lundi 27 mars 2023

Les victorieuses

 




Solène est une brillante avocate. Elle a sacrifié sa vie personnelle pour sa carrière. Elle n'a pas d'amis, ni d'amour, et plus de rêves. Enfant, elle était portée d'une imagination foisonnante. A l'adolescence, elle rêvait en secret de devenir écrivaine. Aujourd'hui, elle doit se reconstruire. 

Se reconstruire après un burnout. En anglais ce terme paraît plus léger, plus branché. Il sonne mieux que dépression. Solène n'y croyait pas au début. Ce n'est pas elle, non. Mais le surmenage professionnel est un mal fréquent. Elle l'apprendra de la bouche de son psychiatre qui la prend en charge après son burnout. Désormais, elle ne veut plus remettre les pieds au Cabinet, impossible pour elle de retourner au travail. 

A son psychiatre, elle avoue avoir peur de dériver. Il lui suggère alors de faire quelque chose pour les autres. Pourquoi pas du bénévolat. Elle ne s'attendait pas du tout à cette proposition mais elle ne se supporte pas non plus avachie dans son canapé. Il faut sortir de soi, retrouver une raison de se lever le matin, se sentir utile à quelque chose ou quelqu'un. 

Du bénévolat, mais où ? Elle découvre une petite annonce à laquelle elle répond : mission d'écrivain public recherché pour une association. Ecrivain public...ça n'est pas écrivain comme dans ses rêves d'enfant mais ça s'en rapproche.

Il s'avère que cette mission est pour un foyer logement pour femmes. Et ça, ça lui fait peur. Elle y voit précarité, misère, et craint de ne pas être assez forte pour affronter cela. 

Le lieu ? Le Palais de la femme, à Paris. Le foyer est beaucoup plus grand qu'elle ne se l'imaginait. Une façade extraordinaire, un édifice du début du XXe siècle. Mais les premiers jours sont froids. Les résidentes sont distantes vis à vis de Solène. Elles s'appellent Binta, Sumeya, Salma, Renée... Mais Solène est bien décidée à résister, à trouver sa place parmi ces femmes aux destins tourmentés. 

Un siècle plus tôt, Blanche Peyron, Capitaine de l'Armée du Salut, œuvre en faveur des démunis. Elle se bat chaque jour pour offrir un refuge, une soupe. Au dépens même de ses propres soucis de santé. Blanche Peyron voue sa vie à l'Armée du Salut, notamment pour offrir un toit à toutes les femmes exclues. Et elle va se battre et ne renoncera à rien pour obtenir ce foyer. Il prendra le nom de Palais de la femme. 

Quel lieu !!

Le Palais de la femme... ce nom résume à lui seul les lieux. J'ai découvert avec plaisir l'histoire de ce lieu mythique mais aussi de l'Armée du Salut et de cette femme qui s'est battue toute sa vie pour offrir un refuge ou une soupe. 

Je ne connaissais pas du tout l'histoire de ce palais parisien. Et quelle merveilleuse histoire autour de ce palais, entre présent et passé pour en découvrir sa création et son côté historique. 
Un côté historique alliant le présent des lieux, où l'on découvre des héroïnes fortes et très attachantes. 
Laëtitia Colombani allie parfaitement ce côté historique au présent avec une histoire actuelle concernant une jeune femme victime d'un burnout et devant apprendre à se retrouver et se reconstruire. Pour cela, elle effectue du bénévolat auprès de femmes qui ont connu des moments tragiques dans leur vie.

Les habitantes de ce foyer sont touchantes. On fait leur connaissance petit à petit, on découvre leurs drames, mais aussi leur puissance de vie. Des femmes venues des 4 coins du globe. Chacune apportant leur courage et leur force. 
Et puis, parmi elles il y a Solène qui doit se reconstruire. Une jeune femme seule, qui n'a ni amis, ni amour, ni famille, et plus de rêves. Ce rêve d'enfant et d'adolescente de devenir écrivaine. Alors peut-être que cette mission de bénévolat en tant qu'écrivain public lui sera bénéfique. 

