mardi 25 octobre 2022

L'odeur de la colle en pot

 


Synopsis

« On ne cessait de nous seriner qu’avec la guerre, le sida et le chômage, notre génération serait probablement "sacrifiée". Mais je crois bien que les adultes avaient inventé ce concept pour se dédouaner de ne savoir que faire de leurs enfants devenus grands, d’être incapables de leur parler et de les comprendre. Parce que, ça c’était certain, personne n’était à même d’appréhender cet agglomérat d’immenses bonheurs et de pensées sombres qui envahissait ce corps que je ne reconnaissais plus. »
1990. Autour de l’unique téléphone fixe de la maison se chuchotent les secrets d’une famille en plein chaos : la fuite du père, le chagrin de la mère et les tourments adolescents de Caroline, qui déroule le fil de cette année si particulière.

Caroline a 13 ans, l'âge des questionnements, l'âge où l'on veut se fondre dans les murs. Surtout Caroline qui voudrait tout le temps s'excuser d'une gêne et de la teinte rouge que prend son visage dès la moindre chose, lorsque le monde extérieur a la bonne idée de s'intéresser à elle. 

Nous sommes en septembre 1991 et elle vient de déménager à Paris. Caroline, sa soeur et ses parents, ont quitté la banlieue pour s'installer dans un appartement à Paris afin de suivre le changement de poste de son père. S'agit alors pour Caroline d'intégrer un nouveau collège où elle ne connaît personne et où personne ne la connaît. Caroline est timide, difficile alors de s'intégrer.

Dans ce nouvel appartement où le père devient de plus en plus absent, où se chuchotent les secrets de famille, Caroline accumule son chagrin en écoutant une cassette de Sinead O'Connor sur son walkman.

Nouveau collège, nouveaux amis, nouvelle vie, nouvelles rencontres, celles de garçons notamment. Premiers émois. Mais pas facile lorsque les communications se font autour de l'unique téléphone fixe de l'appartement.

Se déroule alors son année scolaire, avec les hauts et les bas d'une vie d'adolescente. Ne plus être enfant, ne pas être adulte encore. Se sentir mal dans sa peau.  
Nostalgie !!

Nostalgie d'une époque qui n'existe plus, une période où l'on est passé aux années 2000 avec ses grands changements. 

Roman que j'ai aimé car il fait remonter à la surface nos souvenirs sur tant de choses, que ce soit sur des objets ou bien que ce soit au niveau culturel, mode de vie. L'autrice a voulu montré entre autre ici un grand changement avec cette décennie des années 90. On a quitté les téléphones fixes et cabines téléphoniques pour des téléphones portables, on a quitté les walkmans et cassettes audios pour des CD. Que j'ai aimé le fait que l'on se sente en plongée totale dans cette décennies des 90's. Tout y est, les musiques de l'époque (Mylène Farmer, Les Guns and Roses, etc), les objets, les fringues (avec les doudounes Chevignon, les jeans 501, etc) les émissions télés, les magazines de l'époque tel Jeune et jolie tout est parfaitement bien retranscrit de cette époque pour que le lecteur fasse un bond dans le temps. Les références des 90's sont très présentes et la nostalgie ne peut que vous transporter dans vos souvenirs et quel beau travail de la part d'Adèle Bréau d'avoir si bien reconstitué cette époque.

L'autrice dresse également le portrait d'une adolescente, ado de la génération désenchantée, et cela parlera à tout le monde même si on a vécu notre adolescence dans une autre décennie que celle-ci. Portrait parfait sur la mélancolie de l'adolescence, le mal être, se chercher, n'être plus enfant et n'être pas adulte encore. Les premiers flirts, les premières clopes, les copains, les angoisses, voir son corps changer, etc. 


On suit pas à pas le personnage principal du roman, Caroline, ado de 13 ans. On s'attache à ce personnage, on suit ses pensées, son évolution, sa quête de soi, au sein d'une famille en déroute, une mère accablée par le chagrin, un père de plus en plus absent, une jeune soeur dans l'âge de l'enfance encore. On se reconnaît forcément dans ce personnage de Caroline, ado, 13 ans, avec une arrivée dans un nouveau collège, ne connaître personne, devoir se faire des amis, découvrir le sentiment d'un premier amour...

