mercredi 29 mai 2024

Plus grand que le ciel

 





Elsa et Vincent.  

Ils se croisent chaque mercredi dans la salle d'attente de leur psychiatre. L'une attend son tour toujours avec un peu de retard, l'autre arrive souvent en avance. 

Elle, Elsa, est conseillère funéraire. Fragilisée par la mort de son père, elle consulte pour essayer de se reconstruire. Une douleur qui la tenaille chaque jour, et cela dès le réveil. 

Lui, Vincent, est un romancier à succès. En lui, une blessure. Il est rêveur, se pose la question pourquoi on apprécie autant ses romans. Tout le monde pense que le succès donne confiance en soi, pour Vincent c'est tout l'inverse. Il doute de tout, et surtout doute de lui tout le temps et n'arrive plus à avancer. 

L'un et l'autre n'ont strictement rien en commun dans la vie mise à part une certaine solitude et bien sûr des blessures, chacun à leur manière. Leur première rencontre est très froide et sèche, les prochaines ne seront pas forcément mieux mais le destin les mettra à nouveau l'un et l'autre sur la même route entre une perturbation sur la ligne de train, une panne de voiture... 
Alors, le tout est de savoir si ces faux rendez-vous ne seraient pas des vrais... 

Peut-être que ces deux fragilisés de la vie aurait un peu plus besoin du soutien de l'un et de l'autre pour pouvoir avancer et pour peut-être, chacun, se reconstruire ? 
Un joli rendez-vous avec le dernier roman de Virginie Grimaldi.

C'est un coup de coeur pour ce roman profond et intime.

Virginie Grimaldi sait si bien capturer les moments de vie et ses instants fragiles. J'ai envie de vous dire que ce roman est peut-être le plus intime de l'autrice et que lorsqu'on lit ses mots, on la voit et on la ressent à travers les personnages d'Elsa et de Vincent, et à travers leurs émotions. Autant sur des émotions qui traversent Vincent dans sa vie d'écrivain, dans ses doutes ; que sur les émotions vécues par Elsa qui affronte le deuil. 

J'ai savouré chaque instant, et certaines phrases résonnent encore en moi. Si vraies, si limpides, si sensibles. 

"Pourquoi ne voit-on vraiment les gens que quand ils ne sont plus là ?"

J'ai rencontré 2 personnages qui m'ont touchée, Elsa et Vincent. Et comme à son habitude avec Virginie Grimaldi, on peut très bien passer du rire et avoir ensuite la gorge serrée et être bouleversé par les émotions. 

J'ai aimé cette alternance de chapitre entre les deux personnages, et vivre pleinement leurs émotions, différentes à chacun. Deux personnages que je ne suis pas prête d'oublier. 

Les souvenirs de chacun se mêlent aux instants de vie présents. L'un et l'autre ont rendez-vous, pour, très certainement, s'entraider à passer un cap, à se reconstruire. Mais souvent, les rendez-vous sont manqués et on retrouve le côté humoristique de Virginie Grimaldi... L'autrice met en avant ici dans ces rendez-vous, le fait qu'un peu de solidarité, de compassion, d'entraide, peut apporter beaucoup dans la vie.  

Le personnage d'Elsa est très méfiant, a souvent été dans la solitude, a du mal à s'extérioriser auprès des autres. L'évolution des personnages est très intéressant. Le personnage de Vincent est lui aussi touchant, autrement, dans sa façon de douter de lui souvent notamment.

Je n'avais pas envie de refermer ce livre, pas envie de tourner la dernière page. Les mots, les émotions, sont d'une grande justesse. 

"Je vais mal, et je m'en donne le droit."  Des phrases qui parlent bien évidemment. Et oui. On a le droit d'aller mal. On ne peut pas être à la place de chacun.

Des mots qui touchent.  "Je ne suis pas encore prêt à tout remuer. J'ai mis du temps à colmater les fissures, l'édifice reste fragile."  Un chemin à parcourir pour adoucir les blessures de la vie. Et pour cela, on a parfois besoin des autres...


Si cela n'est pas déjà fait, je ne peux que vous conseiller de partir à la rencontre d'Elsa et de Vincent, et de ne pas rater ce rendez-vous. 


