mercredi 28 décembre 2022

Les mangeurs de morts

 


Synopsis

En l'an 921, Ibn Fadlan, envoyé du calife auprès des peuplades du Nord, est enlevé par une bande de Vikings. cet arabe cultivé, habitué au raffinement de la cour de Bagdad, nous décrit son étonnement devant ces barbares hirsutes et bagarreurs, son voyage vers les mers glaciales, les périls qu'il court avec ses ravisseurs et la fraternité qui naît entre eux.
C'est qu'il y a urgence : comment lutter contre les créatures mystérieuses qui les déciment? Ces mangeurs de Morts qui mettent à feu et à sang le Royaume de Rothgar sont-ils des démons comme le croient les Vikings? Sont-ils des envahisseurs issus de nulle part? Très loin au nord, dans la brume crépusculaire, Ibn Fadlan, incapable d'en croire ses yeux, verra en face l'ultime horreur...


COLD WINTER CHALLENGE
 ~ Catégorie Hiver Sombre ~ 
Sous-catégorie Nuit du Solstice (angoisse, horreur, créatures de la nuit)
En l'an 921, Ibn Fadlan, envoyé du calife de Bagdad auprès des peuplades du Nord, est chargé d'une mission chez les Bulgares et doit suivre sans délai les instructions de son calife. Il est accompagné d'un interprète au cours de son voyage.

Au cours de son voyage, il est enlevé par des guerriers Vikings et fût empêché de continuer son voyage au royaume de Yiltawar, et d'accomplir la mission dont on l'avait chargé. Il avait beau protester, la troupe de guerriers de Buliwyf doit compter treize hommes au total, dont un étranger. C'est lui qui a été choisi. Rien n'y fait, aucune de ses protestations comme quoi il ne s'est jamais battu n'est prises en compte, il est "enlevé" par ces guerriers, pour être leur 13ème guerrier.

A bord d'un navire nordique, remontant la Volga avec 12 autres hommes, incapable de parler leur langue ou de comprendre leur façon d'agir, il se considère déjà comme un homme mort. Il ne sait même pas contre qui il devra se battre une fois sur place.

Il va découvrir des contrées gelées, des grandes forêts nordiques, de courtes journées prises par la nuit. Il sera consterné par les coutumes des Vikings, lui qui est un homme cultivé, découvrira un peuple barbare, sale... Des coutumes barbares : des sacrifices de sang-froid d'animaux, mais aussi d'hommes et de femmes. Le plus souvent des esclaves.  Des coutumes sexuelles qu'il est atterré de voir, une sexualité permanente avec aucune pudeur faite devant autrui.

Il découvrira bientôt qu'il a été enrôlé contre son gré pour combattre de mystérieuses créatures qui viennent semer la terreur la nuit pour massacrer les Vikings, dévorant leur chair. Les monstres du brouillard, les mangeurs de morts. Dans ces pays nordiques, Ibn Fadlan n'en croira pas ses yeux lorsqu'il se retrouvera face à cette horreur et il ne sait pas comment il va devoir affronter cela. 
Pas vraiment embarquée...

Pas du tout embarquée même. Ce roman est souvent classé comme roman d'horreur, mais j'ai eu à faire d'autres lectures dans mon passé bien plus prenante côté horreur. Je classerai ce roman plutôt comme aventure historique. Je n'ai pas réussi du tout a être happée par cette histoire je dois bien vous l'avouer. 

Un récit basé sur un manuscrit retrouvé, celui d'Ibn Fadlan lui-même et écrit en fiction par Michael Crichton. Le manuscrit retrouvé d'Ibn Fadlan constitue le premier témoignage sur la vie et la société des Vikings. L'auteur d'ailleurs décrit l'histoire et le parcours de ce manuscrit en introduction du roman. 

Un aperçu du monde des Vikings et quel monde. Je dois dire que cette époque ne m'a pas vraiment passionnée et je l'ai trouvée barbare cette époque. Des coutumes particulières où le sacrifice est omniprésent pour n'importe quoi. Du sacrifice animal, mais aussi du sacrifice humain, bien souvent sur des esclaves. Des conditions de vie bien particulière ! Un quotidien sale et plutôt malveillant. Une sexualité permanente et sans aucune pudeur devant autrui, dans la rue, lors d'un rassemblement, etc, simplement pour satisfaire un besoin, voir même du viol lors de certains événements. 