On suit ce personnage sur une année scolaire, j'ai trouvé ça intéressant car du coup on suit l'évolution du personnage sur cette année scolaire.

J'ai adoré la plume d'Adèle Bréau qui nous plonge délicieusement dans cette décennie, un temps révolu où beaucoup de choses ont changé mine de rien et je dois dire que c'est en lisant ce roman que l'on repense à tous ces changements. On peut ne pas avoir connu cette période, mais aucun souci car l'autrice a aussi parfaitement retranscrit les sentiments d'une ado, son quotidien, ses sentiments, ses pensées, pour que chacun puisse se retrouver dans la peau de Caroline. Les mots sont justes, touchants. 

Il est certain que j'ai très envie désormais de lire d'autres romans d'Adèle Bréau. J'ai Frangines d'ailleurs dans ma pile à lire.

Il est certain que cette odeur de la colle en pot qui nous a tous et toutes marquée, 
vous fera remonter quelques souvenirs grâce à ce très beau roman 
qui nous plonge dans la nostalgie d'un temps révolu et dans la mélancolie de l'adolescence. 


lundi 17 octobre 2022

Une vraie mère...ou presque


 


La mère du narrateur, qui passait rarement inaperçue, vient de décéder d'une façon bien particulière. Après tant d'années de tensions et de reproches à mots couverts sous ses démonstrations d'amour, les premiers mois de sa mort furent moins difficiles à vivre que prévu pour Pierre. 

Dans son legs pour son fils, il y a la Renault Fuego, relique des 80's, bolide écarlate que, trente ans durant, elle avait bichonné comme une Ferrari. Un coupé milieu de gamme, aussi oublié que ringard, version Turbo passant de zéro à 100 km/h en huit secondes. Une pétulante vintage qui change notre narrateur des mollesses de la pantoufle hybride qu'il conduit à Paris. 

Pierre a eu son 1er excès de vitesse au volant de la Renault Fuego 3 jours après le décès de sa mère. Et contrairement à Canal+, au Secours catholique et au fichier d'abonnements de Nice-Matin, le Service des cartes grises croit toujours sa mère de ce monde. 

Il paye alors l'amende au nom de sa mère depuis son téléphone portable, les 2 points de perdus sont quant à eux déduits du permis de conduire de sa mère. Ce qui arrange fortement notre narrateur puisqu'il n'a plus que 3 points sur son permis. 

Quelques excès de vitesse plus tard, il a épuisé les points du permis de conduire de sa défunte mère. La prévention routière convoque alors la maman décédée, toujours enregistrée dans leurs fichiers, pour un stage de bonne conduite en vue de récupérer quelques points. 

Arrive alors un drôle de personnage que notre narrateur rencontre. Lucie, une actrice sur le retour, bouillonnante comédienne à la retraite, ayant connu la mère du narrateur. Lucie lui propose de rentrer dans la peau de la défunte et de la remplacer auprès du ministère de l'intérieur afin de regagner les quelques points de permis. 

Lucie va tout faire pour jouer son rôle au mieux, jusqu'à porter la même fragrance que la défunte. 
Le narrateur, surnommé "Lapin" par Lucie telle une mère à son fils, est entré dans son jeu sans s'imaginer un seul instant qu'il serait si difficile d'en sortir car Lucie entre à merveille dans la peau du personnage. 

Scènes cocasses, tendresse et humour au rendez-vous !

Oh la la, j'ai passer un très bon moment lecture avec le dernier roman de Didier Van Cauwelaert. Une histoire plus vraie que nature d'un romancier aux prises avec la doublure de sa mère. On pourrait fortement faire des rapprochements entre le narrateur, Pierre, et l'auteur lui-même du roman puisque l'on retrouve certaines similitudes avec la vie de Didier Van Cauwelaert (le narrateur est un auteur niçois d'origine flamande comme l'auteur lui-même par exemple). 

C'est une histoire pleine d'humour avec des scènes très cocasses, vous l'imaginez, entre cette retraitée, actrice sur le retour, qui prend la place de la défunte mère du narrateur en vue de regagner quelques points de permis auprès des services de cartes grises qui croient cette mère toujours vivante. Le personnage de Lucie est très drôle, elle veut entrer dans la peau du personnage et à besoin de s'exercer, de s'immiscer dans sa vie, jusqu'à porter le même parfum. Les scènes sont irrésistibles de drôlerie. 

Mais pas que. Car on retrouve également de l'émotion, lorsque notre narrateur romancier se retrouve alors devant une fausse mère plus vraie que nature, vient alors des élans fusionnels qui réactivent en lui quelques conflits. 

On est du coup pris entre rires et émotions tendres. 

Le personnage du narrateur est touchant, et avec Lucie qui entre dans la peau du personnage de sa mère, il revit alors une partie de sa vie avec des bons et des moins bons moments. A vivre la situation, Pierre est troublé, déstabilisé, car les relations avec sa mère ont souvent été compliquées, voir conflictuelles. Mais le personnage de Lucie a plus d'un tour dans son sac pour lui faire comprendre certaines choses. 
Parlons-en du personnage de Lucie. Oh quel magnifique travail sur ce personnage !! Une femme qui n'a pas sa langue dans sa bouche, une retraitée complètement loufoque, saltimbanque à ses heures perdues. Mais au fond, on a une certaine émotion bien cachée et il y a tout à découvrir autour du personnage de Lucie. 

La plume de l'auteur est très agréable à lire, mêlant humour et tendresse. Les scènes cocasses sont très drôles et apportent beaucoup de fraîcheur à la lecture. Une lecture qui devient addictive plus on avance dans le roman. Et le dénouement est remarquable et apporte à réflexion. 

Un roman que j'ai beaucoup aimé, entre drôlerie et émotion. 
Je vous le recommande afin de passer un agréable moment lecture !


Merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture.

jeudi 13 octobre 2022

Sur mes épaules, tu bâtiras ton monde

 


Synopsis

Professeur de français passionné, Louis est le plus heureux des hommes depuis que sa femme Anna lui a annoncé qu’elle attendait leur premier enfant.
Tout à leur joie, ils partagent la bonne nouvelle avec leurs proches, se plongent dans les listes de prénoms, l’aménagement de la chambre du bébé…Mais leur bonheur est de courte durée : quelques semaines plus tard, on diagnostique à Louis une leucémie foudroyante.
Engagé dans une course contre la maladie, Louis fait la promesse à Anna d’être un père présent quoi qu’il arrive. Mais comment accompagner son enfant sur le chemin de la vie s’il est physiquement absent ?


Louis est l'homme le plus heureux. Il exerce un métier qui lui plaît, celui de professeur de français et sa passion se fait ressentir auprès de ses élèves avec qui il peut avoir de beaux échanges. Il est également marié à Anna. Dire que Louis aime Anna est sans doute trop faible. Il l'adore, et encore ça n'est toujours pas assez fort. Ils se sont rencontrés à 18 ans en fac de lettres et il n'a fallu à Louis qu'un battement de paupières pour savoir que cette femme lui offrirait un nouveau monde aux horizons merveilleux. 
Il ne le sait pas encore mais d'ici peu, Louis sera plus heureux que trois milliards sept cent cinquante mille hommes sur Terre. Anna a en effet une annonce à lui faire. Louis va devenir papa. 

Leur couple est une fusion amoureuse qui allait bientôt donner naissance à la somme de leurs êtres. Cet enfant serait le lien qui les unirait pour toujours. Louis n'en revient toujours pas et le bonheur est à son comble. L'euphorie est bien présente dans son cœur et dans sa tête, de même pour Anna. 

Au 2ème mois de la grossesse d'Anna, une fatigue soudaine et inexpliquée a fait une apparition surprise sur Louis. Il se lève chaque matin plus épuisé que la veille, et se rend au collège sans énergie.

Anna le trouve amaigri et pâle. Un coup de mou certainement, une cure de vitamine pour changer tout ça. 

Mais pas d'amélioration en vue. 

4ème mois de grossesse d'Anna. Le bonheur de la naissance est alors de courte durée, lorsqu'après des examens réalisés on diagnostique à Louis une leucémie foudroyante. Il ne faut pas perdre de temps pour entamer un traitement.

Ascenseur émotionnel pour Louis et Anna, tout se bouscule alors dans l'esprit de Louis. Il pense à leur enfant, à Anna, à ce bonheur. Tout va trop vite, en quelques semaines il avait appris les deux plus grandes nouvelles de son existence : Anna allait donner la vie, et lui peut-être rencontrer la mort.  Commence alors une course effrénée contre cette maladie. Louis fait une promesse à Anna, celle d'être un père présent quoi qu'il arrive.
Enorme coup de coeur !!

Je n'en suis pas à ma 1ère lecture d'un roman de la Collection Instants Suspendus des Editions de L'Archipel, et je suis à chaque comblée par des romans magnifiques. Ce roman de Julien AIME est un immense coup de coeur ! 

Entre les mains, on a une magnifique histoire, un instant de vie extrêmement émouvant où les émotions viendront vous prendre du début à la fin du roman entre joie et peine, rire et larmes. Je ne vous cache, et c'est la première fois que cela m'arrive, que les larmes me sont en effet venues plus d'une fois lors de cette lecture. On est pris par les émotions de ce couple, de cet homme qui se voit diagnostiqué une maladie foudroyante tout en apprenant la plus belle nouvelle de sa vie, celle de la naissance de son futur enfant. Le personnage de Louis passe par une multitude d'émotions diverses, de questionnements, de doutes, de peurs, de tristesse, tout en étant joyeux à la fois de savoir son enfant naître d'ici quelques mois. 

Je ne dirai rien de plus quant à l'histoire ni sur l'évolution de la maladie bien entendu. Je souhaite juste transmettre ces émotions que l'on vit aux côtés de ce couple, de cet homme, face à une bataille à mener. L'auteur a des mots justes, vrais, qui transmettent à merveille les émotions vécues face à une telle maladie, face à l'annonce de la maladie, tout en vivant un futur heureux événement également. Et justement, l'auteur sait parfaitement faire évoluer l'histoire car à aucun moment on ne peut deviner le dénouement du roman. 

J'ai vécu de très fortes émotions tout au long de ma lecture, entre rire et larmes en effet. 

J'ai aimé les personnages, magnifiques personnages. Personnages très réels par ce qu'ils vivent, ce qu'ils expriment. L'auteur est d'une grande justesse dans ses mots je vous l'ai dit. Le personnage de Louis est fort, combatif face à la maladie. Quant à Anna, elle passe également par 36 milles émotions et doit vivre sa grossesse tout en soutenant son conjoint. 
Parmi les personnages, on ne peut qu'apprécier les amis d'enfance de Louis, leurs rendez-vous qu'ils maintiennent malgré la maladie. Leur soutien, mais aussi leur humour toujours présent dans cette situation difficile. 
Une belle évolution apportée à chacun des personnages par l'auteur avec cette sensation de réalité qui nous amène à nous poser la question si l'auteur lui-même a été confronté à une telle situation pour retranscrire à la perfection des émotions vraies vécues par les personnages.
J'ai adoré la relation que Louis peut avoir avec certains de ses élèves, on ressent la passion du professeur de français qui aime justement transmettre à ses élèves sa passion. Des élèves que j'ai aimé suivre dans leur bienveillance envers leur professeur. 

Plume magnifique, vous l'aurez compris aussi, délicate, forte en émotions qu'elles soient drôles ou poignantes. J'ai aimé la construction que l'auteur a choisi pour le roman, celle des mois de grossesse d'Anna. Julien AIME transmet de très belles valeurs par ses mots, de forts messages sur les relations filiales, sur la maladie, sur la transmission, l'amitié, l'amour...beaucoup de sujets forts sont abordés tout au long du roman. 

Un auteur que je vais donc forcément suivre car très touchée par ses mots, sa façon de transmettre les émotions, sur les messages abordés...

Un roman lumineux, fort en émotions palpables tout au long du roman, qu'elles soient drôles ou poignantes. 
Ce roman ne vous lâchera pas de sitôt !!  


Merci aux Editions de l'Archipel pour cette lecture

lundi 10 octobre 2022

Le crime du prince de Galles


Synopsis

Homme de l'ombre du président de la République, Raoul Thibaut de Mézières opère en toute discrétion au cœur du Paris tumultueux de la Belle Époque.
En pleine nuit du mois de mai 1908, il est réveillé par un coup de téléphone : Marguerite Steinheil, une vieille amie, lui annonce que son amant vient de tuer son mari. Or cet amant n'est autre qu'Édouard VII, roi de Grande-Bretagne. Si cette affaire venait à être connue, les conséquences pourraient se révéler désastreuses pour la République. Affabulations ou vérité gênante ? Chargé officieusement par le président Fallières de s'en mêler, Raoul va se retrouver au cœur des secrets d'alcôve et des manœuvres politiques, entre une cocotte hystérique et les cancans journalistiques.
Raoul Thibaut de Mézières est arrivé à l'Elysée en 1899 embauché par le Président Faure pour un office particulier, celui d'élucider pour le compte de l'Etat ce que l'on appelle à Paris les affaires, pour ne pas leur donner de plus vilains noms. Ce jour-là où il fût embauché, fût le même jour de la mort du Président Faure, le 16 février 1899 et il fallut qu'un président meure dans l'exercice d'activités cachées pour qu'un fonctionnaire soit ensuite chargé d'élucider avec discrétion les énigmes liées au pouvoir et de leur trouver des solutions politiquement acceptables. 

Raoul Thibaut de Mézières n'appartiendra jamais ni à la préfecture de police, ni aux Renseignements généraux. Il occupera durant 40 ans une fonction de police parallèle à laquelle trois Républiques successives auront recours.

En pleine nuit du mois de mai 1908, Raoul est réveillé par un coup de téléphone de son amie Marguerite Steinheil. Elle lui annonce que son amant vient de tuer son mari. Son amant n'est autre qu'Edouard VII de Grande-Bretagne, roi de Grande-Bretagne.

Une affaire que va devoir étouffer Raoul Thibaut de Mézières car les conséquences de cette affaire si elle devenait connue de tous, pourrait avoir de grave conséquence pour la République. 
Il est donc chargé officieusement par le président Fallières de gérer cette affaire. Il va devoir tout faire pour éviter un scandale, pour sauver l'Etat, entre complots d'Etats et autres affaires, dans cette ambiance de secrets et manœuvres politiques et cancans journalistiques.

Intéressante lecture.

Je ne connaissais absolument pas ce polar historique issu d'une série de trois ouvrages ayant pour personnage principal Raoul Thibaut de Mézières. J'avais trouvé ce livre en boîte à livres et je dois dire que le synopsis m'a de suite intéressée sur une affaire que je ne connaissais pas. J'avoue également avoir été attirée par l'époque où se déroule l'histoire puisque j'adore tout ce qui touche à l'époque de la Belle Epoque. 

J'ai apprécié cette découverte livresque où j'ai d'ailleurs trouvé qu'il s'agissait là plus d'un roman historique qu'un polar historique. Le fait de n'avoir lu que ce 2ème opus ne m'a pas du tout dérangée, l'histoire est propre au roman. Je me suis donc intéressée à cette affaire d'Etat que l'on nomme l'affaire Marguerite Steinheil qui a vraiment existée. L'auteur a su mélanger faits réels historiques à une fiction. Nous sommes donc en effet plutôt dans un roman historique où l'intrigue correspond plus à une affaire politique qu'à une enquête policière. 

Les informations historiques sont riches et intéressantes, et j'ai aimé découvrir cette intrigue affaire d'Etat dont je n'avais jamais eu écho. On découvre la vie de Marguerite Steinheil, bien que l'auteur est rajouté dans ce roman quelques faits de fiction à sa vie réelle.
Marguerite Steinheil, que j'ai découverte ici, fût une figure importante de la vie parisienne à cette époque de la Belle Epoque. Entre autre elle fût la maîtresse du président Félix Faure. 

L'histoire est donc vraie sur sa base, amenée en fiction par l'auteur tout en nous livrant des secrets d'alcôve de l'Etat. Je me suis totalement laissée embarquer par l'histoire que j'ai trouvé intéressante à suivre. 

On découvre également le personnage de Raoul Thibaut de Mézières, en place pour résoudre des affaires cachées qui pourraient nuire à l'Etat.

L'énigme tourne ensuite autour du fait si Edouard VII est coupable ou non dans cette affaire.

La plume est agréable, les informations fournies sont très intéressantes sur le plan historique. Les mœurs de la République de l'époque ainsi que certaines manœuvres politiques nous sont révélées par l'auteur, secrets d'alcôve.

Une découverte pour ma part, plus une lecture historique que polar. 



mercredi 5 octobre 2022

Le voile des apparences


 
Synopsis

Après avoir pris son petit-déjeuner, une vieille dame décède, apparemment d'une mort naturelle. Un jeune homme atteint d'autisme semble recevoir les "messages" de cette défunte qui prétend avoir été assassinée.
Ce roman propose de considérer autrement la survie de la conscience ainsi que le handicap de l'autisme. C'est la deuxième enquête de Yoann Clivel.
Dans un immeuble parisien, une femme tombe en se préparant son bol de chicorée. Elle n'entend plus le bol qui continue de tourner sur lui-même. Elle ignore même qu'elle est tombée, qu'elle a glissé sous le banc. La tête lui tourne, elle tente de crier, un seul chuintement s'exhale de sa bouche fermée. Elle n'arrive plus à bouger, il faut qu'elle écrive ce qui lui arrive, qu'on comprenne. Pourquoi il fait noir ? Que lui arrive t-il ? Ecrire, écrire...si seulement elle pouvait. Son cœur cesse alors de battre. 
La voisine de l'étage du dessous a entendu un bruit sourd comme celui d'un corps qui tombe, suivi d'un silence. Inquiète de ce silence, trois heures après le commissariat de quartier est appelé. 

Major à la police judiciaire de Paris, 3ème district, Yoann Clivel ne le sait pas encore mais une série d'événements vont lui faire vivre un enfer. S'il est devenu flic, c'est à la suite de la mort de son père il y a 30 ans. Et depuis 30 ans, Yoann est rongé par une enquête particulière, la mort de celui-ci. Il a dédié sa vie à la police dans le seul but de pouvoir découvrir un jour le meurtrier de son père. Yoann n'avait alors que 10 ans, lorsque son père a été retrouvé mort dans la rue. 

L'ensemble de la brigade est très affectée par un drame. Yoann va devoir affronter une série d'événements qui vont l'entraîner dans un tourbillon où il va perdre pied. La tristesse, la colère, la culpabilité lui déchirent le cœur et le ronge. Il ne va alors avoir d'autres choix que de consulter en hôpital psychiatrique.

Là-bas, il est abordé par un couple ayant la cinquantaine, parent d'un jeune homme de 17 ans atteint d'autisme. Un enfant que les statistiques avaient décrété peu capable d'apprentissages et autonome en rien. 
Mais, la mère de Sam avait vu un beau jour un événement particulier. Son fils assis à un bureau, tenant un cahier et écrivant des mots collés entre eux. Tous les 4 ou 5 jours, elle le retrouvait de la même façon. Et les lignes s'accumulaient. Les pages étaient aujourd'hui couvertes d'une écriture maladroite. Les parents avaient eu alors l'idée de présenter les écrits de leur fils à un psychiatre de l'hôpital qui avait diagnostiqué le jeune homme comme schizophrène. On ne pouvait plus rien pour l'adolescent hormis un internement avait décrété l'hôpital psychiatrique. 

Le couple de parents ne peut supporter la décision que l'hôpital pense que leur fils soit dangereux, dément. L'hôpital les oblige à placer l'adolescent contre leur gré. 

Ils ont donc rencontrer Yoann dans les couloirs de l'hôpital lors de l'une de ses venues en consultation, ils ont entendu le métier qu'il exerce. Ils ont besoin de Yoann pour prouver que leur fils n'est pas fou et que le corps médical cesse de décider pour le couple comme quoi un internement est essentiel pour leur fils et pour autrui. La seule solution est pour eux qu'un flic comme Yoann résolve l'énigme des écrits de leur fils. Devant le désespoir des parents, Yoann accepte de lire les écrits de Sam. 

C'était dur à accepter mais après la lecture du cahier de Sam, Yoann devait admettre que tout ceci était troublant. Il devait avoir un avis éclairé sur l'écriture automatique, c'est à dire recevoir les écrits d'une personne morte. Ici, auprès de Sam, des mots dictés par une femme qui semble t-il a été assassinée selon ses dires. 

Supercherie ? Piste à prendre au sérieux ? Victime d'un crime parfait ? Tout cela constitue une série de défis pour Yoann, un défi à son imagination, un défi au monde réel, un défi à l'enquêteur qu'il est.  D'autant plus que c'est en se penchant sur ces défis qu'il se pourrait qu'il trouve la clé de l'énigme autour de la mort de son père...

Jeu de pistes.

J'avais beaucoup aimé le 1er opus de la série de polars guérisseurs de Natacha Calestrémé, avec Le Testament des abeilles. Série mêlant enquêtes policières à des protocoles guérisseurs pour surmonter des épreuves de la vie. Une série de 4 enquêtes ayant pour personnage principal Yoann Clivel, flic à la police judiciaire de Paris. Totalement conquise par le 1er opus, je le suis également ici. 

Une enquête à nouveau très originale avec une intrigue là-aussi captivante et très bien menée. Enquête originale puisque toute la série est basée aussi sur le paranormal. Ici on retrouve l'écriture automatique : mode d'écriture appelée aussi psychographie, une pratique spirite d'une personne qui écrit sans regarder le papier ni ce qu'elle écrit, moyen de communication avec des esprits désincarnés. 
On découvre alors cette pratique très bien expliquée par l'autrice.

Une pratique utilisée par un jeune homme dans cette enquête, un jeune homme autiste. D'un point de vue psychologique, j'ai trouvé cette lecture très intéressante. Natacha Calestrémé met en avant ce handicap, sa prise en charge qui, notamment, peut être mal interprété et mal pris en charge justement par le corps médical. L'autrice ose dire certaines choses et j'ai trouvé ça très intéressant. 

Comme dans chaque opus de la série, Natacha Calestrémé glisse deux protocoles guérisseurs au coeur de l'intrigue. Ici on retrouve le protocole 22 pour sentir en soi l'âme du disparu, et le protocole 18 pour reprendre goût à la vie. C'est bénéfique et là-aussi ça apporte à réflexion et prises en compte.

Les personnages sont toujours très intéressants à suivre, j'aime l'évolution que l'autrice a créée autour d'eux. Je ne peux rien vous révéler mais une grosse surprise nous attend dès le début du polar, un événement qui va chambouler toute l'équipe de la brigade. Une grande part de psychologie prend place alors au sein de cette lecture. Psychologie finement menée et qui amène à réflexion.

L'enquête policière amène également sur la vie privée du personnage principal Yoann Clivel et sur la mort de son père qui tient une place importante dans ce 2ème opus. Ce polar contient alors 2 intrigues qui se mutualisent parfaitement. 

La plume est toujours très fluide, très riche. Natacha Calestrémé nous transmet sa passion à travers cette série de polars guérisseurs. Les messages sont très instructifs tout comme dans le 1er opus. Le prologue met en bouche. Rien n'est tabou, c'est ce que j'aime aussi. Natacha Calestrémé, ici, nous propose de considérer autrement la survie de la conscience, de manière simple, accessible, par le biais de l'utilisation de l'écriture automatique pour contact avec les défunts.

J'ai déjà dans ma pile à lire le 3ème opus de la série qu'il me tarde de découvrir.

A nouveau, une enquête passionnante tout en mêlant psychologie, 
handicap de l'autisme et réflexion sur la survie de la conscience. 



Merci aux Editions Le Livre de Poche pour cette lecture.



Le testament des abeilles : ICI





lundi 3 octobre 2022

Comme une ombre

 



Alexandra est archéologue, et est aussi la fille d'un homme d'affaires milliardaire. Elle est d'un tempérament indépendant, veut être libre de vivre la vie qu'elle souhaite et parcourir le monde pour son travail comme bon lui semble. Son père, Richard Dickinson, n'est pas du même avis. L'homme est protecteur envers sa fille, un peu trop même au goût d'Alexandra. Richard Dickinson la protège du monde des affaires qui l'entoure en lui flanquant un garde du corps pour qu'il la suive partout. 

Mais Alexandra ne supporte pas d'être suivie continuellement par ces gardes du corps recrutés par son père. Et elle en a épuisé plus d'un qui a rendu son tablier pendant sa mission. Oui, Alexandra a plus d'un tour dans son sac et épuise les gardes du corps embauchés par son père en les semant d'un pays à l'autre ou bien en les faisant craquer les uns après les autres. Elle aspire à une vie normale et à sa liberté.

Le dernier en date a déjà démissionné... Alors Dickinson n'a d'autres choix que de passer à la manière forte en embauchant un militaire, le meilleur qui soit classé. Rien n'est trop bon pour la protection de sa fille. Il embauche alors Tom Drake qui, jusqu'ici, n'a jamais fait de protection en tant que garde du corps. Il a plutôt une carrière remarquable dans l'armée. Lorsqu'on lui impose cette mission, il est alors bien décidé à la remplir et il est près à suivre Alexandra de pays en pays, coûte que coûte, comme une ombre. 

Mais rien ne vas se passer comme il le prédisait une fois qu'ils seront arrivés au Maroc. Et Alexandra n'a toujours pas bien saisit la valeur qu'elle peut avoir aux yeux de certains vis à vis du métier de son père... Elle veut une vie de liberté comme elle l'entend...au risque de s'en mordre les doigts.
Lecture détente.

Un roman qui m'avait fait de l'oeil par le fait qu'il soit écrit à 4 mains par un couple à la ville, Pascale & Gilles Legardinier. En plus de ça, bonus à l'intérieur de l'ouvrage puisqu'on y retrouvait les secrets de la création de ce roman. Intéressant. 

En effet, ce bonus sur les secrets de la création à 4 mains de ce roman est intéressant à parcourir. Et c'est un bonus que l'on retrouve pour une fois en début de livre, avant d'entamer le roman en lui-même. On découvre alors les coulisses du périple d'Alexandra et Tom Drake avant de connaître leur histoire. On a alors une quinzaine de pages explicatives, que j'ai trouvées intéressantes à suivre d'autant plus que l'on n'a pas encore découvert l'histoire en elle-même. 

Passons donc maintenant à l'histoire. Une lecture totalement détente, parfaite en période estivale d'ailleurs. Avouons-le, elle est un brin fleur bleue... Un petit peu étonnée d'ailleurs car je ne m'attendais pas autant à cela. C'est une lecture très rafraîchissante mais les rebondissements n'apportent aucune surprise puisque tout est prévisible à l'avance tant au niveau des scènes d'actions que des scènes de romance. L'auteur qualifie lui-même cet ouvrage comme une lecture à l'eau de rose et en effet on y retrouve beaucoup de clichés. 

Mais il n'empêche que la lecture reste agréable. J'ai aimé voyager d'un pays à l'autre aux côtés d'Alexandra grâce à son métier d'archéologue.

La plume est agréable, et on note que Madame a su apporter un peu de fraîcheur dans l'écriture du roman. L'auteur avoue dans les pages bonus sur la création du roman, que celui-ci a été écrit à la suite d'un pari comme quoi il pouvait relever le défi d'écrire un roman à l'eau de rose. Pari gagné. 

Au total, une lecture que je ne garderai pas forcément en mémoire 
mais avec laquelle j'ai passé un agréable moment au cours de l'été.