Mais elle ne s'attendait pas à rencontre aussi distante avec les femmes du foyer. Il faut s'accoutumer à leurs silences, leurs manières, et leur façon de dire merci aussi. Parfois un regard suffira. C'est touchant, délicat, et on comprend tout.

La solidarité est présente tout au long du roman. Et Solène sera bouleversée par son expérience. Les messages de l'autrice sont très intéressants, les émotions palpables. 

Il y a également le côté historique qui prend une place importante car on alterne les chapitres entre présent et passé pour découvrir l'Histoire de ce Palais de la femme et de Blanche Peyron, elle aussi une héroïne forte car elle a donné sa vie pour l'Armée du Salut.  Quel combat elle a mené !! Elle a donné sa vie entière à l'Armée du Salut. Et franchement, sans ce livre de Laëtitia Colombani, je n'aurai rien su de cette femme, de son dévouement, et de son courage, et notamment tout ce qu'elle a fait pour la protection de la femme. 

J'ai fait la connaissance de femmes passionnantes, toutes autant qu'elles sont dans ce roman.

J'ai également découvert par le biais de cette lecture, la plume de Laëtita Colombani. Des mots remplis de courage, de bienveillance, de solidarité, d'espoir aussi. Parfois même, elle nous fait comprendre qu'il n'y a pas besoin de mots, un regard, un sourire, seront là pour remplacer parfois les paroles. Elle intègre à ce roman différents thèmes très actuels, la condition de la femme, la solidarité, la bienveillance, mais aussi celui de la dépression, le surmenage professionnel.

Je vous conseille de découvrir ce Palais de la femme, 
pour ne pas oublier ces héroïnes d'une puissance incroyable.


mardi 21 mars 2023

A l'ombre des montagnes

 



" L'enfant que j'étais m'a montré que le chemin vers la guérison n'est pas nécessairement bien éclairé. Qu'il s'agit plus souvent d'une longue ascension à travers un labyrinthe d'ombres et une immensité glacée qui vous donne l'impression qu'elle ne fondra jamais. " 


"A tous ceux qui doivent encore gravir leur montagne...
...vous n'êtes pas seuls."

Les gens pensent toujours que sur le toit du monde, le plus gros risque c'est de tomber dans le vide, mais c'est le froid qui tue la plupart des grimpeurs. 
Le toit du monde, c'est le mont Everest, la Mère du Monde comme on l'appelle aussi. 

Parmi les grimpeurs, il y a Silvia Vasquez-Lavado, avec qui on va partager son ascension de l'Everest. Silvia Vasquez-Lavado est née au Pérou. 

Adulte, elle a lancé une association : Courageous Girls. Association qui aide les victimes d'abus sexuels. 

Elle aussi est une enfant victime d'abus sexuels. Durant toute son enfance elle a subi des actes d'abus sexuels par un homme lui disant que c'était normal ce qu'il faisait et que ses parents étaient d'accord. Alors elle n'a jamais osé rien dire parce qu'au Pérou, la coutume veut que l'on ne fasse pas parler de soi. 

Avec son association, elle a eu l'idée de gravir le mont Everest et d'accompagner 5 autres femmes victimes d'abus sexuels ou de trafics d'humains. Accompagner d'autres survivantes d'abus sexuels jusqu'au camp de base. Ces 5 autres femmes se sont montrées enthousiastes. Chacune voyait là une façon de défier le système qui, toute leur vie, leur avait dicté qui elles pouvaient être. 

Ces 6 femmes sont mexicaines, péruviennes, indigènes, colombiennes, népalaises, indiennes, hindous, bouddhistes, catholiques. Athées, jeunes, vieilles, queers, hétéros, non binaires. 

