeau, Bébé Brignonne et le blond Gaucho Dorda le Fou (ces deux derniers, surnommés les Jumeaux, non pas parce qu'ils le sont vraiment mais plutôt par des liens qui les rapprochent et puis lorsqu'on en voit un on voit l'autre).
Mais ce braquage implique aussi des politiques et des policiers qui ont transmis à Malito, des plans, des informations dans les moindres détails sur le trajet du fourgon, les horaires de celui-ci… Ce braquage n’était pas seulement l’affaire d’un groupe de truand. La somme d’argent, très importante rappelons-le, serait partagée entre chaque protagoniste entrant dans l’affaire.
Un groupe de jeunes truands a mis au point le braquage d’un véhicule de transports de fonds qui transporte une somme d’argent colossale.
Dans un premier temps on suit l’avant-braquage de ce fourgon blindé par la bande de Malito, le chef. Une préparation qui sera courte, il ne faut pas qu’il y est de fuite. Cette bande menée par Malito se compose de : Bazán le Bancal, Mereles le Corbeau, Bébé Brignonne et le blond Gaucho Dorda le Fou (ces deux derniers, surnommés les Jumeaux, non pas parce qu'ils le sont vraiment mais plutôt par des liens qui les rapprochent et puis lorsqu'on en voit un on voit l'autre).
Mais ce braquage implique aussi des politiques et des policiers qui ont transmis à Malito, des plans, des informations dans les moindres détails sur le trajet du fourgon, les horaires de celui-ci… Ce braquage n’était pas seulement l’affaire d’un groupe de truand. La somme d’argent, très importante rappelons-le, serait partagée entre chaque protagoniste entrant dans l’affaire.
Arrive le jour du braquage. Malito, Bazán le Bancal, Mereles le Corbeau, Bébé Brignonne et Dorda se mettent en route et préparent la scène pour passer à l’action. Le 27 septembre 1965, la fourgonnette du trésorier général entre sur la place San Fernando de Buenos Aires, sur la gauche dans le sens des aiguilles d’une montre et le sens de la circulation était bien particulier sur cette place. Tout était prévu.
« La fourgonette Ika du trésorier général devait prendre sur la gauche, dans le sens des aiguilles d’une montre, il fallait donc se présenter face à elle pour l’arrêter avant qu’elle ne passe le portail de la mairie. Le sens de la circulation les obligeait à faire le tour de la place pour lui couper la route à mi-chemin. Leur seul avantage étant l’effet de surprise, il fallait tuer le chauffeur et toute l’escorte avant qu’ils ne réussissent à se défendre ».
Tous les braqueurs de la bande sont excités par l’action à mener, mais aussi par la prise de différentes drogues. La scène qui se déroule à cet instant (15 heures 11) sur la place San Fernando est des plus macabres, et elle ne durera que quelques minutes. Un témoignage affirmera « Ils avaient l’air furieux, tiraient sur tout le monde, balayant l’air en demi-cercle, tout en s’approchant de la fourgonnette, au ralenti ».
Les témoins (encore vivants de la scène) virent alors des corps rebondir.
Les témoins (encore vivants de la scène) virent alors des corps rebondir.
J’utilise des extraits, mais c’est pour mieux retranscrire l’impact de ce braquage.
« L’indescriptible confusion produite par ce lâche attentat ne permit pas, dès le début, de déterminer ce qui était arrivé (disaient les journaux). Ce fut un déferlement de violence brutale, une explosion aveugle. Un concentré de bataille, qui dura le temps que prend un feu rouge pour passer au vert. Rien qu’une seconde, avant que la rue ne se trouve aussitôt jonchée de cadavres ».
Ces braqueurs fous, vous comprenez donc, ont tirés sur tout ce qui bougeait sur cette place, tous les passants étaient visés, adultes comme enfants. « Ceux qui avaient assistés à la fusillade allaient et venaient sur cette place, comme des somnambules, heureux de s’en être sortis indemnes et horrifiés de ce qu’ils avaient vu. Une après-midi paisible peut d’un coup se transformer en cauchemar ».
La bande a donc pris rapidement la fuite en emportant leur butin et en laissant sur cette place de nombreux morts.
Dès lors, la chasse aux gangsters est ouverte. Certains éléments de l’enquête font penser à des éléments du nationalisme péroniste.
On va suivre pas à pas, et la fuite de la bande de Malito jusqu’à leur planque ; et l’enquête menée par le commissaire Silva.
Je ne vous relate pas tous les faits de cette histoire car il y a énormément de choses à raconter mais l’histoire se poursuivra à Montevideo, en Uruguay, où les forces de police ont retrouvé la trace d’une partie de la bande de braqueurs. Les braqueurs seront comme toujours surexcités, sous les effets de toutes sortes de drogues, hallucineront même parfois.
Je ne peux tout vous dévoiler bien évidemment… la fin nous fait juste penser, réagir et commenter ce fait en soi-même : mince alors, que de pertes il y a eu pour en arriver là… et là je suis sûre que je mets votre curiosité en émoi et que vous aimeriez connaître le déroulement de l’histoire.
On va suivre pas à pas, et la fuite de la bande de Malito jusqu’à leur planque ; et l’enquête menée par le commissaire Silva.
Je ne vous relate pas tous les faits de cette histoire car il y a énormément de choses à raconter mais l’histoire se poursuivra à Montevideo, en Uruguay, où les forces de police ont retrouvé la trace d’une partie de la bande de braqueurs. Les braqueurs seront comme toujours surexcités, sous les effets de toutes sortes de drogues, hallucineront même parfois.
Je ne peux tout vous dévoiler bien évidemment… la fin nous fait juste penser, réagir et commenter ce fait en soi-même : mince alors, que de pertes il y a eu pour en arriver là… et là je suis sûre que je mets votre curiosité en émoi et que vous aimeriez connaître le déroulement de l’histoire.
A vous de découvrir ce roman qui raconte une histoire vraie.
Pas un coup de cœur, mais c’est tout comme, c’est un livre qui me marquera. Il me marquera de par l’histoire en elle-même, et de par le style de l’auteur et de ses recherches.
L’histoire est vraiment à découvrir, elle est fort intéressante.
Le style de l’auteur est quant à lui très bon, dès les premières pages vous êtes mis dans l’ambiance. Une ambiance haletante, on sait dès le début que cette bande là, c’est vraiment des allumés que rien n’arrêtera. Et on sent tout de suite qu’il y aura du sang qui coulera dans cette affaire.
Le style de l’auteur est bon car il s’agit là d’une reconstitution réelle des faits, grâce à des témoignages des différentes scènes, grâce aux dossiers et déclarations du commissaire Silva (en charge de l'enquête), des enregistrements secrets aussi, grâce aux témoignages de personnes impliquées dans cette affaire… L’auteur nous offre un épilogue très intéressant qui nous explique la façon dont il a procédé pour retranscrire cette affaire. « J’ai respecté la continuité de l’action et (dans la mesure du possible) le langage de ses protagonistes et des témoins de l’histoire. »
L’époque où ces faits se sont déroulés est, elle aussi, intéressante, une situation politique Argentine assez tendue. Et le traducteur (François-Michel Durazzo) nous offre, lui, des notes historiques.
L’auteur a eu l’idée d’écrire sur cette affaire suite à une rencontre dans un train, celle de la « concubine » de Mereles (le chauffeur). Une jeune fille de 16 ans surnommée « La petite ». L’histoire est marquante car il s’agit là d’un braquage qui a tourné en tuerie, mais le style étant bon, je vous rassure en vous disant que ce n’est pas raconté façon gore. Mais on visualise bien les scènes, j’ai eu l’impression de voir devant moi se dérouler des images d’un film tellement s’était bien raconté. Par contre, certaines scènes sont un peu crues, lorsqu’il nous est raconté pour mieux cerner les personnages, leurs périodes d’emprisonnement et les viols subis pour certains d’entre eux. Ou bien encore les scènes sont crues lorsque l’un d’eux, sous l’emprise de la drogue, revient sur ses perversions. On pourrait penser que c’est inutile à l’histoire mais en fait cela nous aide à cerner ces personnages animés de violence.
Un très bon livre, très intéressant !
Merci, donc, aux Editions Zulma pour cet envoi et cette découverte.
Livre déjà lu et chroniqué sur mon ancien blog en Avril 2010
Comme ça, la vie est facile ;-)
RépondreSupprimer