L'histoire ne m'a absolument pas passionnée et je l'ai trouvée un peu ennuyeuse à mon goût, mais j'ai quand même été au bout de ma lecture voulant découvrir ce qui se cachait derrière ces brumes de la nuit, ces mangeurs de mort. Heureusement pour moi, le roman est court donc la lecture en fût rapide.

Ici, on ne ce souci pas vraiment des personnages rencontrés...aucun attachement à eux. 

L'écriture va de faits réels en fiction. Beaucoup d'annotations en bas de page tout au long du roman.

Ce roman a été adapté au cinéma : Le 13ème guerrier, qui est d'ailleurs un autre titre du roman classé sous ces 2 titres : Les mangeurs de morts / Le 13ème guerrier.

Bref, vous l'aurez compris, ce n'était absolument pas une lecture pour moi...   




mercredi 21 décembre 2022

Quand pique ton coeur

 



Ana Kelly est habituée à la mort. Elle est avocate spécialisée dans les successions. Son quotidien est rempli d'appels téléphoniques de proches de ses clients l'informant du décès de l'un d'eux. 

Mais rien ne pouvait la préparer à l'appel téléphonique de Rebecca Taylor lui annonçant la mort de son mari Connor dans un accident.

Cela faisait 3 ans qu'Ana et Connor avaient une liaison, gardant leur amour secret dans les chambres d'hôtel, partant pour des week-ends amoureux et effaçant toute trace de sms envoyés.
Une liaison cachée de tous, sauf de Mark, le meilleur ami de Connor. 

Face à cet appel téléphonique reçue de l'épouse de Connor, Ana est désemparée. Elle va rechercher une amitié auprès de celle qu'elle considérait jusque là comme sa rivale, mais qui, maintenant, est la seule personne à comprendre sa douleur. 

Ana se rapproche petit à petit de la veuve de son amant. Mais un rapprochement qui fera découvrir à Ana certains aspects de l'amour qu'elle partageait avec Connor, et elle sera obligée de concilier avec certaines douloureuses vérités. 

Une écriture peu commune !

Voilà un roman qui tient son originalité par son écriture. Une 1ère pour moi de lire un roman écrit en vers du début à la fin. Et cette originalité sied parfaitement à l'histoire du roman.

L'histoire est déroutante dans cette liaison cachée depuis 3 ans. Une histoire qui transite entre le présent et le passé d'Ana et Connor. On suit les pensées de chacun grâce à ce style d'écriture et de narration. L'histoire d'une liaison cachée, l'histoire d'un deuil, l'histoire d'une solitude. 

On pourrait en vouloir à cette femme, Ana, d'avoir eu une liaison avec Connor marié à Rebecca et père de famille. Mais pourtant on ressent, à l'annonce de la mort de celui qu'elle aimait, cette peine, mais surtout cette solitude vécues par Ana. Solitude après la mort de Connor, mais pas que...

On revit la liaison entre Ana et Connor, on l'étudie même d'une certaine façon dans les pensées d'Ana comme si elle décortiquait chaque instant passé avec lui, comme si elle décortiquait sa relation avec lui. Une femme que l'on sent fragile depuis cette annonce, voir même déjà pendant sa relation avec Connor. Ses émotions qu'elle a vécu durant sa liaison et à l'annonce de la mort de celui qu'elle aimait sont diverses et intéressantes à suivre : culpabilité, chagrin, frustration de n'avoir pu partager son amour en dehors de leur liaison et de ne pouvoir partager son chagrin après la mort de Connor, et solitude. 

On ressent alors comme un piège qui se referme autour de cette femme qui se retrouve seule dans son désespoir car bien entendu elle ne peut partager sa peine avec personne puisque cet amour était resté caché de tous. Ne pas partager ni sa peine, ni ses souvenirs, ni ses émotions. D'un point de vue psychologique, le roman est très intéressant.

On découvre pas à pas la relation vécue entre Ana et Connor. On découvre pourquoi Ana veut se rapprocher de celle qu'elle nommait sa "rivale", Rebecca, épouse de Connor. 

L'écriture est à la fois déroutante et à la fois captivante avec cette écriture particulière en vers. Et l'autrice cible bien par cette écriture là où elle veut nous emmener.

Une écriture incroyable et originale !


Merci aux Editions Mazarine pour cette lecture

samedi 17 décembre 2022

Toutes les histoires commencent par une petite faim

 




Alice va mal. Elle a passé trop d'années loin de sa famille et se pose la question de savoir où sa vie l'a menée. Elle a donc décidé de passer un peu de temps chez sa soeur Margaux, de 12 ans de plus qu'elle. 