A travers chaque pas, chaque souffle, au cours de leur ascension, on va également découvrir la vie de Silvia. Son enfance au Pérou et le traumatisme vécu pendant des années. Puis sa vie d'adulte avec, là aussi, des moments difficiles à surmonter. L'alcoolisme par exemple. Une vie qui ne tenait qu'à un fil. 

Pour surmonter ces épreuves, elle a commencé a grimper. Elle y a trouvé une force en elle dans les diverses ascensions. L'esprit des montagnes lui a apporté cette force. Et puis, les femmes qu'elle a rencontré dans son association lui ont beaucoup apporté. La sororité n'est pas juste un mot en l'air. C'est une expérience vécue au quotidien. Gagner la confiance de l'autre. Se servir des idées et du savoir des autres comme de briques pour bâtir quelque chose. 

Et dans la guérison, il y a des obstacles, comme dans l'ascension de l'Everest. Dix ans auparavant, Silvia a eu une vision qui l'a menée jusqu'aux montagnes. Mais entre temps, elle s'est plusieurs fois perdue sur la route de son engagement, sur celle de son esprit aussi. Aujourd'hui, elle est prête à accompagner les 5 autres femmes de son association jusqu'au camp de base de l'Everest. Mais cela ne s'arrêtera pas là pour Silvia. Pour elle, et pour toutes les autres femmes victimes d'abus sexuels, elle compte gravir le mont Everest jusqu'à son sommet. Se battre pour soi-même, se battre pour les femmes du monde. 

Une ascension éprouvante, mais surtout des moments de paix, de résilience, de guérison, de renaissance. Transformer les larmes en force. 


Un récit bouleversant.

Celui de l'autrice elle-même. Ici, il faut savoir que rien n'est romancé. Un récit autobiographique captivant et bouleversant retraçant à la fois sa vie depuis son enfance et à la fois son ascension du mont Everest. 

S'abandonner pour mieux triompher. 

Un voyage extraordinaire sur le plus haut sommet du monde, un pas après l'autre comme l'ont fait chacune de ces femmes pour vaincre les actes d'abus sexuels subis, trafics d'humains (des jeunes filles vendus pour leur corps). Le récit est poignant. Silvia Vasquez-Lavado est une survivante à bien des égards. 

A travers les chapitres, on découvre son enfance et ce qu'elle dû subir pendant de nombreuses années au Pérou, là où elle est née. Elle partage l'histoire de sa vie, son cheminement vers une résilience, une guérison, une renaissance, après des abus sexuels, mais aussi des agressions à l'âge adulte, l'alcoolisme et d'autres moments forts et percutants que je vous laisse découvrir. 

Un récit alliant le présent au passé, comme chaque pas de l'avancé vers le sommet du plus haut toit du monde. Une ascension dangereuse où chaque chose compte, chaque instruction compte. Un parcours de vie qui n'a jamais été facile, tout comme l'ascension du mont Everest. 

Elle guide 5 autres femmes jusqu'au camp de base de l'Everest, avant de gravir elle-même jusqu'au sommet de "La mère du Monde", un nom significatif dans ce récit. Des femmes que l'on découvre par leur passé, mais leur ascension aussi. 
A elles toutes, elles prouvent que la sororité n'est pas juste un mot en l'air. Une fraternité qui sera bénéfique à chacune. 

J'ai adoré suivre l'ascension de ces femmes sur le plus haut toit du monde, des survivantes. C'est éprouvant, dans tous les sens du terme. A la fois dans cette ascension, à la fois dans la découverte de ce qu'elles ont dû subir. 

Ce récit est inspirant, très intime et vrai. Un récit bouleversant, mélangeant également les coutumes péruviennes de la petite Silvia qui a grandi au Pérou, là où il ne fallait pas faire parler de soi, où il fallait rester le plus discret possible. 

La vie de cette femme, et de ces femmes, est en effet inspirante et apporte à beaucoup de réflexion. Bien sûr des moments très émouvants, poignants, mais aussi beaucoup de moments forts, de moments intimes, de moments de paix, et d'émerveillement. 

