samedi 27 février 2021

La prochaine fois

 


Synopsis


Parti à la recherche d'un tableau mystérieux, Jonathan croise la route de Clara.
Tous deux sont convaincus de s'être déjà rencontrés.

Mais oú et quand ?
A Londres, il y a plus d'un siècle...

Le quatrième roman de Marc Levy entraîne ses lecteurs de Saint-Pétersbourg à Boston, de Londres à Florence et Paris, dans une histoire oú amours et énigmes défient le temps.
Jonathan Gardner est expert en peinture à Boston, spécialiste du peintre russe du XIXe siècle, Vladminir Radskin. Beaucoup de mystères restent encore inexpliqués autour des oeuvres de ce peintre. Notamment une dernière peinture jamais retrouvée. 

Jonathan et son acolyte et commissaire-priseur Peter Gwel ont trouvé une information essentielle concernant les œuvres du peintre. Une vente exceptionnelle de tableaux de Radskin à Londres va en effet avoir lieu. Les voilà en partance pour la capitale anglaise à la recherche d'un tableau mystérieux. Car oui, la vente exceptionnelle de tableaux de Radskin inclus sa très célèbre et mystérieuse dernière œuvre. Œuvre devenue mythique puisque jamais vue par personne et toujours restée secrète. Existe t-elle vraiment d'ailleurs ? Jonathan est expert du peintre Radskin et pourra être celui qui établira de l'authenticité de l'œuvre mystérieuse découverte.

Jonathan laisse à Boston, Anna, avec qui il est sur le point de se marier. Anna est artiste peintre et passe le plus clair de son temps dans le grenier de leur maison illuminé d'une verrière,  à peindre des toiles. 

Jonathan s'est donc pressé dans les préparatifs de son mariage. Il ne peut laisser une œuvre essentielle de Radskin et il doit être celui qui expertisera les tableaux de la vente à Londres. Il a consacré sa vie à Radskin, ce n'est pas maintenant qu'il doit passer à côté d'une telle découverte. Sa curiosité joue beaucoup aussi en faveur de son départ pour Londres, mais il souhaite aussi rendre service à son loyal ami, Peter, commissaire-priseur qui, grâce à cette vente et expertise, pourrait remonter sur le devant de la scène chez Christie's après un passage à vide et de mauvaises critiques le concernant dans ce milieu professionnel. Il organiserait ainsi avec les œuvres de Radskin, la vente du siècle. 

La vente des œuvres a lieu dans une galerie à Londres. Jonathan y fait la connaissance d'une jolie jeune femme, Clara. Qui est cette femme ? Dès leur premier regard, l'un et l'autre ont cette sensation de s'être déjà vus. Ils sont convaincus de s'être déjà rencontrés. Mais où et quand ? A cela s'ajoute une sensation étrange lorsque l'un et l'autre se frôle, l'impression d'avoir exister dans un autre temps avec des images fulgurantes qui les propulsent l'un et l'autre à une autre époque...
Une histoire d'amour qui traverse les temps.

J'ai, jusque à ce jour, lu peu de romans de Marc Levy. Celui-ci est son quatrième roman publié en 2004. Une histoire ayant pour thème l'art, et plus particulièrement la peinture, mais aussi le thème principal paranormal, la réincarnation. 

Le thème de l'art est très intéressant. J'y ai découvert les œuvres de Radskin, on sent du travail derrière de la part de l'auteur. 

L'histoire est plantée dans notre siècle puis au fur et à mesure bien des mystères gagnent le personnage principal de Jonathan avec des remontées dans le temps. Des remontées dans le temps bien étranges. Une intrigue tourne autour du personnage de Jonathan et celui de Clara. On le découvrira au fil de l'eau avec un phénomène paranormal de réincarnation. Et pour être franche, cette partie là m'a beaucoup moins transportée que la partie artistique et les œuvres du peintre Radskin. Je n'ai en effet pas été touchée par ces réincarnations et le vécu de ces réincarnations. 

Les personnages ne m'ont pas tous convaincue non plus. Je n'ai pas réussi à trouver d'attachement à Clara par exemple. J'ai plutôt aimé le personnage de Jonathan, j'ai aimé suivre ses choix et émotions. Son excitation dans les découvertes autour du peintre qui a envahi sa vie petit à petit. J'ai beaucoup aimé également le personnage de Peter, l'acolyte, et ami de Jonathan, et commissaire-priseur de métier. J'ai trouvé ce personnage plus travaillé, que ce soit dans son caractère, ou bien dans son milieu professionnel. 