Margaux vit en campagne bourguignonne, est restauratrice et tient un petit restaurant, comme Alice d'ailleurs bien que... Oui la langue française dit qu'elles sont semblables et pourtant elles exercent toutes deux des métiers différents. Margaux est en effet restauratrice dans son petit restaurant, elle virevolte au-dessus des casseroles fumantes, agitant le fouet et les cuillères de bois ; quant à Alice, elle retient son souffle face à des toiles jaunies, dosant les pigments, choisissant telle ou telle brosse, elle aussi est restauratrice mais restauratrice de tableaux. 

Depuis son arrivée en bourgogne, Margaux a entrepris de retaper sa soeur en lui cuisinant ses petits plats. C'est là qu'Alice se rend compte qu'elle avait besoin de la tendresse et de la chaleur de sa soeur, mais aussi de reprendre contact avec soi-même. 

Margaux conserve ses recettes dans un cahier qui contient des recettes héritées depuis des générations que les femmes de la famille se sont transmises au fil des époques. Des plats qui  contiennent le sel des larmes, la douceur d'amours éprouvés... Et la magie des recettes de Margaux va alors transformer chacune des recettes en l'histoire même de leurs ancêtres à l'une et à l'autre. De ces histoires vont ressurgirent les fumets, les épices, et l'on va traverser les époques pour partir à la découverte de ces femmes. Des femmes qui se sont battues devant des difficultés à surmonter, des femmes qui ont aimé... 

De quoi aider Alice à se retrouver et peut-être à lui donner à nouveau un sens à sa vie tout en découvrant celle de ses ancêtres. Des histoires racontées par Margaux comme lorsqu'elles étaient enfants et qu'Alice avait peur de faire des cauchemars. 
La magie des recettes de cuisine...

Je découvre la plume de Magali Discours avec ce roman qui m'a fait voyager à travers les époques pour partir à la rencontre de femmes, femmes d'une même lignée de famille. 

Famille de deux soeurs que l'on découvre au fil des pages, deux soeurs qui ont du traverser des moments difficiles dans leur passé, leur jeunesse, et qui aujourd'hui aussi doivent surmonter des épreuves, à vous de les découvrir à la lecture de ce roman. L'une d'entre elle doit retrouver un sens à sa vie, c'est Alice qui vient trouver refuge auprès de sa soeur qu'elle n'a pas vue depuis longtemps. On ressent d'emblée une grande chaleur dans cette relation de soeurs. 

Puis l'on découvre la magie des recettes de cuisine transmises de génération en génération par les femmes de la famille. Magali Discours nous fait comprendre alors le pouvoir de la transmission. On vogue d'époque en époque pour rencontrer des femmes qui ont dû elles-aussi surmonter des épreuves mais qui ont aussi aimé. Leurs savoirs se sont alors transmis de génération en génération, de recettes en recettes. Leur héritage a traversé le temps jusqu'à Margaux et Alice. La transmission, le partage, les racines, sont des mots qui ressortent très fortement de ce roman et ça fait du bien. 

Nous avons également un récit gourmand qui nous transporte à travers fumet et épices auprès de belles personnes. 

Les personnages sont attachants, autant sur les personnages du temps présent qui sont ceux d'Alice, Margaux mais également d'autres personnages que l'on rencontre à leurs côtés ; autant sur les personnages du passé. 

Les décors du roman nous transportent dans de multiples lieux qui nous font littéralement voyager de Naples jusqu'en Bretagne. 

L'écriture est sensible, chaleureuse. Le roman est doux. Il est également gourmand vous l'aurez compris, avec des recettes différentes tout au long du roman. J'ai beaucoup aimé également la présentation intérieure du roman avec de belles illustrations pour chaque recette. 

Un roman qui vous fait voyager 
 qui vous fait prendre conscience de la transmission et du partage.



Merci aux Editions de l'Archipel pour cette lecture


mercredi 14 décembre 2022

Prendre un enfant par la main

 



Sur l'étendue de mer d'un bleu profond, file le voilier First 50 Beneteau flambant neuf. A bord, une famille. Marc, Sarah, et leurs deux enfants, Clémentine, 10 ans et son petit frère Gaspard. Le vent commence à se lever, mais bientôt le vent se transforme en tempête. Des tonnes d'eau glacée affluent sur la structure du First 50 et font trembler sa coque. Marc, Sarah, se battent alors avec le vent et avec le matériel. Toutes les dix secondes des éclairs zèbrent le ciel autour d'eux. Les enfants se surveillent mutuellement, ils ont leur gilets de sauvetage, sont sur la banquette avant. Le petit garçon a les larmes aux yeux. Il n'oublie pas ce que sa maman lui a demandé : il doit "protéger sa soeur". Une façon de lui faire oublier ce qui se passe autour de lui. Clémentine aussi surveille son petit frère. 