J'ai adoré suivre ces femmes dans ce voyage de guérison spirituelle mêlé à un test d'endurance physique aussi car croyez-moi cette ascension est vertigineuse. Parmi ces 6 femmes, certaines sont Népalaises, et cette ascension est bien plus encore. C'est un accomplissement que la plupart de leurs paires n'auront jamais la chance de tenter. Car, Silvia Vasquez-Lavado n'a aucun tabous non plus quant à l'ascension en elle-même, son prix, ses défauts aussi. 

Les mots sont forts. Guérir la douleur, le traumatisme. Silvia Vasquez-Lavado a su parfaitement alterner les chapitres entre l'ascension du mont Everest et le passé. Ses mots sont d'une grande honnêteté sur bien des points et rend ce récit très intime. J'ai découvert une femme incroyable, pleine de compassion envers autrui. Une femme impressionnante. Les messages sont fort eux aussi, des messages très actuels, notamment sur la quête identitaire.

Il faut savoir que Silvia Vasquez-Lavado est militante humanitaire, alphiniste, exploratrice et entrepreneuse vivant à San Francisco. C'est l'une des rares femmes à avoir bravé les "huit sommets", l'ascension des points culminants de chaque continent. On ne peut qu'être admiratif de sa force et de son courage. 

Ce témoignage fait l'objet d'une adaptation audiovisuelle produite par Selena Gomez. 

Préparez vous à une histoire bouleversante de la résilience et la renaissance 
de 6 femmes d'un courage incroyable, des survivantes d'abus sexuelles. 
L'histoire d'une grande expédition mais surtout une histoire saisissante d'héroïsme. 
Un coup de coeur, et je recommande cette merveilleuse lecture.


Merci aux Editions Michel Lafon pour cette lecture.



lundi 13 mars 2023

Intensité

 





Chyna a 26 ans, elle est étudiante à l'université de Californie où, elle, et sa meilleure amie Laura, doivent terminer leur maîtrise de psychologie. Chyna n'a que Laura Templeton pour seule amie dans sa vie. Laura n'a jamais eu à travailler en dehors des cours, mais Chyna, depuis 10 ans, étudie tout en travaillant à plein temps comme serveuse. 

vendredi 10 mars 2023

Bilan lecture - Février 2023





Bonjour les accros de lecture !

Aujourd'hui, bilan de mes lectures du mois de février, de ce court mois de février. 
Je n'ai lu que 6 romans au cours de ce mois. 
Alors oui, le mois dernier j'en ai lu 7 mais ils étaient également plus conséquents. 
En ce mois de février, j'ai eu ce sentiment de frustration de ne pas pouvoir lire 
tout ce que j'avais prévu mais en même temps, février est le mois le plus court de l'année. 

mercredi 8 mars 2023

Avalanche Hôtel

 



1980. Joshua Auberson est agent de sécurité dans un palace de luxe des Alpes suisses, l'Avalanche Hôtel. Il enquête sur la disparition d'une jeune cliente. En lui, une sensation étrange comme s'il découvrait les lieux majestueux de l'hôtel qu'il devrait pourtant connaître, et d'autres sensations étranges également... Il suit un homme dans la montagne, en pleine tempête de neige, certain qu'il sera la clé de la disparition de la jeune cliente. 

mercredi 1 mars 2023

Joyeux Suicide et Bonne Année !


 
"Tu fais quoi à Noël ?
- Moi, je me suicide, et toi ?"

Sylvie Chabert a 45 ans, est célibataire et dans sa vie plus de parents, et peu d'amis. Pas de chien, ni de chat, et même pas un perroquet. Une femme qui se sent seule. Elle est persuadée que sa vie ne mène à rien, se dit même "périmée". Périmée pour avoir des enfants, périmée pour avoir un homme dans sa vie... Sylvie se sent seule, incomprise, moche... 

Elle a des envies de suicide, et pense qu'à 45 ans c'est sa meilleure option.