Merci aux Editions Flammarion pour cette lecture.

jeudi 23 mai 2024

Blackwater II - La digue




Spoiler, suite de saga


Perdido, Alabama, 1921. La ville se remet petit à petit de la crue dévastatrice qui a eu lieu en 1919. 

A été décidée la construction d'une digue, censée protéger la ville de nouveaux dégâts. 

Mais pour cela il va falloir prévoir de la main d'œuvre. 

A côté de cela, on constate des disparitions inquiétantes. 

L'économie de la ville change, il faut s'adapter. Surtout pour les grandes familles qui exerce l'exploitation des forêts. 

La construction de la digue plaît à certains et déplaît à d'autres. 

Dans le clan Caskey, la matriarche en est toujours à ses machinations pour parvenir à ses fins. 

En tout cas, les nouvelles constructions de Perdido auront des conséquences irréversibles. 


Je poursuis ma découverte de la saga. 

Une saga familiale pas comme les autres puisqu'on y ressent un mystère surnaturel...  je n'en dirais pas plus. 

Ce tome 2 a, de nouveau, réussi à me captiver du début à la fin. Le Tome 1 nous avait bien exposé la trame de l'intrigue et les personnages. 

L'intrigue centrale se poursuit donc toujours à Perdido, en Alabama, en 1921, et de nouvelles aventures s'immiscent ici dans ce tome 2. Petit à petit, on découvre des secrets qui viennent enrichir le récit. 

Ici, l'auteur dresse également le portrait social de cette époque avec le côté matriarcal d'une famille, mais aussi la ségrégation, ainsi que l'économie d'une ville. L'emploi à cette époque tient un rôle majeur dans ce tome 2, avec ici des familles qui ont fondé des sociétés d'exploitation des forêts. On y voit leurs choix stratégiques, pour chaque famille, dans l'avenir de leurs sociétés et de leurs descendances. 

On a toujours un joli mélange entre saga familiale et ce côté surnaturel. L'intrigue principale tourne ici autour de la construction d'une digue, cet événement plaira à certains et déplaira à d'autres. Je n'en dirais pas plus côté intrigue, tout est à découvrir entre alliances, manigances, sacrifices... On ne s'ennuie pas un seul instant. 

On ne peut qu'apprécier les superbes couvertures des éditions Monsieur Toussaint Louverture. Le toucher des couvertures de livres est absolument délicieux. A l'intérieur du livre, on retrouve également un petit rappel des familles et des lieux, avec un arbre généalogique et une carte de la ville. 

Toujours un récit passionnant et j'ai hâte de poursuivre l'aventure.


lundi 13 mai 2024

De pierre et d'os

 




Arctique. 

Uqsuralid, adolescente Inuit, se voit brutalement séparer du reste de sa famille à cause d'une faille dans la glace. La banquise s'est fracturée, accompagnée d'un grondement, d'une vibration intense, et elle se retrouve seule, livrée à elle-même, de l'autre côté de la faille, du traîneau et des chiens. La faille s'est transformée rapidement en chenal avec un brouillard s'élevant de l'eau sombre. Si bien que l'adolescente, ne sait pas ce qu'il est advenu de sa famille. 

Comment survivre seule ? Elle n'a d'autre solution que d'avancer pour peut-être trouver un refuge. 

Commence pour Uqsuralid une aventure qui fera d'elle une femme. Mais cela dans des conditions extrêmes, autant pour survivre face à la faim, au froid, autant que de sa condition de femme. 




Quel roman !!

Dépaysement total dans ce monde rude qu'est la banquise. L'Arctique et ses paysages est un personnage à part entière. 

L'histoire nous plonge de suite dans un décor étonnant et redoutable. Encore plus pour cette adolescente Inuit qui se retrouve livrée à elle-même après qu'une faille se soit produite dans la banquise et la sépare du reste de sa famille. 

Une nature hostile, à affronter quotidiennement. Des terres gelées où l'homme doit partager son territoire avec de nombreux animaux. Une quête initiatique pour cette adolescente qui part sur les traces de sa vie de femme, et pour elle, beaucoup de dangers à affronter déjà. Seule, sans plus aucune attache, sans savoir ce qu'il est advenu du reste de sa famille.

Un monde difficile, encore plus pour une femme. Une lutte de chaque instant pour se nourrir grâce à la chasse, la pêche, la quête de plantes ou baies.

Cette quête initiatique va révéler à la jeune femme son chemin intérieur.

J'ai aimé découvrir la vie et la culture Inuit. Leur quotidien s'accorde aux chants chamaniques car ici le peuple Inuit ne partage pas seulement son territoire avec les animaux, mais aussi avec les esprits. Des esprits présents pour apporter un soutien, une réponse. Des esprits à écouter, tout autant que les chants chamaniques que l'on exerce. 

C'est un roman qui relève beaucoup du genre littéraire Nature writing de par les superbes descriptions des lieux. Mais aussi un roman d'aventures extérieurs et intérieures. Et je dirais également, un roman ethnologique.

Les mots de l'autrice sont à la fois poétiques, et à la fois nous offre une description superbe de ces territoires sauvages et rudes. Grâce à ses mots, on plonge également dans les coutumes Inuits. Cette plongée dans la froideur de ces territoires, nous montre combien l'autrice a fait un travail remarquable dans ses recherches.

Attendez-vous par contre à des scènes difficiles à vivre, que je ne peux évidemment pas aborder ici pour ne rien vous dévoiler. Des scènes vécues par Uqsuralid au cours de son chemin de femme, ô combien terrifiantes. 
Des scènes de chasses également. Pour ces scènes de chasses, remettons ici le cadre en place. Nous sommes sur un territoire sauvage où pour se nourrir et survivre on est obligé de chasser. Pas de supermarché. L'autrice nous plonge littéralement en ces lieux sauvages de chasse et de pêche.

En fin de livre, on retrouve un cahier de photographies, un chant chamanique, et quelques explications de l'autrice sur ses recherches.

Pour finir, les étendues polaires décrites ici sont de toutes beauté avec les brouillards denses, les lumières où au contraire la nuit qui dure, le froid... Une banquise où chacun vit en symbiose avec les animaux, la nature, et les esprits. Un retour aux sources. 

Une lecture étonnante, à la fois roman initiatique, à la fois roman de nature writing. Une immersion totale chez les Inuit.  






lundi 6 mai 2024

La Maison d'hôtes

 



Jo Marie a décidé de changer de vie après la mort de son mari. Huit mois se sont écoulés depuis la mort de Paul Rose dans des conditions tragiques. Jo Marie a décidé de racheter une maison d'hôtes dans la petite ville de Cedar Cove. La Villa Rose, elle a su que ce serait ici qu'elle trouverait la sérénité après la tragédie qu'elle vient de vivre. 

Elle a déjà des projets, y planter des roses, en hommage à son mari Paul Rose pour qui elle n'a pu faire le deuil. 

Au moment de la reprise de la maison d'hôtes, Jo Marie avait déjà 2 réservations effectives. 

Sa 1ère hôte est Abby. Elle a quitté Cedar Cove il y a quelques années maintenant,  après un accident de la route dévastateur. Dix ans se sont écoulés, elle n'a jamais pu revenir depuis ce drame, comme une punition... Jusqu'à aujourd'hui. Depuis ce drame, la vie d'Abby stagne. Elle est submergée par les remords et son chemin de vie s'est arrêté au moment du drame.

Son 2ème hôte est Josh, qui s'était juré de ne jamais revenir à Cedar Cove. Il n'était encore qu'un lycéen lorsque son beau-père l'a mis à la porte du logis familial, pour une faute que Josh n'avait pas commise. Jamais il n'était revenu dans cette petite ville, hormis pour les obsèques de son demi-frère. Aujourd'hui, appelé par des voisins, il vient s'occuper de ce beau-père qui l'avait jeté à la rue. Un vieil homme désormais, atteint par la maladie. Pourtant Josh n'a aucune envie de le revoir, en commun ils n'ont que leur inimitié l'un pour l'autre. Mais Josh a accepté de faire le déplacement pour différentes raisons. 

Ils ne se connaissent pas. Mais Jo Marie le sent, ses 2 hôtes sont venus à Cedar Cove avec leur propre fardeau.   

Une lecture réconfortante.

Joli roman qui en effet apporte chaleur et réconfort une fois refermé. 

J'ai pris plaisir à découvrir des personnages attachants que je n'avais absolument pas envie de quitter. Certains se croisent seulement, chacun se trouve ou se retrouve dans cette petite ville de Cedar Cove, avec un poids sur les épaules. Et une envie de se libérer. 

Chacun des 3 personnages Jo Marie, Abby, Josh, ont vécu un drame dans leur vie. Aucun des trois personnages ne se connaît. On est vite pris par les émotions des moments de vie qu'ils traversent, de leur envie d'avancer chacun dans leur vie. Beaucoup de réconfort à la lecture du roman, et pourtant les thèmes sont sombres : le deuil notamment. En somme, ici, nous retrouvons 3 aventures différentes. On est donc traversé par des émotions diverses, selon ce que va vivre tel ou tel personnage. 

De cette lecture, en ressort les mots : guérison, nouveaux départs, amitié, acceptation, pardon. 

Vous comprenez donc que cette lecture est touchante. 

Les situations dramatiques vécues par chacun et leur évolution sont intéressantes à suivre. 

Il s'agit là du 1er tome d'une série "Retour à Cedar Cove", où dans chaque tome, la maison d'hôtes et Jo Marie accueillera de nouveaux hôtes. On peut donc tout à fait s'arrêter à la lecture de ce seul tome, ou bien poursuivre la série à la découverte de nouveaux personnages. 

Je me suis sentie bien dans cette lecture, avec des personnages que je n'avais pas envie de quitter.

Surmonter le deuil est le thème de ce joli roman chaleureux.


jeudi 2 mai 2024

Bilan lecture du mois d'avril

 


Bilan du mois d'Avril.

L'heure est venue de faire le bilan du mois d'avril, côté lecture. 

Un joli mois de découvertes, aucun coup de coeur réel, aucun abandon non plus. 

8 romans lus au cours de ce mois, et j'en suis bien contente. Une semaine de vacances a pu me permettre 
d'avancer dans mes lectures et de piocher dans ma pile à lire. 



Voici le détail de mes lectures : 


Ciao Bella, de Serena Giuliano. Mon 1er roman de l'autrice. 
Un joli moment lecture, même si je ne m'attendais pas à ce type narratif d'échanges entre la narratrice du roman et sa psy. (Chronique en préparation)

Je suis venue te dire, de Cynthia Kafka. Idem, j'ai découvert la plume de l'autrice. 
Très joli moment lecture, avec une histoire vraie comme je les aime. (Chronique : ICI)

Clair-obscur, de Nora Roberts. Un voyage jusqu'au large du Mexique dans une île idyllique, mais pour y résoudre un meurtre. Un roman d'aventure et de romance sympathique à lire. (Chronique : ICI)

La disparition de Stephanie Mailer, de Joël Dicker. Mon 1er Dicker également ! Que de découvertes ce mois-ci ! 
J'ai beaucoup aimé ce roman, un beau pavé de 830 pages et plus. Un polar que j'ai dégusté, et je me suis attachée 
aux personnages du fait que j'ai mis un peu de temps à lire ce joli pavé. (Chronique en prépartion)



Sara et le secret de la loi de l'attraction, T3 La Maîtrise, d'Esther and Jerry Hicks. 
J'ai pris plaisir à poursuivre cette série jeunesse et à la clôturer ici avec ce tome 3. Littérature jeunesse mêlée à du développement personnel. Très belle série. (Chronique en préparation)

De pierre et d'os, de Bérengère Cournut. Waou, quelle lecture ! Du nature writing, mais pas que. 
Un parcours initiatique, une quête qui va révéler à une jeune adolescente puis à la jeune femme, son parcours intérieur. La nature, les esprits, sont présents au cour de ce roman. (Chronique en préparation)

Blackwater T2 La Digue, de Michael McDowell. Quel plaisir de poursuivre cette saga, entre saga familiale et fantastique. 
Un second tome intriguant. (Chronique en préparation)

La Maison d'hôtes, de Debbie Macomber. La sensibilité était au rendez-vous. Des personnages attachants. 
Des nouveaux départs pour pouvoir avancer dans la vie... (Chronique en préparation) 




Que de belles découvertes. 

Et pour vous, quel bilan lecture pour ce mois d'avril ?