Lorsque Sarah retourne vers le cockpit, la situation a encore empiré. Elle regarde son mari, lorsqu'un éclair illumine la nuit pendant quelques secondes. Elle distingue alors parfaitement la main tendue de son mari et ses traits déformés par la peur. ll montre quelque chose. Juste avant que le bateau ne penche, un fragment de seconde se passe et Sarah hurle le prénom de sa fille. 

Les années se passent mais les traumatisme sont toujours bien présents. Encore plus pour Sarah pour qui les démons ne cessent de lui faire rappeler ce bref instant sur le bateau. Trop difficile de pouvoir faire son deuil. "Elle n'est même pas dans ce cercueil ! Personne ne sait où elle est, personne ne sait où est...son corps."

Pour Marc, les démons sont bien présents eux aussi. La culpabilité aussi. Des démons qui le rongent sans qu'il puisse en parler à quelqu'un, ni même à sa femme. Des démons puissants qui jouent avec lui. 

Tout est toujours très à vif, même après des années passées. Gaspard, adolescent désormais, tout est difficile pour lui aussi. Il vit avec un fantôme, celui de sa soeur. Celle dont sa mère pense continuellement. Pourtant, lui est bien vivant. Il aimerait que l'on pense à lui aussi. Lui, à qui on a dit de protéger sa soeur.

L'ensemble de la famille navigue encore en pleine tempête. 

Tout bascule lorsque sur le même palier de l'immeuble où ils vivent, emménage une famille. Un couple de deux femmes, et leur fille Gabrielle, adolescente. 

Lorsque Sarah fait la connaissance de Gabrielle, elle n'ose penser à ....

Même âge, même yeux verts, les cheveux bouclés de Clémentine... 

Sarah replonge dans les souvenirs de sa fille. Elle s'accroche alors à la fille adolescente de leurs nouvelles voisines, comme à une seconde chance. Mais la tempête ne fait que commencer... 
Du bon thriller psychologique.

Je ne connaissais pas encore l'auteur, voici chose faite avec ce thriller psychologique qui m'a fait passer un très bon moment lecture. Pas un seul instant de répit, pas un seul temps mort, on est tenu en haleine jusqu'au dénouement. 

Une intrigue forte côté psychologie car on assiste à une famille qui doit faire face à un drame, la perte d'un enfant  dans les conditions d'un accident de bateau. L'auteur amène différents points très intéressants sur ce thème. Le premier est qu'il fait comprendre qu'en un infime instant, la vie de plusieurs personnes peut alors changer. Et puis s'en suivent de nombreux autres points. Faire face au deuil d'un enfant, et ici l'auteur fait comprendre qu'il est d'autant plus difficile pour cette mère de famille de faire son deuil car elle n'a pas le corps de son enfant sur lequel pleurer. 
L'auteur aborde également les relations familiales face à un drame comme celui-ci. La reconstruction quasi impossible quand un tel drame se produit. La culpabilité que ressent chacun des membres de la famille. 

L'intrigue est bien menée. On est saisi par les rebondissements, par cette mère submergée par le chagrin (sang jeu de mots), par ce père qui se sent coupable lui aussi et qui est pris par des démons très puissants dont il doit faire face. Certains moments de lecture du roman deviennent même de vrais page-turners impossible à lâcher. 

Les personnages sont bien travaillées de ce point de vue psychologique. Tant sur cette mère accablée. Sur ce père pris par des démons. Sur ce garçon qui se sent coupable de n'avoir pas réussi sa tâche de protéger sa soeur. Une phrase anodine lancée par sa mère sur le bateau mais que, lui, tient encore en son coeur. Un ado qui aimerait aussi qu'on s'occupe un peu plus de lui, plutôt que du fantôme de sa soeur. Le personnage de Gaspard m'a beaucoup émue. 
Et puis, il y a les personnages de cette famille qui emménage. Ces deux femmes et leur fille, Gabrielle, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Clémentine. On partage les émotions vécues par Gabrielle face à Sarah qui s'attache de plus en plus à elle. Une jeune ado authentique pour qui on se prend d'attache aussi.