Elle ne peut pas en parler à seule et meilleure amie Véronique. Non, elle doit trouver une oreille compréhensive car tout son être lui crie que le suicide, c'est la bonne décision. Sylvie prend alors les pages jaunes, et se trouve un psy au hasard. 

La rencontre avec le psy déstabilise quelque peu Sylvie car elle ne s'attendait pas aux propos qu'il va lui tenir pendant leur premier entretien. Son psy lui dit, ok vous voulez vous suicider c'est votre choix, mais alors on fixe une date pour ce suicide.  Le 25 décembre, c'est pas mal, qu'est-ce que vous en pensez ? ça vous laisse 2 mois. 

En effet, très déstabilisant... Sylvie est stupéfaite ! Mais encore plus lorsqu'il lui propose alors de venir une fois par semaine jusqu'à cette date programmée du 25 décembre. Si tout va comme Sylvie le veut, elle se suicidera alors. En revanche, chaque semaine jusqu'à cette date, elle devra suivre le défi qu'il lui lancera. Pas n'importe quel défi. Un défi à relever chaque semaine pour mieux se connaître avec elle-même. Exercices à accomplir entre chaque RDV de séance. 

Sylvie se dit alors qu'elle n'a rien à perdre. Deux mois, c'est court. Ou long, ça dépend de ce qui se passe. Mais pourquoi pas relever les défis que lui lancera son psy... 
Une leçon d'optimisme. 

Une vraie découverte pour moi et j'ai passé un agréable moment lecture avec ce roman à la fois humoristique et à la fois traitant d'un thème de société intéressant : la solitude. 

L'histoire est des plus agréables à suivre, avec cette femme, la quarantaine, seule, n'ayant plus de famille, n'ayant que peu ou pas d'amis. Une femme qui n'a plus goût à rien et qui, surtout, se sent seule. Seule et ne voyant pas sa vie pouvant s'améliorer non plus. Elle sait qu'elle n'aura pas d'enfant, elle n'est pas mariée et se dit périmée pour avoir un homme dans sa vie... Une femme qui prend une décision, celle de se suicider. Mais avant, elle veut une oreille compréhensive, qui puisse comprendre son choix. Se tourner vers un psy au hasard, elle ne voit que ça. 

Et là, le côté humour viendra alors rendre ce thème de la solitude et du suicide, beaucoup plus léger. Car la rencontre avec le psy sera assez comique et surtout avec les propos qu'il lui tiendra et les défis qu'il va lui lancer. Des séances chaque semaine, avec un défi à relever par semaine jusqu'à sa date programmée du suicide, le 25 décembre, date programmée par le psy lui-même. 
Des défis qui en somme ont un sens, le personnage de Sylvie ne s'en rend pas bien compte mais en vrai ils ont un sens. Ces défis sont là pour qu'elle se découvre elle-même, qu'elle découvre qui elle est. 

Et croyez-moi, grâce à ces défis, on va vivre des moments cocasses et donc comiques mais je ne vous en dit pas plus. 

Une lecture absolument pas déprimante comme on pourrait le penser, bien au contraire. 

Les messages qui découlent du roman amènent à réflexion. Et si accepter de vivre était bien plus courageux que de passer à l'acte... 

Le personnage de Sylvie est attachant, émouvant aussi. On découvre cette femme vivant dans la solitude, qui ne trouve pas d'issue pour son futur, qui ne se plaît plus dans sa vie... 
Le personnage du psy est intéressant à suivre également, lorsqu'on assiste à certains échanges entre les deux personnages lors de leurs séances c'est assez comique mais en même temps intéressant car on essaye de comprendre l'intérêt des défis qu'il lance à Sylvie. Et Sylvie choisira parfois des situations inattendues afin de relever chaque défi lancé, et situations drôles du coup pour le lecteur. 

L'écriture est légère, agréable. C'est un roman court qui se lit vite, l'humour est présent tout en traitant d'un phénomène sociétal malheureusement souvent présent à notre époque : l'isolement relationnel. C'est surtout une belle leçon d'optimisme qui fait du bien !

Un vrai antidote à la solitude ! 
Et surtout, à lire à n'importe quelle saison de l'année, 
même en dehors des voeux de bonne année ( ^^ )


vendredi 24 février 2023

La délicieuse imposture du chant des sirènes


 Synopsis : 

Jeune trentenaire, Claire se laisse un peu trop bercer par les illusions. Un samedi matin, dans les rayons d’une librairie, elle choisit un roman à la hâte : 422 pages qui vont chahuter son quotidien, au point de questionner son couple.
Emportée par sa lecture, Claire décide de marcher dans les pas de son héroïne et de prendre le large. Loin de ses repères, elle part à la découverte des sentiers côtiers, espérant se retrouver elle-même.
Mais que faire lorsque le destin met sur sa route un marin pêcheur qui pourrait bien la faire chavirer ? Se laisser porter par le courant ou résister ?
Et s’il était temps d’arrêter de rêver sa vie pour commencer à la vivre ?
Claire, jeune trentenaire, est à un point de sa vie où elle ne trouve plus d'épanouissement. Pas heureuse dans son quotidien, ni dans sa vie de couple avec Julien avec qui elle partage sa vie depuis quelques années. Elle ne retrouve plus l'engouement du début, des premiers moments d'amour. Elle n'en peut plus des sempiternelles cousinades avec les cousins cousines de Julien, week-ends qui se ressemblent dans la même maison familiale, avec les même amis et membres de la famille, avec les mêmes questions quant à son couple avec Julien : quand vont-ils se décider à devenir parents ? Claire ne supporte plus ces rassemblements et ces mêmes questions quant au fait qu'elle ne soit pas encore mère. Des proches, des amis, qui lui donnent la sensation que la finalité de son existence est de procréer. Mais Claire n'a pas envie de devenir mère actuellement. Pour Claire, on peut s'épanouir sans être mère, et aucun proche ne veut le comprendre. 

Alors, lorsqu'un jour elle rentre dans une librairie, que son choix se porte sur un roman choisit à la hâte, celui à la couverture d'une femme dans des vignobles italiens, Claire va alors se poser la question : Qu'est-ce qui se serait passé si... ? 

Depuis l'achat de ce roman, le cours de la vie de Claire va changer. Emportée par sa lecture, par l'héroïne, elle décide de prendre son pas et de prendre le large pour réfléchir à sa vie. Elle souhaite faire un break avec Julien, s'éloigner quelques temps. Pour cela, elle trouve une location en Bretagne. 

Julien, lui, n'y comprend rien. Il n'avait rien vu venir et se trouve au pied du mur face à ce break imposé. 

Loin de la grisaille parisienne, Claire va partir à la découverte des sentiers côtiers de Bretagne, espérant pouvoir se retrouver elle-même. Mais le destin met sur sa route un marin breton. 

Arrivera t-elle alors à choisir sa vie, à se retrouver elle-même ? Mais pour cela elle va devoir comprendre que pour vivre sa vie, il faut arrêter de rêver sa vie pour commencer à la vivre...
La vie, les rêves, l'amour.

Charlotte Léman, je l'ai découverte grâce à son roman "Si la vie te donnes des citrons, fais-en une tarte meringuée" pour lequel j'avais eu un coup de coeur. Des situations de vies de tous les jours, vraies, qui parlent à chacun, et c'est donc avec plaisir que je me suis plongée dans ce roman au titre poétique "La délicieuse imposture du chant des sirènes". 