L'intrigue m'a laissé en suspend de temps à autre de ma lecture, du fait que certains passages n'ont pas réussi à me happer entièrement. J'y ai trouvé du coup quelques longueurs et parfois des passages compliqués. 

Malgré cela, j'avais envie de découvrir le dénouement et le côté intéressant sur l'art et la peinture réussissait plus à me passionner que le reste. 

Les voyages sont eux aussi intéressants à suivre, on vogue entre Boston, Londres, Florence, etc. Ce cadre changeant est agréable.

L'écriture est quant à elle fluide et agréable. C'est un roman qui se lit vite, il est court également. 

Du surnaturel, de l'art, mais pas totalement convaincue. 
Il ne restera pas forcément parmi mes préférés de Marc Levy.

lundi 22 février 2021

Le sang des Belasko

 



Cinq frères et soeurs réunis dans la demeure familiale, celle de leur enfance, la Casa Belasko. Une bâtisse imposante isolée de tous au coeur d'un domaine viticole de Provence.

Leur père, un vigneron taiseux, vient de mourir et on l'enterre demain. La soirée promet d'être longue, les cinq frère et soeurs sont réunis pour lire le testament de leur père, évoquer la répartition des biens, décider de l'avenir de la maison. Autant de sujets capables d'échauffer les esprits les plus sereins. Le père de famille a laissé également une lettre à l'intention de ses enfants.  

La Casa va bientôt être le théâtre d'un vaudeville prévisible. 

Quelle stupeur après la lecture de la missive accusatrice !! La première révélation de cette lettre concerne la mort de leur mère. "Votre mère ne s'est pas suicidée : on l'a assassinée". Et des révélations, leur père en citera d'autres....

Stupeur dans cette fratrie où aucun des cinq enfants ne s'entend. Vient alors l'heure des règlements de compte entre frères et soeurs. Non-dits, jalousies, trahisons, frustrations, accumulés au fil des années passées, vont alors se déverser au fur et à mesure que les heures défilent. 

Ces non-dits, ces jalousies, ces trahisons, la Casa des Belasko en a été le témoin. Tant de drames tus parmi des moments de joies. Des drames, la Casa des Belasko va en voir d'autres se décliner au cours de cette ultime nuit. Le pire reste à venir, la Casa est coupée du monde extérieur. Pas de réseaux mobiles ni de wifi. Les seuls moyens de communication à la Casa, depuis que leur père en avait décidé ainsi, sont un téléphone fixe et une ligne entre la Casa et un service de sécurité indépendant baptisée par la fratrie Le téléphone rouge. La maison avait séduit leur père parce qu'elle était justement isolée de tout...

Mais la Casa des Belasko semble douée de sa propre volonté...

Coup de coeur !!
Un thriller en huis-clos qui vous fera passer une nuit blanche...


J'avais eu un énorme coup de coeur pour le premier roman de Chrystel Duchamp : L'art du meurtre. Un suspense de fou, une lecture totalement addictive et beaucoup d'originalité qui m'avait fortement séduite.

J'ai retrouvé ici, avec Le Sang des Belasko, tous ces ingrédients. Un vrai page-turner !! Le côté palpitant de la lecture vous tiendra en haleine dès les premières pages du roman avec un huis-clos familial à vous glacer les sangs.

En épigraphe, un extra du polar Dix Petits Nègres d'Agatha Christie. Et on comprend pourquoi après avoir refermé Le Sang des Belasko. Ce huis-clos familial est une intrigue parfaite, qui a tout pour faire monter l'adrénaline et faire trembler votre palpitant. 

Rien que mes premiers instants de lecture avec le prologue, m'ont convaincue sur le fait que cette lecture serait un coup de coeur. Car oui, rien que l'originalité et l'idée de ce prologue me faisait à nouveau penser que Chrystel Duchamp regorge de créativité et sait en un claquement de doigts, avec un prologue, pour faire passer le côté palpitant et sombre de l'histoire qui va se dérouler sous vos yeux. 

L'intrigue est magnifiquement menée, et cela du début à la fin, avec des rebondissements dont vous m'en direz des nouvelles ! Chrystel Duchamp arrive avec une histoire de famille à nous embarquer dans une lecture totalement addictive jusqu'au dernier instant de lecture, jusqu'au dernier mot dirais-je même. Elle arrive également à manipuler le lecteur avec brio, à douter de tout...

Je ne peux tout vous détailler dans l'originalité de ce roman suspense car certains éléments doivent rester tu. Ce que je peux vous dire, c'est qu'un des personnages du roman est bien particulier..... il peut même faire penser à un personnage qu'aurait pu imaginer Stephen King, c'est vous dire. Et Chrystel Duchamp met parfaitement en avant ce personnage atypique ! Et il vous glacera les sangs.

Je ne dirais rien non plus sur les personnages qui forment la fratrie, si ce n'est qu'ils se détestent tous. Tout est à découvrir, de mon point de vue.

La construction du roman est, elle aussi, parfaite. Il y a une alternance de voix dans les chapitres, ce qui est un très bon choix puisque l'on peut ainsi avoir le point de vue de chacun des membres de la fratrie. Les rebondissements viendront agrémenter ces points de vue, pour notre plus grand plaisir. 

Parallèlement, on a une enquête menée par le Capitaine Jouvry qui a face à lui, dans un lit d'hôpital, un membre de la fratrie. Qui ???? Là est tout le talent de Chrystel Duchamp, je le souligne à nouveau. Car on ne sait pas qui dialogue avec l'enquêteur.

La plume de Chrystel Duchamp est très belle. Avec ses mots, elle transmet avec une grande justesse les émotions ressenties et vécus par chacun des membres de la fratrie et on ressent alors en tant que lecteur toute la rancœur qui émane des membres de la fratrie, toutes les trahisons, les rancunes, jusqu'à la haine même que certains ressentent. Les mots de Chrystel Duchamp nous atteignent dans le vécu et les ressentis des personnages. 

Les lieux sont extraordinaires, oppressants, mais je ne peux vous dire pourquoi. Encore une fois tout doit rester tu.

J'aime beaucoup la couverture très représentative du roman je trouve. Ce côté sombre à la fois de la situation, de ce huis-clos, et à la fois de la noirceur de la nuit.Ce chemin rouge, qui peut nous faire penser à la fois au rouge du vin qui se déverse puisque la demeure se trouve sur un domaine vicitile, et à la fois il fait penser au sang qui coule... Et puis je termine sur la maison, et surtout ses grandes baies vitrées jaunes, une maison habitée pour cette ultime nuit, mais ces grandes baies vitrées jaunes me font également penser à des yeux...

Les sombres secrets se dévoilent petit à petit à La Casa Belasko. 
Une nuit oppressante, en cinq actes.
Ce page-turner est totalement addictif et palpitant. 
Chrystel Duchamp arrive à chaque fois à me suprendre !!




D'autres romans de l'auteure : 

Merci aux Editions L'Archipel pour cette lecture



mardi 16 février 2021

Ceux du fleuve

 


Synopsis

1793. Un jeune orphelin, un prêtre comédien, un pêcheur reclus sur une des îles de la Loire, un évêque défroqué et deux femmes en déroute sont confrontés à la folie des temps, à l'enfer des combats, à la fuite éperdue des populations.
Le fleuve, lieu de l'entraide, de l'amour, du sacrifice et de l'exil, est le passage révélateur de leur nature profonde.
Avec Ceux du fleuve, Marie-Laure de Cazotte, nous livre une épopée humaniste aux accents féeriques qui éclaire d'un jour nouveau l'histoire si méconnue des premiers mois de la guerre de Vendée.


1793, Pays des Mauges - ouest de la France. La révolte gronde. S'entretuer entre Français est la nouvelle religion. Des massacres à n'en plus finir. 

Six personnes vont voir leur destin bouleversé. Un seul lien les réunit, le fleuve. 
Parmi eux il y a Pierre, un pêcheur reclus vivant sur une île de la Loire. Son fleuve, il l'aime. Cette Loire, avec ses sables, ses cailloux, ses vents. Il aime la faune et la flore qui l'entourent. Il vit de ses pêches, le fleuve est abondant, mais aussi de ses poules, de ses légumes. Son seul ami qu'il connaît depuis toujours, Philippe, est un prêtre plutôt contestataire qui n'a plus le droit de donner de messes dans son église. 

La population tente tant bien que mal de s'exiler loin des terres où les combats font rage. La rage des combats, Henri en a fait les frais. Henri est un enfant, un jeune garçon, parti se cacher dans le creux du vieux châtaigner du hameau sur ordre de son père lorsque des hommes ont encerclés les fermes fusil en main. Henri a entendu, ils ont tiré comme des lapins. Son père a dit à Henri de courir jusqu'au creux du vieux châtaigner, de s'y cacher et de ne pas en sortir avant qu'il le lui dise ! D'abord paralysé, il s'est ensuite glissé par une fente au coeur de l'arbre au tronc creux. Puis il a entendu, les cris, les attaques, puis plus rien ni voix, ni meuglements, juste un crépitement. Le feu. Et lorsqu'une volute de fumée atteint le tronc, Henri est sorti de sa cachette. Plus rien ne restait du village. Des corps sans vie. Tout était en feu. Alors, il s'est mis à galoper à travers les prairies. Il se retrouvera, il ne sait comment, aux abords du fleuve. C'est là qu'il rencontrera Pierre. 

Pierre, totalement chamboulé par cette rencontre avec l'enfant. Lui qui a toujours vécu en reclus, se surprend d'éprouver des sentiments protecteur pour cet orphelin si particulier, portant un bonnet de femme sur la tête. Entre eux naît une belle amitié. Ils font famille comme ils disent. Le petit l'appelle Parain. 

Bientôt, le fleuve lui fera rencontrer deux femmes en fuite. Une femme issue de la noblesse, Isabelle, prenant la fuite avec sa servante, Marie. Toutes deux recueillies par Pierre sur son île. Isabelle trouve Pierre sauvage, à son grand désarroi.

Pendant ce temps, des hordes de fuyards pullulent sur les sentiers, dans les chemins creux. Des hommes, des femmes, des enfants, épuisés ne réagissant que par quelques gémissements ou pleurs aux enlèvements de leurs filles, de leurs biens, ou de leur rare bétail par des militaires qui ressemblent à des clochards. 

Et ce fleuve, la Loire, est témoin de tous ces combats, de tous ces massacres. Personnage à part entière, il est le lieu de passage où tout se joue.  
Trépidante épopée en plein coeur des guerres de Vendée !!

Ce roman historique n'a pas fait beaucoup parler de lui, et c'est bien dommage car c'est une petite pépite. Ma lecture, choisie un peu au hasard mais très intéressée par ces débuts des guerres de Vendée, a vraiment été une belle découverte. 

Marie-Laure de Cazotte nous entraîne dans une aventure passionnante sur fonds des guerres de Vendée, et plus précisément des premiers mois des guerres de Vendée. Sur fond de massacres, de chaos, cette aventure est à la fois pleine d'animosité et de violence,  mais aussi pleine d'amour, d'amitié, et surtout de générosité. 

On suit le destin de 6 personnages très différents les uns des autres, avec un passé tout autant différent et surtout une classe sociale différente qui les amène l'un et l'autre à des avis différents sur le cours des événements. Pourtant quelque chose va les réunir : un fleuve tout d'abord, la Loire, mais aussi la soif de vivre. 

On découvre alors une formidable épopée de ces 6 personnages prêts à tout pour survivre au coeur de ces massacres. On va alors voir naître une magnifique entraide, une grande générosité aussi notamment par le recueil de ce jeune orphelin, qui a vu tout son village tuer sous ses yeux, par un homme qui a toujours vécu d'une manière sauvageonne, Pierre.

L'aventure contée par Marie-Laure de Cazotte devient alors passionnante et addictive. On est totalement transporté aux abords de ce fleuve qui constitue à part entière l'un des personnages principaux de ce roman. 

L'auteure arrive à le faire naître sous nos yeux ce fleuve. Un personnage à part entière qui voit tout de ces massacres, de ces fuites. C'est impressionnant comment sa plume arrive à faire naître la Loire tel un personnage. 

Une plume magnifique où l'auteure utilise une langue d'époque et on se sent, grâce à cela, en totale immersion dans cette guerre civile. Elle utilise des expressions d'époque mais aussi régionale qui raviront le lecteur et qui le transportera à la fois dans cette belle région et à la fois dans un contexte historique d'une grande barbarie. Une écriture remarquable, d'une grande qualité, et qui, d'un certain côté, rendait l'histoire très poétique. Ceci est troublant. 

Les lieux, ce fleuve la Loire, sont captivants. L'auteure y décrit et sa faune et sa flore, ses richesses, ses dangers aussi. 
Pour certains de ces lieux, je les connais, mais Marie-Laure de Cazotte donne terriblement envie de les découvrir ou re-découvrir.

Vous l'aurez compris, j'ai été captivée par ce roman qui nous transporte en plein coeur des guerres de Vendée. Roman à la fois sombre mais plein d'espoir aussi. 
Et il vous donnera à coup sûr très envie de vous balader aux abords de la Loire.




Merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture.


vendredi 12 février 2021

84, Charing Cross Road

 


Le 5 octobre 1949, New York City, Helene Hanff écrit pour la première fois une lettre adressée à la librairie Marks & Co sise 84, Charing Cross Road à Londres. 

Helene Hanff est une amoureuse de la littérature et plus précisément de livres anciens épuisés. Elle a trouvé une publicité sur cette librairie spécialisée en livres anciens située à Londres. Helene Hanff est une écrivaine sans fortune mais elle aime les livres anciens synonymes de "chers". Tous ceux qu'elle voudrait avoir sont introuvables en Amérique, sauf dans des éditions rares et très chères. Elle passe donc une commande de livres qu'elle souhaite avoir en sa possession. 

Les premières lettres échangées se font avec Frank Doel, l'un des libraires de Marks & Co. Mais au fil des années, la correspondance va s'élargir auprès des autres employés de la librairie ainsi qu'avec l'épouse de Frank Doel. 

Et chaque année, Helene Hanff fait parvenir à la librairie Marks & Co des colis remplis de biens quasi introuvables à Londres, de la viande, du sucre, des bas nylon... tous rationnés à cette époque de l'après-guerre. Leur reconnaissance envers Helene Hanff est immense. En contre partie, ils font tout leur possible pour trouver des petites pépites à petit prix pour assouvir l'éternelle soif de découvertes d'Helene Hanff. 

Vingt ans après, la correspondance a toujours lieu entre Helene Hanff et les employés de la libraire sise 84, Charing Cross Road. Pendant ces vingt années, la familiarité a laissé place à l'intimité. Leur amour commun des livres prend une part importante dans cette échange de lettres, l'amitié y tient une place importante. 
Un roman épistolaire plein de charme !

Petit moment de bonheur avec cette lecture. Un roman épistolaire qui parlera à tout lecteur passionné. C'est frais et agréable à lire, c'est rempli de bons sentiments, on voit naître une très belle amitié et ça fait un bien fou.

Des échanges de lettres sur vingt années, et on y voit l'évolution au fil des lettres envoyés. D'abord d'un ton informel, elles prennent ensuite le ton de l'amitié naissante et on y rencontre alors une certaine familiarité qui prend place. Les commandes du début envoyées par Helene Hanff se transforment ensuite en lettres plutôt bavardes où on prend des nouvelles de chacun. Elles sont alors amicales et prendront une autre ampleur. C'est tous les employés de la librairie et d'autres encore qui échangeront alors avec Helene Hanff. 

L'écriture dans ces lettres est très vivante, pétillante, et on y ressent toute l'amitié qui s'y est instaurée au fil de l'eau mais aussi toute la gratitude, la bienveillance, la gentillesse qui se sont faites toutes seules au fil des échanges. On y ressent l'enthousiasme de chacun d'ouvrir une nouvelle lettre ou un nouveau colis. Quelle délicieuse attention également de la part d'Helene Hanff d'envoyé à chacun, et de n'oublier personne, un colis rempli de denrées rationnées à cette époque. On y ressent la joie de tous, et de l'envoyeur et des destinataires du colis. On ressent aussi le bonheur de chacun d'avoir en mains une nouvelle lettre à ouvrir...
L'écriture de l'auteure nous fait éprouver tout l'amour pour la littérature d'Helene Hanff lorsqu'elle en parle dans ses lettres, tout le bonheur que les livres lui procurent. 

On est touché par ces échanges, ému parfois, et puis on s'aperçoit souvent aussi qu'un sourire se pose sur notre visage à la lecture de ces échanges. On retrouve également le phrasée américain dans les lettres d'Helene Hanff. J'entends par-là qu'il y a moins ce côté posé, réservé, des lettres émanant des libraires anglais. Notre américaine a du bagou. 

Cette correspondance nous rappelle bien sûr toute la place que prennent les livres dans notre vie de passionnés livresques. 

Et bien entendu, on regrette qu'à l'heure actuelle du numérique il n'y est plus ce genre d'échanges écrits postaux. Prendre un stylo, écrire à son destinataire, échanger des nouvelles, en prendre aussi.... Et à l'autre bout, avoir la lettre en main prête à être décachetée, découvrir les mots de l'autre... Ce genre de roman épistolaire, avec tant de bonté et de passion, donne réflexion sur l'envie de reprendre le stylo pour écrire une lettre. 

Cet ouvrage est de toute beauté, et est forcément à découvrir !!


mardi 9 février 2021

OXYGEN

 



Synopsis

"Si l'air devenait toxique, jusqu'où seriez-vous prêt à aller pour continuer de respirer ?"

Imaginez un futur où la montée des eaux aurait redessiné le contour des continents. Un monde ravagé où la faune et la flore n'existent plus que dans les vieux livres d'histoire. 

Pire, un monde où l'air se vend et s'achète comme un vulgaire bien de consommation.

Mais comment vivre sa vie quand l'air est devenu un luxe que l'on ne peut se payer ?

Plongez au coeur des bas-fonds malfamés de Toronto et transgressez les interdits de cette ville qui ne dort jamais. Mais prenez garde, car dans cette cité où tout n'est qu'illusion, gangrenée par l'eugénisme, un parfum de rébellion flotte déjà dans l'air...
2216, Toronto. Depuis la Catastrophe, la montée des eaux et la pollution ont transformé notre monde actuel. 

En 2115, l'Homme s'est pris pour Dieu a joué à l'apprenti alchimiste et a produit la "Catastrophe". Les déchet nucléaires qui représentaient la matière première de cette expérimentation, appelée depuis la "Catastrophe", avaient libéré un gigantesque nuage gazeux polluant l'atmosphère. Le smog, comme on l'appelait, s'était retrouvé piégé entre la couche d'ozone recréée artificiellement et un sol depuis longtemps devenu stérile. En quelques jours, ce brouillard mortel, porté par les vents, avait fait le tour de la planète et rendu l'air irrespirable. Qui aurait pu prévoir qu'il allait générer des nanoparticules capables de s'attaquer aux alvéoles pulmonaires des humains pour les grignoter de l'intérieur ?

A Toronto, le gouvernement a décidé de garantir la survie de ses derniers citoyens en fermant les frontières, leur cité est devenue une enclave. La planète est devenue un cimetière aquatique. A Toronto, ils sont les seuls représentants de la race humaine, ultimes survivants sur la surface du globe. 

L'ironie est que l'Homme a toujours craint la fureur des éléments, et s'est toujours protégé des ouragans, des inondations..., des menaces infinies. Mais ce dont il aurait dû se méfier, c'était de l'Homme lui-même. 

2216, Maïa vit à Toronto. Dans son dos est greffé des bombonnes d'oxygène. Elle ne doit sa survie qu'à cette transplantation de bombonnes d'oxygène. Une transplantation faite sur chaque nourrisson à la naissance. Les bombonnes ont différentes autonomies selon la catégorie sociale à laquelle on appartient : les Golds, les Pewters, et les Irons. 
Maïa fait partie des Pewters, elle n'est pas des plus à plaindre car les Irons n'ont que quelques heures d'autonomie en oxygène. 
Pour recharger ses bombonnes, il faut payer bien entendu. En 2216, l'oxygène est devenu payant, comme un vulgaire bien de consommation. 

Maïa vit avec sa mère et sa jeune soeur. Elle est étudiante en médecine et enchaîne les stages dans différents services de l'hôpital. Son père est mort depuis quelques années, mort dans des conditions très particulières. Accident ou suicide, personne ne sait le dire. Mais personne ne veut lui apporter de réponses, encore moins sa mère. Maïa sent qu'elle lui cache quelque chose concernant la mort de son père mais elle n'arrive pas à savoir quoi. 

Maïa doit lever le voile du passé, elle sait qu'elle va devoir marcher dans les pas de son père, mais à ce moment là, elle est loin de se douter de la voie obscure sur laquelle elle s'engage.

Maïa pense souvent à ses ancêtres, elle envie son arrière-grand-mère, exempte des machines et de ces fins tuyaux que Maïa porte dans son dos et qui sortent de sa peau, qui font partie d'elle. Elle aurait tout donné pour connaître la sensation de plénitude, d'indépendance. Et revoir la faune et la flore de l'époque, totalement disparues.  

A chaque coin de rue de la ville, la révolte gronde face aux inégalités qui divisent les humains devant la seule ressource qui les maintient en vie. Maïa est bien décidée à découvrir les raisons de la mort de son père, elle sera épaulée par Naos son meilleur ami. Ensemble ils vont mener une enquête qui les mènera sur une découverte fondamentale voir un complot auxquels ni l'un ni l'autre ne s'attendait à découvrir. 

Ils devront alors fait des choix, participer ou subir le diktat de la société...

Conséquences des dérives de l'humanité...

J'avais déjà été embarquée dans l'univers passionnant de Cendres, le précédent roman de Johanna Marines, que j'avais beaucoup aimé. Et à nouveau, avec Oxygen, je me suis laissée embarquer dans cet univers si particulier d'un futur, notre futur...

On a donc entre les mains un roman d'anticipation futuriste mais incluant nos faits actuels puisqu'il reprend les générations antérieures à 2216, époque du roman, et les problèmes écologiques qui bien sûr détruisent la Terre à petit feu. Du coup, ce futur en 2216, fait peur. Imaginez si l'air devenait toxique et que l'on doivent payer notre oxygène pour survivre. Imaginez aussi que les bombonnes d'air que vous portez en continue dans votre dos pour survivre soient alimenter selon votre condition sociale. Je vous parle alors de liberté.....
 
L'intrigue est totalement captivante, et m'a passionnée dès les premiers instants lecture. L'imagination de Johanna Marines est débordante, pourtant elle parle de faits actuels aussi. D'écologie, mais aussi de conditions sociales. La quête de vérité menée par Maïa et Naos est très intéressante à suivre, on est captivé par leurs découvertes. Une intrigue bien menée, avec de nombreux rebondissements qui apporteront quelques surprises à la lecture. 

Johanna Marines nous décrit également les conséquences des dérives de l'humanité en imaginant un monde où les nouvelles technologies sont indispensables à la survie. Tout au long du roman, les messages sont forts, que ce soit au niveau écologique, sociale, ou bien de toutes ces nouvelles technologies qui nous entourent. Une lecture qui amène à réflexion, qui fait peur aussi d'un certain côté. Et si cela devait arriver.... c'est effrayant je trouve, sur bien des points. 

Les personnages de Maïa et Naos sont très intéressants et bien imaginés. On apprendra à les connaître au fil de la lecture et on comprendra ce qui les pousse à cette quête de vérité. L'un et l'autre ont une forte raison à découvrir ce qui est caché au peuple. On s'attache à eux, et j'ai beaucoup aimé le lien qu'il y a entre eux. Un lien fort et beau. 

J'aime toujours autant la plume de Johanna Marines, les dialogues sont rythmés. Il y a des données scientifiques, n'oublions pas que l'auteure est passionnée par la science et les biotechnologies, mais ne vous inquiétez surtout pas, tout est compréhensible et simple pour le lecteur et ces données scientifiques faciles à comprendre apporteront justement des éléments essentiels à cet univers imaginé. 

Les révélations surviennent jusqu'aux derniers moments de lecture, et c'est un régal pour le lecteur qui est surpris du début à la fin. 

Un univers bien particulier qui mêle un futur aux actes des ancêtres de ce futur, c'est à dire nous. 

Créativité également sur le choix des titres des romans !!! Vous allez être surpris par des titres de chansons en adéquation avec les "histoires" des chapitres. Ils formeront une magnifique play-list !! 

Et pour finir, j'adore la couverture qui résume beaucoup le roman mais aussi, hélas, notre environnement actuel.

Décidément, j'aime beaucoup les univers créés par Johanna Marines. 
Je ne peux que vous le conseiller si vous aimez les romans d'anticipation futuriste.


Merci aux Editions Snag Fiction pour cette lecture.


lundi 1 février 2021

Un cadeau du ciel

 


Synopsis

Lou a une vie parfaite, une femme magnifique, deux enfants adorables et un travail qui le comble. Mais la réussite a un prix et Lou est prêt à tout pour parvenir au sommet. En se rendant au travail un matin d'hiver dans les rues enneigées de Dublin, Lou fait la connaissance de Gabe, un sans-abri qu'il croise tous les jours. Sa vie ne sera plus jamais la même car Gabe n'est pas un homme comme les autres... A mi-chemin entre Un conte de Noël de Dickens et La Vie est belle de Capra, Un cadeau du ciel renoue avec la grande tradition du conte.


Dublin.
Lou court sans cesse, lutte contre le temps, et ne se rend même plus compte de l'horloge qui tourne. Ses journées sont tellement remplies, qu'il doit souvent être à deux endroits en même temps. Il se dépêche tout le temps le matin pour être le premier arrivé au bureau. C'est très important pour lui d'être le premier, cela lui donne l'impression d'être efficace, et toujours en tête de peloton. 

Lorsqu'il est à la maison en compagnie de sa femme et de ses deux enfants, Lou a la tête ailleurs avec l'esprit toujours occupé pour son travail, ses RDV, ses dossiers. Ce bourreau de travail ne passe jamais un seul bon moment en compagnie des siens. 

Un matin en se rendant au bureau, Lou rencontre Gabriel, dit Gabe. Un SDF assis juste à l'entrée de la tour où Lou travaille. Ce matin là, Lou prend le temps d'écouter cet homme qu'il ne connaît pas et prend le temps même de lui apporter un café chaud. Lou est assez intrigué par Gabe, et lui offre un emploi au service du courrier. 

Mais sa présence va très vite perturber Lou qui voit en Gabe un possible concurrent qui pourrait lui piquer son poste. C'est vrai, en très peu de temps Gabe se fait remarquer par tous car il est plus qu'efficace dans son travail. Il est toujours là où on ne l'attend pas, il fait son travail à une vitesse folle et se trouve toujours à deux endroits différents en un temps record. 

Lou n'a de cesse d'avoir de l'ambition, la réussite a un prix et il est prêt à tout. 

Mais au contact de Gabe, Lou commence à comprendre aussi la valeur du temps. Gabe ne cesse de lui répéter de profiter de sa famille, de sa femme et de ses enfants. 

A l'approche de Noël, il commence à intégrer et à comprendre ce que lui fait remarquer Gabe. Pour l'aider, Gabe est même prêt à lui offrir son rêve, être à deux endroits différents. 
Mais ça n'est que le soir de Noël que Lou comprendra réellement la valeur du temps...
Une jolie morale.

Je n'avais jamais rien lu de Cecelia Ahern et je découvre sa plume grâce à ce roman tel un conte. 

On découvre un homme, bourreau de travail, rempli d'ambition, qui a totalement perdu la notion du temps et à laquelle celui-ci peut défiler. Il ne vit que pour son travail, s'en est navrant pour sa famille et ses proches d'ailleurs. Il ne connaît aucune vraie joie entouré des siens non plus, et il ne voit pas ses enfants grandir. Ce personnage m'a quelque peu énervée d'ailleurs à différents moments de la lecture. On a envie de le secouer et de le faire réagir sur le fait de profiter des siens ! C'est horripilant de voir cet homme partir de sa maison sans même dire bonjour à ses enfants ni à sa femme et qu'il n'a aucune attache ni pour l'un ni pour l'autre. Comme si ils étaient invisibles. 
Il se voit offrir une chance par un homme étrange, cet homme c'est Gabriel, dit Gabe. 
Bien sûr, ce prénom nous identifiera rapidement sur la vraie qualité de Gabriel aux côtés de Lou (nous sommes dans un conte ne l'oublions pas).

On est alors horripilé de voir que cette deuxième chance offerte, Lou ne la voit pas forcément non plus enfin pas de la bonne façon. Et cela m'a agacée !!! Au point d'en arriver à ne pas m'attacher du tout à cet homme. 

Ce conte se termine forcément par une morale, une morale qui nous fait prendre conscience de la richesse de la vie, de par le temps qui s'écoule à vitesse grand V et que nous n'aurons pas de seconde chance pour réparer nos erreurs passées. Une morale qui nous fait prendre conscience d'arrêter de courir, de prendre le temps auprès des siens, profiter de sa famille, de ses amis, de prendre du temps pour soi. D'être heureux. 

Et puis, qu'il n'est pas forcément utile de gagner une réussite sociale, matérielle, pour être heureux. 

Agréable moment livresque mais j'ai été un peu décontenancée par la lenteur du roman.... trop lent pour que j'aime à 100%. Le fait que j'ai détesté le personnage de Lou sur la quasi totalité du roman fait également que je n'ai pas non plus été totalement emportée à 100% dans cette lecture. 

La plume de Cecelia Ahern est jolie, fluide, agréable à lire. Et le thème abordé amène à réflexion sur la vie. 

Un conte avec une jolie morale, intéressante, avec quelques imperfections à mon goût, mais on se laisse tout de même embarquer dans la lecture de ce conte jusqu'au final et jusqu'au message édifiant.