La plume est belle, fait ressentir toutes les émotions vécues entre le deuil parental, le mal être adolescent. L'auteur a su faire transparaître les émotions de chacun dans ce drame. Les chapitres courts apportent un certain rythme à la lecture.

Une intrigue prenante, des émotions fortes face à un drame familial. 



lundi 12 décembre 2022

Les possibles

 



Son père s'appelle Jean, et c'est la seule chose qu'il ait fait comme les autres. Elle, c'est Juliane. Enfant, elle idolâtrait ce papa haut en couleur. Un papa vivant avec la musique dans son quotidien, et chantant à tue-tête au volant. A l'adolescence, Juliane avait un peut honte de ce père pas dans le rang, avec ses cheveux longs et sa dégaine de prépubère. Adulte, Juliane aime son père mais il l'exaspère. 

Lors d'une réunion de travail, Juliane est appelée. La maison de son père est en train de partir en fumée. 

Elle n'a d'autres choix que de faire venir Jean afin d'habiter chez elle. Juliane est mariée et a un petit garçon, Charlie. C'est alors que le quotidien de la petite famille de Juliane se voit quelque peu perturbé par l'arrivée de Jean. 

Car des événements étranges, il va s'en passer. Dans sa tête, beaucoup de rock et hard rock, mais aussi des histoires d'indiens à l'instar de nom de son chien "Geronimo". Il dépense sa retraite dans des achats d'objets du Téléachat  qu'il n'utilisera jamais. Il s'égare lui-même, ne retrouve pas sa route, et égare chacune de ses affaires aussi. 

Juliane a toujours su son père fantasque mais pas à ce point là. Juliane doit se rendre à l'évidence : son père déraille. 

Les souvenirs continuent de s'évaporer, Juliane sait qu'elle doit apprendre à découvrir l'homme sous le costume de père et c'est là, maintenant, qu'elle doit apprendre à le découvrir tant qu'il est encore l'heure de tous les possibles. 
Très bon moment lecture.

Toujours de très bons moments avec les romans de Virginie Grimaldi. Les hauts et les bas qui constituent la vie sont toujours très bien abordés. 

Une histoire à la fois drôle mais également très émouvante. Une histoire de famille, relation père/fille mais aussi entre sœurs. Le sujet fort abordé est celui de la perte de mémoire. On réalise alors du temps qui passe, on réalise qu'il faut profiter de chaque instant, chaque petit moment. Faire face, se rendre à l'évidence, ici dans le cas de Juliane qui doit se rendre à l'évidence qu'il y a un problème avec son père malgré qu'il ait toujours été un peu fantasque tout au long de sa vie. Faire face, accepter. 
Accepter également que la personne en question n'ait plus aucun souvenir du passé. 

J'ai relevé une phrase qui m'a marquée (parmi d'autres) : 

"C'est pas grave si papy il perd ses souvenirs, parce que nous, on les a encore."

Car oui, cela ne concerne pas seulement elle, Juliane, de voir s'évaporer la mémoire de son père, ça concerne aussi l'ensemble de sa famille, son mari qui doit apprendre à vivre avec un beau-père en perte de mémoire, son petit garçon qui voit un papy qui ne fait pas des trucs normaux.

J'ai aimé les personnages du roman, autant sur le personnage de Juliane, celui de sa soeur aussi, et celui de Jean son père. Le personnage du mari de Juliane et celui de son fils sont eux aussi très bien travaillés et il en ressort beaucoup d'émotions à travers leurs dialogues. 
On comprend Juliane, on a envie de la soutenir car, hélas, ce sujet est un sujet qui touche tout le monde. Chaque personnage est très attachant. On s'attache aussi au personnage de Jean, il est un peu dans son monde, il a des fixations sur certaines choses. 

Bien que le roman parle d'un sujet difficile, il est rendu joyeux, mêlant habilement les émotions à l'humour.

Virginie Grimaldi met également en avant la lourdeur de la prise en charge au quotidien d'une personne perdant sa mémoire.  

J'ai aimé le fil de la musique tout au long du roman. Le rock, ou plutôt hard rock, a marqué la vie de Jean mais aussi celle de Juliane, une passion transmise par son père, et le roman se déroule au son des notes de certaines chansons qui parleront à chacun.

La plume de Virginie Grimaldi est toujours très sensible, on retrouve sa sensibilité mais aussi son humour. Un roman qui la touche particulièrement pour avoir pu en discuter avec elle lors d'un salon. Et je comprends pourquoi. Un roman très intime. 

