lundi 27 mars 2023

Les victorieuses

 




Solène est une brillante avocate. Elle a sacrifié sa vie personnelle pour sa carrière. Elle n'a pas d'amis, ni d'amour, et plus de rêves. Enfant, elle était portée d'une imagination foisonnante. A l'adolescence, elle rêvait en secret de devenir écrivaine. Aujourd'hui, elle doit se reconstruire. 

Se reconstruire après un burnout. En anglais ce terme paraît plus léger, plus branché. Il sonne mieux que dépression. Solène n'y croyait pas au début. Ce n'est pas elle, non. Mais le surmenage professionnel est un mal fréquent. Elle l'apprendra de la bouche de son psychiatre qui la prend en charge après son burnout. Désormais, elle ne veut plus remettre les pieds au Cabinet, impossible pour elle de retourner au travail. 

A son psychiatre, elle avoue avoir peur de dériver. Il lui suggère alors de faire quelque chose pour les autres. Pourquoi pas du bénévolat. Elle ne s'attendait pas du tout à cette proposition mais elle ne se supporte pas non plus avachie dans son canapé. Il faut sortir de soi, retrouver une raison de se lever le matin, se sentir utile à quelque chose ou quelqu'un. 

Du bénévolat, mais où ? Elle découvre une petite annonce à laquelle elle répond : mission d'écrivain public recherché pour une association. Ecrivain public...ça n'est pas écrivain comme dans ses rêves d'enfant mais ça s'en rapproche.

Il s'avère que cette mission est pour un foyer logement pour femmes. Et ça, ça lui fait peur. Elle y voit précarité, misère, et craint de ne pas être assez forte pour affronter cela. 

Le lieu ? Le Palais de la femme, à Paris. Le foyer est beaucoup plus grand qu'elle ne se l'imaginait. Une façade extraordinaire, un édifice du début du XXe siècle. Mais les premiers jours sont froids. Les résidentes sont distantes vis à vis de Solène. Elles s'appellent Binta, Sumeya, Salma, Renée... Mais Solène est bien décidée à résister, à trouver sa place parmi ces femmes aux destins tourmentés. 

Un siècle plus tôt, Blanche Peyron, Capitaine de l'Armée du Salut, œuvre en faveur des démunis. Elle se bat chaque jour pour offrir un refuge, une soupe. Au dépens même de ses propres soucis de santé. Blanche Peyron voue sa vie à l'Armée du Salut, notamment pour offrir un toit à toutes les femmes exclues. Et elle va se battre et ne renoncera à rien pour obtenir ce foyer. Il prendra le nom de Palais de la femme. 

Quel lieu !!

Le Palais de la femme... ce nom résume à lui seul les lieux. J'ai découvert avec plaisir l'histoire de ce lieu mythique mais aussi de l'Armée du Salut et de cette femme qui s'est battue toute sa vie pour offrir un refuge ou une soupe. 

Je ne connaissais pas du tout l'histoire de ce palais parisien. Et quelle merveilleuse histoire autour de ce palais, entre présent et passé pour en découvrir sa création et son côté historique. 
Un côté historique alliant le présent des lieux, où l'on découvre des héroïnes fortes et très attachantes. 
Laëtitia Colombani allie parfaitement ce côté historique au présent avec une histoire actuelle concernant une jeune femme victime d'un burnout et devant apprendre à se retrouver et se reconstruire. Pour cela, elle effectue du bénévolat auprès de femmes qui ont connu des moments tragiques dans leur vie.

Les habitantes de ce foyer sont touchantes. On fait leur connaissance petit à petit, on découvre leurs drames, mais aussi leur puissance de vie. Des femmes venues des 4 coins du globe. Chacune apportant leur courage et leur force. 
Et puis, parmi elles il y a Solène qui doit se reconstruire. Une jeune femme seule, qui n'a ni amis, ni amour, ni famille, et plus de rêves. Ce rêve d'enfant et d'adolescente de devenir écrivaine. Alors peut-être que cette mission de bénévolat en tant qu'écrivain public lui sera bénéfique. 

Mais elle ne s'attendait pas à rencontre aussi distante avec les femmes du foyer. Il faut s'accoutumer à leurs silences, leurs manières, et leur façon de dire merci aussi. Parfois un regard suffira. C'est touchant, délicat, et on comprend tout.

La solidarité est présente tout au long du roman. Et Solène sera bouleversée par son expérience. Les messages de l'autrice sont très intéressants, les émotions palpables. 

Il y a également le côté historique qui prend une place importante car on alterne les chapitres entre présent et passé pour découvrir l'Histoire de ce Palais de la femme et de Blanche Peyron, elle aussi une héroïne forte car elle a donné sa vie pour l'Armée du Salut.  Quel combat elle a mené !! Elle a donné sa vie entière à l'Armée du Salut. Et franchement, sans ce livre de Laëtitia Colombani, je n'aurai rien su de cette femme, de son dévouement, et de son courage, et notamment tout ce qu'elle a fait pour la protection de la femme. 

J'ai fait la connaissance de femmes passionnantes, toutes autant qu'elles sont dans ce roman.

J'ai également découvert par le biais de cette lecture, la plume de Laëtita Colombani. Des mots remplis de courage, de bienveillance, de solidarité, d'espoir aussi. Parfois même, elle nous fait comprendre qu'il n'y a pas besoin de mots, un regard, un sourire, seront là pour remplacer parfois les paroles. Elle intègre à ce roman différents thèmes très actuels, la condition de la femme, la solidarité, la bienveillance, mais aussi celui de la dépression, le surmenage professionnel.

Je vous conseille de découvrir ce Palais de la femme, 
pour ne pas oublier ces héroïnes d'une puissance incroyable.


2 commentaires:

  1. Merci pour cette belle chronique ! ça me tente bien.
    Il faut absolument que je lise "La tresse".
    Bonne journée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci ;-) Toujours pas lu La tresse non plus, il est dans ma pal

      Supprimer

Merci de votre passage sur le blog !