lundi 28 juillet 2025

Am stram gram

 


Le jour où une jeune femme émerge de la forêt, à peine vivante, l'inspectrice Helen Grace se dit qu'elle connaît bien la part sombre de la nature humaine, y compris la sienne. Mais là, on dépasse de beaucoup...

L'histoire de la jeune femme découverte à peine vivante est effarante. Elle aurait été enlevée et séquestrée au fond du piscine vidée où aucune échelle n'était présente pour en sortir. Lorsqu'elle s'est réveillée au fond de cette piscine vidée, il y avait à ses côté Sam, son ami. Et non loin d'eux, un revolver posé par terre, chargé d'une seule balle, et un téléphone ne délivrant qu'un seul message avant de ne plus fonctionner : "Vous devez tuer pour vivre".

Quelques jours plus tard, un autre survivant est retrouvé et des paires de victimes continues d'être enlevées, emprisonnées et confrontées à un terrible choix : tuer ou être tué.  

Am stram gram..... 
Mais ce Am stram gram là, ne ressemble en rien à la comptine enfantine...

Waou ! Que de tension palpable tout au long de ce thriller !! Thriller qui n'est autre que le tome 1 d'une série de 14 tomes pour la série au nom de l'enquêtrice : Helen Grace.

L'intrigue, originale, est un vrai piège diabolique, elle est perverse.

Perdre la vie ou son esprit ? Tuer ou être tué ?  

Outre l'intrigue magistrale, M.J. Arlidge tourne autour de ces deux questions et nous met en mains un aspect psychologique très intéressant. Vaut-il mieux être tué ? ou bien avoir sur la conscience ad vitam le fait d'avoir tué quelqu'un. 

Obliger ses victimes à se livrer à un am stram gram diabolique, le tueur en série est des plus machiavéliques car il sait pertinemment que le tireur souffrira au final plus que la victime tuée. Enlevées par deux, les victimes sont séquestrées dans des lieux atypiques où ils connaitront la faim, la soif, la torture psychologique autour d'un revolver placé à côté d'eux et un message comme quoi pour ne plus être la victime, il faut en arriver à tuer l'autre du duo. Lequel des deux arrivera à cela... la tension est palpable tout au long de la lecture. Qu'est-ce qui le poussera à en arriver là ? la faim, la soif, la douleur, le manque d'hygiène au bout de tant de jours séquestrés, le côté psychologique... ? 

Les chapitres sont courts, prenants, et très rythmés si bien que la lecture en devient addictive. 

J'ai trouvé les enquêteurs intéressants à suivre, et il y a une part sombre à découvrir en l'inspectrice Helen Grace. Elle va devoir tout d'abord trouver comment l'auteur de ce jeu diabolique choisi ses duos de victimes ? 

Je plongerais volontiers dans le tome 2 des enquêtes d'Helen Grace. 


Etes-vous prêt pour ce jeu, prêt à vivre une lecture haletante ? 









mardi 22 juillet 2025

Les filles de la chocolaterie

 





Tout débute par un mariage, Olga Torri devient l'épouse de Luigi Zaini, jeune veuf et père de deux enfants. Luigi est un homme rempli de bonté et il a un rêve : une chocolaterie milanaise. 

Cuves, mélangeurs, machines à refroidir, tables d'emballages, l'entreprise Zaini se construit et s'agrandit petit à petit. Une entreprise familiale où les ouvrières milanaises font très vite partie de la famille. Elles sont nombreuses à venir travailler à la chocolaterie, on les appelle les "tuse" en milanais, les "filles", qui avec leurs mains froides ne font pas fondre le chocolat. 

Mais lorsque Luigi meurt prématurément, juste avant la Seconde Guerre mondiale, Olga devient celle qui va devoir diriger l'entreprise. Elle fait preuve de courage avec la montée du fascisme, la guerre qui arrive, le rationnement, les bombes. 

Et elle va avoir besoin de ses ouvrières pour l'aider à garder tant bien que mal la chocolaterie. 
Connaissez-vous les chocolats Zaini ?

La famille Zaini est une famille partie de rien et avec Les filles de la chocolaterie on assiste à la saga du couple Zaini et de leurs ouvrières à l'origine du chocolat Zaini, à travers le XXe siècle.

Avec ce roman, on plonge dans l'Italie de 1924 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et au-delà. Une Italie qui doit faire face à la montée du fascisme et à l'arrivée de la Seconde Guerre mondiale. 

J'ai aimé découvrir cette famille Italienne et découvrir cette chocolaterie, ses débuts et les obstacles auxquels elle a du faire face au fil de l'eau. On ressent bien le côté historique milanais de l'entre-deux-guerres puis de la Seconde Guerre mondiale et la tourmente des Italiens dans leur quotidien. J'ai trouvé l'ambiance de cette époque assez bien travaillée d'ailleurs. 

Le parfum du chocolat est quant à lui enivrant et les personnages attachants. On sent qu'entre les patrons et les ouvrières de cette entreprise, il y a bien un esprit familial. L'autrice s'est inspirée de faits réels autour de cette famille Zaini.

Je dois dire également qu'il y a un "mais" à cette lecture. Car oui, j'y ai trouvé des longueurs où en somme il ne se passe pas forcément des événements importants. Malgré ce "mais" et malgré ce ressenti, cela n'a pas forcément gâché ma lecture car je me suis sentie bien au coeur de cette famille et de ses ouvrières autour. 

Au fil de l'eau, on assiste à des bouleversements politiques, parfois plus intimes au coeur des familles milanaises et des protagonistes de l'histoire. On constate aussi tous les sacrifices qu'Olga a fait pour faire durer le rêve de son défunt mari : la chocolaterie. Et les sacrifices des ouvrières qui ont été à ses côtés. 

Donc oui, des moments un peu vides durant cette lecture et je sais que certains n'ont pas été emballés par ce roman à cause de cela, mais pour ma part cela n'a rien gâché à ma lecture ni à cette jolie découverte autour de la famille Zaini, au courage de cette femme, Olga, et des filles de la chocolaterie. J'ai passé un agréable moment, et je ne peux que conseiller de se faire son propre avis. 

Une fresque familiale que j'ai aimé découvrir.




vendredi 18 juillet 2025

La magie des éclats de verre poli

 



Direction les Outer Banks, Caroline du Nord, au milieu des dunes de sables et marées changeantes. 

Lauren Sutton, une wedding planner ultra connue pour son émission télévisée basée à New York vient d'y arriver. C'est à NY qu'elle vivait auparavant en remportant un franc succès pour son émission. Mais Lauren n'arrive plus à faire face à sa vie depuis la mort de son fiancé un an plus tôt. Ses choix de carrière ne lui conviennent plus désormais. Oui, comment organiser des mariages alors que le sien n'a pu avoir lieu avec l'homme qu'elle aimait...

Prises par ses émotions, elle décide de quitter NY et sa carrière professionnelle pour s'installer en bord de mer dans les Outer Banks, après avoir trouvé un job où elle pourra passer l'été tranquillement. En effet, elle a répondu à une proposition d'emploi, proposant son aide à Mary Everett, propriétaire d'une auberge. 

Maintenant âgée, Mary a du mal à gérer son auberge et compte donc embaucher Lauren pour les quelques mois d'été. Entre la gestion de l'auberge mais aussi sa rénovation qu'elle supervise, Lauren se sent peu à peu revivre grâce à ce nouvel emploi mais aussi grâce à ses balades sur la plage où bien souvent, elle tombe sur des morceaux de verre poli par la mer. Des trouvailles qu'elle met de côté au fur et à mesure. 

Cette nouvelle vie l'aidera peut-être à trouver une nouvelle direction à sa vie.

Sa rencontre avec Brody, pêcheur local, va compliquer les choses. Il ne laisse pas indifférente Lauren mais elle ne voit pas trahir l'homme qu'elle aimait. 

Lorsqu'un mystérieux bracelet en verre poli ressurgit du passé, ses éclats brisés semblent alors faire écho à d'anciens secrets de famille.. 
Lauren ne le sait pas encore mais sa vie changera à jamais.
Une lecture doudou parfaite pour la saison estivale !

Un roman qui sent bon les embruns, les moments doux, les partages... sans oublier quelques secrets qui remonteront à la surface de l'eau.

Un roman qui fait du bien, il est chaleureux, tendre, et bienfaisant. Une belle histoire regroupant différents thèmes : le deuil de l'être cher, en l'occurrence ici, Lauren a perdu celui qu'elle aimait avant leur mariage, la reconstruction, les choix de carrière professionnelle, la famille, l'amitié...

Une belle histoire d'amitié en effet grâce à de jolies rencontres, d'amour bien sûr, toujours l'amour, et puis une belle histoire familiale avec ses secrets. Une histoire de partage, d'entraide, et ça apporte au roman ce côté chaleureux. Et une histoire de reconstruction après le chagrin revient peut-être alors l'espoir... Tout ceci n'aurait pas lieu sans entraide justement. 

J'ai beaucoup aimé les lieux du roman, ils sont apaisant et on a juste envie de travers les pages du roman pour s'y rendre. J'avais, moi aussi, envie de mettre la main sur ces morceaux de verre poli par la mer... Les balades dans les dunes sont apaisantes grâce à ce côté descriptif par les mots de l'autrice qui nous permettent de bien visualiser les paysages. 

Les personnages, tous autant qu'ils sont, sont apaisants, et bien sûr on s'y attache fortement. De ces personnages, il en ressort de la tendresse qui rend le roman un roman doudou. Tout y est douceur tout au long de l'histoire, même l'évolution des personnages. 

Les messages sont beaux, amènent à réflexion sur la vie.


"Les petits trésors de la vie ne sont visibles que par ceux
 qui sont assez ouverts pour les voir."



Un roman à l'allure d'un câlin qui fait du bien !  



Merci aux Editions Prisma pour cette lecture
Collaboration commerciale non rémunérée, livre offert



mercredi 16 juillet 2025

Paris-Briançon

 






Mon 1er Philippe Besson.

Montons à bord du train de nuit N°5789 reliant Paris à Briançon. Un roman à suspense mais aussi de destins, de rencontres. Pas besoin de connaître le résumé de ce roman, sachez juste que vous ne reviendrez pas indemne de ce voyage. Il vous marquera.

Vous marquera par ces rencontres entres les voyageurs montés à bord de ce train de nuit. Pour certains, ils ne devaient pas prendre ce train mais le hasard de la vie leur a fait monter les marches du wagon, n'ayant d'autres solutions pour fuir leur vie ou pour rentrer chez eux. Et je me suis aperçue au fil des pages, que les passagers pouvaient être vous, moi, votre soeur, votre frère...

A bord du train, on découvre les voitures couchettes et l'auteur nous présente chaque voyageur. Rien ne relie ces personnes et pourtant... ils sont une dizaine à nouer des liens au cours de la nuit qui se déroule, laissant naître une certaine intimité avec des choses que l'on n'auraient jamais dites à un proche mais des confessions faites avec liberté auprès d'inconnus qui vous accompagnent juste pour une nuit. S'ouvrir sur les maux ordinaires qui nous oppressent...

Au son des vibrations des roues des wagons, on sillonne des territoires endormis. Dommage qu'il fasse nuit, sinon on aurait vu les paysages du parc naturel du Gâtinais, et personne non plus n'aperçoit la ville de Sens. Mais l'auteur décrit si bien les paysages endormis de la nuit, que nous, lecteurs, on les voit se dérouler sous nos yeux. 

Les échanges entre ces inconnus sont profonds, humains, vulnérables. Chacun tente d'échapper à leur solitude ou leur routine, voir pour certains à leurs mensonges. 

Chacun d'entre eux l'ignorent encore, à l'aube, certains trouveront la mort. 

Et l'auteur a réussi à m'emporter à bord de ce train de nuit où le décor est planté dès le prologue avec cette annonce que parmi les voyageurs, certains trouveront la mort. Alors à chaque page que l'on tourne, le suspense monte d'un, et à chaque page que l'on tourne, on découvre des fragilités et des plaies toujours pas cicatrisées. 

Personnages intéressants, humains, attachants. 

Une intrigue superbement menée telle un film. 

Et je vous laisserai découvrir ce qui peut bien arriver au cours de ce trajet Paris-Briançon. 

"La nuit je mens, je prends des trains à travers la plaine..."

Une belle découverte, et très bon moment lecture.


lundi 14 juillet 2025

Les heures fragiles

 






Ensemble mère et fille marche sur un fil...

Il y a des livres dont parfois je n'ai pas envie de le résumer car un simple fait dit peut tout gâcher et il y a des romans où tout est à ressentir. 

C'est le cas ici. 

Virginie Grimaldi est bien connue pour trouver les mots, la sensibilité, et introduire des sujets contemporains forts. Les heures fragiles n'échappe pas à la règle, il est merveilleux et parlera à chacun.

Parlera à chacun parce que parmi les sujets abordés, on retrouve les transmissions transgénérationnels aux côtés de Lou et de sa mère Diane. Les heures fragiles, c'est comment marcher sur un fil à la fois pour Diane mais aussi pour Lou, lorsque l'on doit passer le cap du mal-être adolescent.

Pour Lou, traverser ce passage entre l'enfance et l'âge adulte avec tous les maux de cette période. Ne trouver sa place nulle part, ne se sentir bien nulle part. Tant de questions en tête, d'émotions qui la domine...

Pour Diane, devenue cette mère inquiète pour sa fille, inquiète du mal-être des adolescents d'aujourd'hui. Cette inquiétude se répercute sur son propre passage vers l'âge adulte. Elle se sent impuissante face aux maux de sa fille. Bien sûr qu'elle a eu des peurs pour sa fille auparavant : peur de la première fois qu'elle a eu de la fièvre, la première fois qu'elle l'a perdue dans un magasin... Mais aujourd'hui, la peur de Diane, elle a du mal à y faire face car elle est plus forte, plus grande. Mais elle fera tout pour aider sa fille y compris retourner vers un passé qu'elle avait fuit.

Ce roman aux forts messages : l'amour maternel, les transmissions transgénérationnels, le mal-être des adolescents, parlera à chacun et cela même si vous n'êtes pas mère de famille. Les émotions qui nous prennent à chaque mot de ce roman nous parlerons forcément car à un moment ou un autre de notre vie, on se retrouve à travers les personnages. Ils nous parlent, sont proches de nous, et on ressent leurs émotions. Alors on retient sa respiration, on a la larme à l'oeil, et on comprend chacun des mots de l'autrice à travers ce que Lou et Diane vivent. 

Toujours une très belle plume, c'est écrit avec beaucoup de sensibilité, délicatesse, de justesse. 

C'est un coup de coeur pour ma part. 

N'hésitez pas un seul instant à partir pour ces heures fragiles de la vie.... Lisez-le sans rien en découvrir de plus,
 il est à découvrir entièrement en vous laissant porter tout simplement.



Merci aux Editions Flammarion pour cette lecture
Collaboration commerciale non rémunérée, livre offert




vendredi 11 juillet 2025

Les guerriers de l'hiver

 




Ils étaient hier simples fermiers, pères de famille, amis et maris. Aujourd'hui, ils devenaient tueurs de masse. 

Du 30 novembre 1939 ay 13 mars 1940 eu lieu la Guerre d'Hiver qui opposa la Finlande à l'URSS de Staline. Conflit qui a commencé lorsque Staline a lancé une attaque contre la Finlande pour renforcer ses frontières et récupérer des territoires. 

3 mois et 12 jours où Simo Häyhä, tireur d'élite finlandais, est devenu héros national pendant cette guerre. 

3 mois et 12 jours où le peuple acharné finlandais fait face à l'envahisseur soviétique et cela dans des conditions extrêmes avec peu de militaires et d'armes. Face à la Finlande, l'envahisseur soviétique est quant à lui doté d'un nombre impressionnant de militaires et d'armes bien plus modernes. 

3 mois et 12 jours de conditions extrêmes d'un point de vue climatique dans des territoires sauvages, un hiver rigoureux où même les cris des soldats sont volés directement de leur bouche par le blizzard hurlant.

Immense coup de coeur pour ce roman. 

Que récit haletant et passionnant se déroulant du 30 novembre 1939 au 13 mars 1940.

Il met en avant la 6ème division et plus particulièrement un tireur d'élite, Simo Häyhä, simple garçon de ferme d'1m52, mais capable d'effectuer des prouesses dans le tir, capable de toucher sa cible sans même la voir. 

Olivier Norek a magnifiquement utilisé les mots pour nous donner l'impression d'y être, il s'est extrêmement bien documenté grâce à des témoignages et documents. 

Des hommes qui n'avaient rien demandé, simples fermiers, se retrouvent à combattre face à une puissance inégalable qu'est l'URSS de Staline et ses militaires entraînés et dotés d'armes modernes. Simples fermiers finlandais obligés de combattre pour sauver leurs terres que Staline veut récupérer.  Mais comment comparer la Finlande aux terres beaucoup moins peuplées face à la Russie qui s'est modernisée en armement et qui a enrôlé des milliers de soldats ?!

La plume de l'auteur est incroyable. Immersion totale dans ces forêts nordiques aux conditions extrêmes. Au cours de ma lecture, j'entendais les déflagrations mais aussi le blizzard hurlant mordant les hommes au combat. C'est impressionnant que, grâce à la justesse des mots de l'auteur, on puisse si bien visualiser, entendre, ressentir, les conditions climatiques, les sons, le froid, etc. 

Olivier Norek restitue aussi parfaitement la résolution de ces guerriers finlandais. On ressent les émotions. Et c'est cette résolution, impressionnante, déchirante, éloquente, que met en avant Olivier Norek. 

Il restitue parfaitement la violence des combats dans ces conditions extrêmes nordiques. 

Pour bien se rendre compte de cette sensation d'y être pendant notre lecture, il est à noter que la plupart des dialogues proviennent d'archives ou ont été transmis par des passionnés, militaires et historiens. Aucun fait d'armes n'a été inventé, aucun acte de bravoure n'a été exagéré. 

Je n'avais jamais entendu parler de cette guerre, et je ne peux que vous conseiller ce roman historique passionnant et bouleversant, parfaitement écrit. 

Je ne peux exprimer toutes les sensations et émotions bouleversantes qui m'ont traversées à la lecture de roman. 

Une histoire vraie et des hommes qu'il faut découvrir, connaître. 

Pour conclure, je dis merci à l'auteur d'avoir écrit ce roman.

Il ne vous quittera pas de sitôt et aucun des personnages ne vous quittera non plus, une fois le livre refermé.




mercredi 9 juillet 2025

Ma Chérie

 



"Ma Chérie", surnom qu'on a donné a Gloria pendant 10 ans. Du temps où Gloria Mercy Hope, de son vrai prénom, se promenait en fourreau de satin et cocktail à la main parmi les nantis. 

Gloria est née en 1933 dans un village perdu du Sud des Etats-Unis où les autres gamines la surnommait : Soeur Bigleuse à cause d'un léger strabisme. 
Elle quitte le village pour trouver un avenir plus reluisant, et partie de rien elle devient Miss Floride en 1952. Elle sera ensuite engagée comme mannequin. 

La trentaine, elle écoute ses riches amies de Miami parlées autour d'une piscine, cocktail à la main, et l'appeler "Ma Chérie".  Toujours des discussions superficielles autour d'une dernière mode ou de ragots.

Un beau matin, tout s'écroule pour Gloria. Elle se voit contrainte de retourner dans le village parental, déchue et sans un sou en poche. Juste une malle et quelques robes de créateurs qu'elle a pu sauver et emporter avec elle. L'amitié de ceux qui la nommait "Ma Chérie" lors de soirées mondaines : il n'en reste rien car ses amis lui ont tous tourné le dos. 

Contrainte alors de revenir vivre chez ses parents après tant d'années sans leur avoir donné de nouvelles, Gloria monte dans un bus jaune qui l'emmènera à destination. A bord du bus, un homme lui demande la permission de s'asseoir sur l'unique place libre, à côté d'elle. Il est instituteur, grand, et...Afro-américain. Sous les regards courroucés des autres passagers, Gloria accepte. 

Nous sommes en 1963, Martin Luther King a beau rêver, le monde n'est pas encore prêt à renaître. Mais peut-être "Ma Chérie" l'est-elle ? 

Passionnante lecture.

Mon 1er roman de l'autrice et j'ai très envie désormais de découvrir ses autres romans. 

J'ai adoré cette rencontre avec "Ma Chérie" ou Gloria. Mais aussi avec Marcus, l'homme du bus. 

Roman passionnant avec cette rencontre formidable entre Gloria et Marcus.

Le roman est court, scindé en différentes parties portant chacun l'un des 3 prénoms de Gloria Mercy Hope, l'héroïne : Gloire Pitié Espoir. 

Une femme partie de rien, qui se retrouve entourée de riches personnes, toutes plus superficielles les unes que les autres, et Gloria vit comme eux. Une femme qui se retrouve déchue de tout, de notoriété, d'argent... Une femme obligée de retourner dans son village d'enfance, qu'elle avait pourtant voulu fuir. Une femme obligée de renouer avec ses parents, à qui elle n'avait plus donné de nouvelles. 

Une femme que l'on va voir évoluer, renaître même peut-être. Et cela, au contact de Marcus. A son contact on sent que Gloria va prendre conscience de la vie actuelle aux Etats-Unis en 1960, de sa brutalité vis à vis des hommes et des femmes noirs. Elle qui vivait dans un monde naïf et rempli d'argent, sans le savoir, avoir accepter que Marcus s'asseoit à côté d'elle dans le bus sera sa vraie 1ère décision à elle. Et elle ne se laissera plus imposer ses choix, ils arrivent à elle naturellement. Elle va se confronter aux préjugés de cette société puritaine, ségrégationniste. 

L'autrice montre une femme qui comptera parmi ceux qui ont fait évoluer la façon de penser de la société de l'époque.

Les personnages sont très attachants, je n'avais pas envie de les quitter. Et cette rencontre entre Gloria et Marcus est formidable.

Les thèmes sont sensibles au coeur de cette époque des années 60 dans une Amérique conservatrice, puritaine. J'ai trouvé le contexte historique intéressant.

C'est très bien écrit, entre faits historiques, émotions, évolution des personnages. 

Je ne peux que vous conseiller cette superbe lecture.



lundi 7 juillet 2025

Nora Beady - Chirurgienne de l'ombre -

 





Londres, 1832. Nora Beady, orpheline rescapée de l'épidémie de choléra a été sauvée par le Dr Croft alors qu'elle n'avait que 9 ans. Il décide d'élevée Nora, d'abord dans le but d'étudier son cas de rescapée du choléra qui a décimé toute sa famille sauf elle. Décide d'élevée Nora et d'en faire se pupille pour exaucer le plaisir de sa fidèle gouvernante, Mrs Phipps. 

Croft est un chirurgie réputé, d'abord par son côté excentrique. Excentrique dans le sens où il veut aller de l'avant dans la médecine et il est parmi les 1ers a tenter certaines expériences qui feront avancer la médecine et la chirurgie. 

Nora grandit à ses côtés et devient une jeune fille qui se moque des conventions. Devenue jeune femme, ses seules passions sont l'anatomie et les dissections. Elle n'a que faire des après-midi où on prend le thé autour d'une table. 

Elle devient pour Croft une remarquable assistante dans sa clinique privée destinée aux plus démunis. Croft a aussi une réputation de chirurgien remarquable et on se bat d'ailleurs pour assister aux cours qu'il donne à l'hôpital. Mais sa réputation engendre quelques tensions auprès de certains de ses confrères.

Croft laisse libre cours à Nora de l'aider dans ses recherches, mais aussi pour l'assister dans certaines opérations qu'il exécute dans sa clinique privée. Mais Nora ne doit pratiquer son art qu'à l'abri de la clinique, cachée, car la pratique de la médecine est interdite aux femmes et le fait que Croft donne certains privilèges d'exercer la chirurgie à Nora ne doit jamais se savoir. Il pourrait encourir une peine fatale et elle-aussi. 

Nora est des plus discrètes jusqu'au jour où un chirurgien résident, Dr Gibson, arrive dans la clinique, pris en charge par son mentor, Croft. Bien sûr le Dr Gibson ne peut se douter des pratiques de Nora au sein de la clinique. 

Mais lorsque Nora fait une découverte, grâce à ses pratiques à la clinique, et que celle-ci pourrait avoir des conséquences pour l'avenir de la médecine, Nora ne sait plus si elle doit rester dans l'ombre des hommes et laisser ceux-là s'attribuer le mérite de son travail ou se révéler. De telles révélations pourraient avoir de lourdes conséquences. 


Coup de coeur pour ce roman historique

Accorder une place aux femmes, et dans les sciences qui plus est ? La société victorienne n'y est pas prête. Nora Beady si. 

Un roman passionnant du début à la fin, et qui plus est il est également très intéressant. Intéressant sur la façon dont on exerçait la pratique de la médecine à l'époque, sur son instruction. L'autrice met aussi en avant les découvertes faites à cette époque. 

Et à cette époque, on n'avait que peu de considération pour le patient, il était plutôt de mise par contre d'extérioriser ses exploits auprès des confrères chirurgiens. C'est à celui qui découvrira ou qui aura tenter une expérience nouvelle au cours d'une opération. Le patient, lui, est bien vite reléguer à celui qui servira à ....

Ce qui est intéressant également avec ce roman historique qui a pour thème la chirurgie au 19ème siècle, c'est la place de la femme pour qui la pratique de la médecine est illégal. C'est l'un des gros thèmes du roman, et il est très bien abordé. 

Vous l'aurez compris, j'ai adoré l'histoire, les thèmes, c'est riche en événements donc pas un seul instant d'ennui et on est captivé par l'histoire. Suspense aussi autour de cette découverte que fait Nora au cours de ses pratiques de la chirurgie, une découverte qui pourrait changer beaucoup de choses. Suspense sur le fait qu'elle a un choix à faire, rester dans l'ombre des hommes et que ceux-ci s'attribuent le mérite du travail de Nora ou bien que celle-ci se dévoile au grand public tout en sachant qu'elle risque beaucoup...

Côté personnages, ils sont marquants et ne m'ont pas quittée encore. Je les ai trouvés attachants. Le Dr Croft est un homme bourru mais au fond il aime beaucoup Nora, qu'il a pris sous son aile alors qu'elle était orpheline et rescapée du choléra. Mrs Phipps est une mère pour elle. Et je ne peux révéler ce qui se trame autour des autres personnages, mais on s'attache également au Dr Gibson. 

Le roman est très bien écrit, immersif avec des descriptions médicales au cours des interventions pratiquées tout au long du roman. J'ai adoré cette immersion. L'autrice est bien documentée, aussi bien sur les interventions pratiques à l'époque, que sur les découvertes médicales. 

C'est un tome 1, et au vu du final de celui-ci, j'ai hâte que la suite sorte. 

Une magnifique découverte, un roman historique passionnant autour de la place de la femme 
dans la médecine et la chirurgie au 19ème siècle.



Merci aux Editions Hachette fictions pour cette lecture
Collaboration commerciale non rémunérée, livre offert


mercredi 2 juillet 2025

Bilan lecture - Juin 2025

 


Bonjour à toutes et à tous, 


Nous sommes déjà au mois de Juillet... Le temps défile à la vitesse Grand V...


Comme vous avez peut-être pu le constater durant ce mois de Juin, il y a eu peu de chroniques parues. 
Cela pour la simple et bonne raison que j'ai eu beaucoup de problèmes de réseau internet, coupé depuis le 10/06 et enfin revenu au 28 juin.... Ce qui a été posté du coup sur ce blog jusqu'au 13 juin était ce que j'avais pu préparer à l'avance et pour lequel j'avais pu poster en avance mes chroniques. 

A compter d'aujourd'hui, je rattrape donc mon retard de chroniques.... et il y en a pas mal. Il va me falloir du coup préparer mes chroniques en retard, mais je ne me voyais pas faire cela depuis mon téléphone portable... 
Et je vais également pouvoir reprendre mes visites sur les comptes que je suis !


Voilà, après ce nota bene, reprenons ce bilan de juin. J'ai lu 5 romans et 1 roman graphique. 




Voyons cela en détail :  

Blackwater IV La guerre, de Michael McDowell. Toujours autant de plaisir à poursuivre cette saga. 
J'ai trouvé ce tome excellent. (Chronique en préparation)

Celle que je suis, de Claire Norton. Oh la la, magnifique roman rempli d'émotions !! 
avec pour thème principal, les violences conjugales. (Chronique en préparation).

Les filles de la chocolaterie, de Giacinta Cavagna di Gualdana. Une fresque sur la famille Zaini à la tête de la Chocolaterie Zaini. J'ai aimé cette plongée en Italie entre les années 1924 et la Seconde Guerre mondiale. (Chronique en préparation)



La magie des éclats de verre poli, de Jenny Hale. Une lecture doudou qui fait du bien.
 J'ai adoré les lieux où se déroulent l'histoire. (Chronique en préparation)

La jurée, de Claire Jéhanno. Après avoir vu de nombreux avis positifs sur ce roman, je l'ai enfin lu. Un bon roman en effet. 
( Chronique en préparation).

Loire, d'Etienne Davodeau. Un roman graphique de toute beauté côté illustrations. De très beaux moments contemplatifs, l'histoire quant à elle est lente sans beaucoup d'actions. 
(Chronique en préparation)







Et vous, votre mois de juin s'est déroulé comment ? 



lundi 30 juin 2025

Trois chardons

 




1933. Ecosse. Trois soeurs, trois chardons. 

Il y a Moïra, que l'on découvre habillée de noir se recueillant sur la tombe de son mari. Il vient de mourir subitement. 
Moïra et ses deux enfants vont devoir faire face à ce deuil, apprendre à vivre sans un père, sans un mari, mais aussi avec des finances moindres.

Sa soeur aînée. Margaret, lui propose de l'héberger chez elle le temps qu'elle puisse se retourner. Margaret vit sur l'île de Skye, au large de l'Ecosse. Une cohabitation dans une ferme simple où vit Margaret.

Elles sont rapidement rejointes par leur plus jeune soeur, Effie. Effie est à l'opposé de Margaret et Moïra. C'est une fille de la ville, sensuelle et toujours gaie, ne voyant pas la dureté de la vie. Elle débarque d'Edimbourg fuyant un mari volage.

Moïra a du mal à remonter la pente, elle aime se perdre dans les landes de l'île de Skye, à ses pensées de sa vie d'avant. 

Toutes les trois tentent alors de se reconstruire au gré de moments de complicité mais aussi de mises au point entre les trois soeurs. Margaret tente de secouer Moïra pour qu'elle reprenne goût à la vie, pour cela elle l'a pousse à s'extérioriser et à trouver un travail.  

Ce roman graphique fût un pur régal.

Pur régal tant au niveau des dessins que de l'histoire. Un roman graphique sur la reconstruction de trois femmes. 

J'ai beaucoup aimé cette histoire. Histoire de chagrin, de deuil, de reconstruction. Les thèmes sont intéressants, notamment sur la question de savoir si l'on a le droit d'être heureux, d'aimer à nouveau, après la mort de l'être aimé. A t-on le droit à un renouveau ? 

C'est la question que se pose Moïra, l'une des trois soeurs, après avoir subitement perdu son mari. A t-elle le droit de s'octroyer une nouvelle vie alors que celui qu'elle aimait est mort ? 

S'autoriser un nouveau bonheur. Les remises en question sont donc bien présentes tout au long de cette BD. Une histoire de sensibilité, de sororité aussi aux côtés de ces trois soeurs qui vont chacune s'entraider. 

Les décors de l'île de Skye sont superbes. Les falaises, le vent, les couleurs de la lande, etc, tout est magnifiquement représenté. On parcourt en plus le temps à travers les différentes saisons de l'année puisque l'histoire se déroule sur plusieurs saisons. On assiste donc aux changements de saisons dans les dessins de Cécile Becq. Ce cottage perdu au milieu de la lande où les trois soeurs vivent et se soutiennent est bienfaisant. 

On retrouve également de bons dialogues, avec des moments doux mais aussi des moments de vie intenses montrant la dureté de la vie à cette époque. 

J'ai pris un très grand plaisir à lire ce roman graphique que je ne peux que vous conseiller autant pour son histoire que pour les magnifiques illustrations et décors de l'île de Skye.