Un duo père-fille à ne pas rater, chargé en émotions.



Merci aux Editions Le Livre de Poche pour cette lecture


lundi 5 décembre 2022

Les chroniques de Bond Street - tome 1

 




Que font les aristocrates désargentés pour garder leur standing dans le Londres du XIXe siècle ? Ils ouvrent un hôtel. 

Lady Fortescue, veuve septuagénaire, n'a ni rente ni héritage pour vivre dignement. Elle est lasse de devoir dépendre de la charité familiale, et hésite à se séparer de sa grande demeure décrépite de Bond street à Londres. Elle n'a plus que 2 serviteurs fidèles et non rémunérés, sinon Lady Fortescue est tristement seule. 

Elle a dû vendre une partie des meubles de sa demeure et elle fait face à un sombre avenir en tant que membre de l'aristocratie, trop fière pou changer son rang, pour chercher un emploi même... 

C'est lorsqu'elle rencontre à Hyde Park le vieux colonel Sandhurst que leur surgit la folle idée d'unir leurs forces avec d'autres infortunés, de leur même rang et dans la même situation qu'eux, qui viendront les rejoindre petit à petit. Ils vont transformer la demeure décrépite de Lady Fortescue en un hôtel. Et du jour au lendemain l'hôtel "Au Parent Pauvre" devient alors le lieu le plus en vue de Londres. La noblesse afflue pour profiter de la nouveauté d'être servie par des membres de leur propre rang. 

Mais le neveu de Lady Fortescue, le duc de Rowcester, ne voit pas du même œil que sa tante cette nouvelle lubie d'hôtel. Le duc a dans l'idée de tout mettre en œuvre pour fermer l'hôtel. 

Mais l'un ou plutôt l'une des membres du clan de Lady Fortescue pourrait bien le faire changer d'avis, c'est Miss Harriet James nommée cuisinière en chef par ses qualités dans la confection de mets délicieux. 
Une romance anglaise burlesque à souhait !

Romance anglaise mais pas que, car on a également en mains du roman historique à l'époque de la Régence anglaise. A cela est ajouté ce soupçon d'humour qui change tout ! 

Dans ce tome 1, on peut retrouver 2 courtes histoires avec, pour chacune, un fait divers, un événement, mais toujours avec de l'amour au rendez-vous. On garde toujours le fil conducteur de notre groupe de personnages, aristocrates désargentés qui se sont associés pour ouvrir l'Hôtel "Au Parent Pauvre". On suit leur évolution au cours de ces 2 histoires courtes. Les hauts et les bas de ce nouvel hôtel et de leurs habitants. 

Les histoires sont très agréables à suivre, remplies de rebondissements, avec un brin de suspense, un brin d'humour, des scènes cocasses parfois, de la romance, et puis ce côté historique très plaisant où l'on retrouve les us et coutumes de cette époque et surtout de cette aristocratie anglaise. Et certaines coutumes anglaises de l'époque étaient invraisemblables ! 

Au programme : rencontres, adversité, vols, espionnage, et romance bien sûr.

Le côté romance est très sympathique à suivre. 

Chacune des histoires courtes met un peu plus en avant l'un des personnages de la série.  

Les personnages sont très bien dessinés avec pour chacun un trait particulier dans son caractère. Groupe d'aristocrates ayant subi des revers de fortune, et ayant cette fierté mal placée pour demander de l'aide à autrui. Ouvrir cet hôtel c'est pourvoir garder leur standing. Le caractère des personnages sied parfaitement à l'époque de la Régence anglaise, et je pense là au fait que M.C. Beaton montre des femmes très fleurs bleues, pleines de candeur, naïves disons-le, mais qui correspond bien à l'époque. 
Certaines de ces femmes, par contre, veulent garder un esprit de liberté, veulent échapper aux coutumes et aux conventions sociales de l'époque. Elles veulent affirmer leurs choix. 
Très beau travail vis à vis des personnages, en rapport avec l'époque. 

Les décors sont charmants. Beaucoup des scènes du roman se déroulent à Londres mais pour certaines nous voguons dans la campagne anglaise. Des décors bien décrits par M.C. Beaton pour ainsi mieux nous plonger dans cette ambiance de la Régence anglaise. 

Le tome 2 est déja sorti.

C'était mon 1er M.C Beaton, et oui je n'avais jamais découvert sa plume malgré la très célèbre série Agatha Raisin.

Je ne peux que conseiller ces aventures charmantes, cocasses à souhait. 
Une romance historique au charme anglais. 



Merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture