mardi 20 décembre 2016

Monestarium



Auteur : Andrea H. JAPP


Editeur : Le Livre de Poche
Collection : Policier
Policier historique - Moyen-Age - Abbaye
Pages : 376
Parution : Mars 2009











Synopsis :

1288. Al Iskandarïyah, Egypte.
Un marchand récupère la lourde besace d'un voyageur agonisant, ignorant qu'il vient de signer son arrêt de mort. Il est égorgé alors qu'il tente de vendre le sac à l'intermédiaire du comte Aimery de Mortagne. 1307, abbaye de femmes des Clairets, France. Une moniale, Angélique, est découverte étranglée. Sans doute parce qu'elle ressemblait beaucoup à l'une de ses sœurs, Marie-Gillette d'Andremont, qui a fui l'Espagne après l'assassinat de son amant. D'autres meurtres surviennent. Se peut-il que le meurtrier soit le même que celui de l'amant de Marie-Gillette? Et quel est donc le rôle exact du comte de Mortagne, qui arrive très à propos à l'abbaye? Construit comme un huis clos, Monestarium est un thriller historique haletant.



1288 - Egypte

Il y a d’abord une mystérieuse besace qui est passée de mains en mains. Tant convoitée, celle-ci sera volée dans des conditions sanglantes par l’intermédiaire d’un noble chrétien. Comme une malédiction jetée sur cette mystérieuse besace, elle aura fait tuer la plupart des personnes qui l'auront eu entre leurs mains. Que renferme-t-elle de si précieux ? 

Quelques années plus tard 1307.
Abbaye des Clairets, France.

L'Abbaye des Clairets est une abbaye de femmes située en France dans le comté de Mortagne dans le Perche. A cette époque, l’Abbaye des Clairets fait partie des plus importantes, et est généreusement pourvue, mais aussi exemptée de charges. Elle a droit de haute, de moyenne et de basse justice sans requérir l’aval du grand bailli. Des terres ont été accordées à l’abbaye, et le bois de chauffage est fourni. Moult privilèges ont donc été concédés à ce monastère de femmes qui compte environ 300 moniales, une cinquantaine de novices et environ 80 serviteurs laïcs.
 
Si bien que cette abbaye s’est vite transformée en véritable ruche à la valeur foncière et commerciale très imposante et faisant rêver nombreux petits seigneurs. Une abbaye comptant de nombreux bâtiments et protégée par un haut et interminable mur d’enceinte.

A sa tête, les jeunes moniales, sur recommandation du Pape Clément V, ont élu comme abbesse une très jeune femme tout juste âgée de 15 ans, Plaisance de Champlois, dont le parrain n’est autre que le Pape Clément V d’ailleurs. Très mature pour son âge, elle possède une intelligence et une intégrité hors pairs, et c’est peut-être ceci qui a fait qu’elle soit élue à la tête de cette abbaye... Non sans mal, car cette succession a été assez difficile puisque dans la course à l’élection se trouvait  la grande rivale de Plaisance de Champlois, la grande prieure Hucdeline de Valézan qui, forcément, ne voit pas d’un si bon œil l’élection de Plaisance de Champlois. Hucdeline de Valézan, soutenue par son frère, qui n’est autre qu’un ambitieux archevêque, tentera tout ce qu’elle peut pour discréditer la jeune abbesse à la tête de l’abbaye.  
Premier moment fort pour Plaisance de Champlois en sa qualité d’abbesse, sur ordre du Pape, du Roi et la vive insistance du Comte de Mortagne, l’abbaye des Clairets va devoir accueillir une cinquantaine de lépreux que la maladrerie du Comte de Mortagne ne parvient plus à absorber.
 
La disposition des bâtiments au sein de l’abbaye étant mal agencée, Plaisance de Champlois se rend bien compte que rien ne pourra épargner les sœurs autant sur la vision et la déchéance physique des malades que sur la crainte des sœurs d’une probable contagion au sein propre de l'abbaye.
 
Un ordre qui est donc difficile a accepter par les moniales.
Et celui-ci sera donné à point nommé pour la tâche que s’est faite Hucdeline de Valézan de nuire à la jeune abbesse à la tête de l’abbaye. Pour cela, Hucdeline s’épaulera de sa fidèle sous-prieure Aliénor de Ludain.
 
Du pain béni pour Hucdeline, la mort tragique d’une des jeunes moniales de l’abbaye. Angélique, retrouvée morte égorgée. Un fait très curieux remarqué en premier lieu est que cette jeune femme ressemblait étrangement à une autre moniale, Marie-Gillette d’Andremont qui a fui l’Espagne après le meurtre de son amant tué par deux hommes.
 
Plaisance de Champlois va devoir agir vite pour élucider cette mort, sa force de caractère et son esprit de fin limier viendront l’aider dans cette quête. Elle devra affronter bien des évènements déstabilisants, surtout pour sa première élection, entre l’accueil des lépreux et ce meurtre qui sera le premier d’une série au sein des murs de l’abbaye... et bientôt la révolte des lépreux accueillis à l’abbaye.


Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu d’ouvrage d’Andrea H. Japp.
 
Une intrigue politico-religieuse captivante. Ça a été assez difficile d’en faire un résumé car c’est très riche en intrigues, en descriptions et faits historiques. L’histoire est bien construite.
Le début paraît un peu lent mais tout ça va se réveiller progressivement. Puis, l’auteur parvient à planter une ambiance mystérieuse au sein de cette abbaye. Des rebondissements viendront agrémenter l’histoire.

On arrive à suivre la vie des moniales dans leurs tâches quotidiennes tout en étant dans un polar historique.
Les personnages sont assez conséquents, ça peut être assez déstabilisant parfois d’ailleurs.

 
Certains personnages que l’on côtoie un peu plus sont attachants, intéressants, de caractère fort. Notamment Plaisance de Champlois, toute jeune abbesse nouvellement élue, qui, d’un caractère fort et dotée d’une intelligence, sera tout de même confrontée à ses propres doutes. On sent que cette jeune femme est intègre.
D’autres personnages seront moins attachants, avides d’ambition et de réussite coûte que coûte.

 
J’ai mis un peu plus de temps que d’habitude pour lire ce polar, au vu de l’écriture très soignée, de l’aspect historique très riche et intéressant, du nombre de personnages présents, et des références historiques apportées par l’auteur grâce à de nombreux nota-bene en bas de pages.
 
Oui, une écriture très riche autant sur les mots employés que sur les références historiques. L’auteur est parfaitement documentée et intègre toutes les descriptions au roman, sur la vie des moniales, leur quotidien et tâches diverses. Beaucoup de choses à engloutir mais je trouve ça très intéressant.


Un très bon polar historique avec une intrigue bien ficelée
et références historiques pointilleuses.
Un style un peu difficile mais il en devient riche et intéressant.
 Une époque historique intéressante à aborder en plus !

 

1 commentaire:

Merci de votre passage sur le blog !