La mère du narrateur, qui passait rarement inaperçue, vient de décéder d'une façon bien particulière. Après tant d'années de tensions et de reproches à mots couverts sous ses démonstrations d'amour, les premiers mois de sa mort furent moins difficiles à vivre que prévu pour Pierre.
Dans son legs pour son fils, il y a la Renault Fuego, relique des 80's, bolide écarlate que, trente ans durant, elle avait bichonné comme une Ferrari. Un coupé milieu de gamme, aussi oublié que ringard, version Turbo passant de zéro à 100 km/h en huit secondes. Une pétulante vintage qui change notre narrateur des mollesses de la pantoufle hybride qu'il conduit à Paris.
Pierre a eu son 1er excès de vitesse au volant de la Renault Fuego 3 jours après le décès de sa mère. Et contrairement à Canal+, au Secours catholique et au fichier d'abonnements de Nice-Matin, le Service des cartes grises croit toujours sa mère de ce monde.
Il paye alors l'amende au nom de sa mère depuis son téléphone portable, les 2 points de perdus sont quant à eux déduits du permis de conduire de sa mère. Ce qui arrange fortement notre narrateur puisqu'il n'a plus que 3 points sur son permis.
Quelques excès de vitesse plus tard, il a épuisé les points du permis de conduire de sa défunte mère. La prévention routière convoque alors la maman décédée, toujours enregistrée dans leurs fichiers, pour un stage de bonne conduite en vue de récupérer quelques points.
Arrive alors un drôle de personnage que notre narrateur rencontre. Lucie, une actrice sur le retour, bouillonnante comédienne à la retraite, ayant connu la mère du narrateur. Lucie lui propose de rentrer dans la peau de la défunte et de la remplacer auprès du ministère de l'intérieur afin de regagner les quelques points de permis.
Lucie va tout faire pour jouer son rôle au mieux, jusqu'à porter la même fragrance que la défunte.
Le narrateur, surnommé "Lapin" par Lucie telle une mère à son fils, est entré dans son jeu sans s'imaginer un seul instant qu'il serait si difficile d'en sortir car Lucie entre à merveille dans la peau du personnage.
Scènes cocasses, tendresse et humour au rendez-vous !
Oh la la, j'ai passer un très bon moment lecture avec le dernier roman de Didier Van Cauwelaert. Une histoire plus vraie que nature d'un romancier aux prises avec la doublure de sa mère. On pourrait fortement faire des rapprochements entre le narrateur, Pierre, et l'auteur lui-même du roman puisque l'on retrouve certaines similitudes avec la vie de Didier Van Cauwelaert (le narrateur est un auteur niçois d'origine flamande comme l'auteur lui-même par exemple).
C'est une histoire pleine d'humour avec des scènes très cocasses, vous l'imaginez, entre cette retraitée, actrice sur le retour, qui prend la place de la défunte mère du narrateur en vue de regagner quelques points de permis auprès des services de cartes grises qui croient cette mère toujours vivante. Le personnage de Lucie est très drôle, elle veut entrer dans la peau du personnage et à besoin de s'exercer, de s'immiscer dans sa vie, jusqu'à porter le même parfum. Les scènes sont irrésistibles de drôlerie.
Mais pas que. Car on retrouve également de l'émotion, lorsque notre narrateur romancier se retrouve alors devant une fausse mère plus vraie que nature, vient alors des élans fusionnels qui réactivent en lui quelques conflits.
On est du coup pris entre rires et émotions tendres.
Le personnage du narrateur est touchant, et avec Lucie qui entre dans la peau du personnage de sa mère, il revit alors une partie de sa vie avec des bons et des moins bons moments. A vivre la situation, Pierre est troublé, déstabilisé, car les relations avec sa mère ont souvent été compliquées, voir conflictuelles. Mais le personnage de Lucie a plus d'un tour dans son sac pour lui faire comprendre certaines choses.
Parlons-en du personnage de Lucie. Oh quel magnifique travail sur ce personnage !! Une femme qui n'a pas sa langue dans sa bouche, une retraitée complètement loufoque, saltimbanque à ses heures perdues. Mais au fond, on a une certaine émotion bien cachée et il y a tout à découvrir autour du personnage de Lucie.
La plume de l'auteur est très agréable à lire, mêlant humour et tendresse. Les scènes cocasses sont très drôles et apportent beaucoup de fraîcheur à la lecture. Une lecture qui devient addictive plus on avance dans le roman. Et le dénouement est remarquable et apporte à réflexion.
Un roman que j'ai beaucoup aimé, entre drôlerie et émotion.
Je vous le recommande afin de passer un agréable moment lecture !
Merci aux Editions Albin Michel pour cette lecture.
Coucou. Je ne connaissais pas du tout, et même si ce n'est pas trop mon genre de lecture, je pense que ça pourrait quand même me plaire :D
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