Une histoire qui parle de la vie, des rêves, de l'amour, et surtout de la vie d'un couple au fil des années. On fait la connaissance de Claire, une jeune femme, la trentaine, qui ne trouve plus d'épanouissement dans sa vie ni dans sa vie amoureuse. Une jeune femme qui a juste envie d'appuyer sur pause le temps d'un instant, pour réfléchir à ses envies, ses doutes. Charlotte Léman nous décrit simplement, avec émotion, et humour, les vagues à traverser dans la vie d'un couple. L'engouement amoureux qui s'estompe au fil de l'eau, le quotidien qui traverse quelques péripéties, les habitudes...qui font que, Claire, bercée par ses rêves, fait un point sur son couple, sur ses envies de vie. Un break à faire, pour continuer à rêver... ou bien agir... Charlotte Léman ne prend pas en compte simplement le point de vue féminin de Claire, mais aussi celui de Julien qui doit affronter la décision de Claire et son souhait de faire un break. Car lui, dans l'histoire, il n'a rien demandé. J'ai aimé retrouver alors les ressentis de chacun face à l'événement. 

Le côté psychologique est alors intéressant à suivre et j'ai aimé l'évolution donnée aux personnages par l'autrice. Elle leur fait vivre des émotions vraies, pour l'un et pour l'autre, pas forcément rose bonbon comme on pourrait le penser.

Et puis on a du voyage dans l'histoire, un break qui amène Claire sur des routes en Bretagne, un nouveau décor pour elle qui vit normalement à Paris, et de nouvelles rencontres à faire notamment celle d'un marin breton... 

Mais un questionnement de la part de Claire, justement sur ce qu'elle souhaite donner au futur de sa vie. Prendre conscience, ou pas, je ne vous spoilerai rien sur l'histoire du roman, sur le fait d'arrêter de rêver sa vie pour commencer à la vivre enfin entièrement. Il y a alors une remise en question du personnage de Claire, sur elle, sur son couple et sur elle-même. J'ai trouvé ça très intéressant. 

Il est question également de littérature dans ce roman, puisque si Claire prend conscience qu'elle a besoin d'un break c'est suite à l'achat d'un roman qui lui fait comprendre que...

D'autres points psychologiques mis en avant dans le roman sont très intéressants, notamment les sempiternelles questions venant d'amis ou de proches sur le couple, en l'occurrence ici le couple de Claire et Julien, qui, à 30 ans ne sont pas parents. Le personnage de Claire ne souhaite pas avoir d'enfant encore, et personne dans son entourage ne comprend son souhait de ne pas être mère actuellement. Claire n'arrive pas à leur faire comprendre qu'une femme peut s'épanouir sans être obligatoirement mère à 30 ans. 

Message fort également lié au break de Claire : toute vérité est-elle bonne à dire ? à affronter ensuite aussi... Charlotte Léman met en avant aussi le fait de devoir assumer ses erreurs qui est très bien gérer ici dans la situation qui découle du break de Claire. 

Les personnages sont intéressants à suivre, attachants aussi. Aussi bien sur le personnage de Claire que celui de Julien. Des personnages entiers, vivant leurs émotions telle dans la vraie vie. Donc une histoire pouvant parler à chacun car des personnages réels. Beaucoup d'attachement à Julien qui doit en somme affronter une décision que lui n'a pas prise. Claire idéalise une vie sans se préoccuper de son compagnon et de son ressenti.

Les décors sont sympathiques, on bascule entre Paris et sa grisaille jusqu'aux bords de mer de Bretagne et son air iodé ainsi que des vignobles italiens qui sont couchés sur les pages du livre acheté par Claire. 

L'écriture est jolie, l'émotion est là, mais aussi l'humour. Les ressentis de chaque personnage sont bien mis en avant vous l'aurez compris. Les débuts de chapitres sont agréables, ce sont des citations, proverbes, extraits de chansons.

Je suis fan de cette collection Instants Suspendus des Editions de l'Archipel avec des romans ciblés sur des moments de vie qui parlent à tous. 

Un très bon moment lecture avec une histoire sur la vie d'un couple trentenaire, un couple attachant avec leurs défauts, leurs qualités, leurs envies, leurs erreurs. 


Merci aux Editions de l'Archipel pour cette lecture



Retrouvez Si la vie te donnes des citrons, fais-en une tarte meringuée : ICI