mardi 15 octobre 2019

AIR






Auteurs : Bertil Scali / Raphaël de Andréis

Editeur : Michel Lafon
Romans - Dystopie - SF - Ecologie - Environnement - Ecocide - Climat - Réchauffement climatique - France - Région - Aubrac - Politique - Dictature - Famille - 
Pages : 315
Parution : 29 août 2019
Merci aux Editions Michel Lafon pour cette lecture







Synopsis

Écologie : la démocratie a échoué, l'heure de la dictature est venue.
Je m'appelle Samuel Bourget. Je suis né en 1969, l'année où Neil Armstrong posant le pied sur la Lune a déclaré : " C'est un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour l'humanité. " Cette phrase a comme scellé le caractère de ma génération : l'optimisme à tout prix. Mes parents étaient pleins d'espoir pour mon avenir. Celui-ci s'annonçait pavé de plaisirs et de joies. Sauf qu'il n'en a rien été. Le monde qu'ils m'ont laissé a été anéanti et il ne reste presque rien de mon enfance. J'ai moi-même contribué à l'hécatombe. Des hommes ont été jugés et condamnés selon leur responsabilité dans le génocide écologique – " l'écocide ", ont dit les juges – qui se profilait, et qui, heureusement, a pu être évité. D'autres ont gravi les échelons du nouvel ordre en raison de leur engagement au service de l'écologie. À mon sens, ce n'était rien d'autre qu'une dictature. Bien plus tard, les révélations sur les excès de la cellule AIR ont mis fin à ce régime. Lors de leur procès, les dirigeants verts ont affirmé avoir sauvé l'humanité. C'est possible. Mais à quel prix ?

À l'époque, mieux valait ne pas être dans leur collimateur. Comme moi lorsqu'ils m'ont inscrit sur leur liste noire : la liste carbone.
Samuel Bourget est né l'année où l'homme a posé un pied sur la Lune, en 1969. Aujourd'hui il a 50 ans, et vit à Paris.

Nous sommes bien loin du premier pas sur la Lune et depuis ce temps, la Terre, elle, a souffert. Le monde que ses parents lui ont laissé a été anéanti et Samuel a contribué à l'hécatombe. Il ne lui reste pas grand chose de son enfance. 

Des hommes ont été jugés et condamnés selon leur responsabilité dans le génocide écologique, l'écocide. Sans y prêter attention, chaque être humain a laissé des traces de son comportement environnemental : relevés bancaires, achats en ligne, photos sur les réseaux sociaux... autant de preuves de notre attitude de pollueurs.

Aux dernières élections présidentielles a été élue une présidente. Avec cette élection, on a voté pour une dictature écologique. Cette dictature écologique votée par les Français sera présente pour châtier les pollueurs, que ce soit vis à vis des civils ou bien des entreprises.

A été créée une police écologique, et la création de l'AIR. L'AIR est une cellule digitale chargée de calculer l'empreinte individuelle des citoyens à l'aide de l'intelligence artificielle. Elle fait partie des premières mesures baptisées Green New Deal. Mise en place d'un pôle judiciaire pour traquer les pollueurs, particuliers ou entreprises. Les consignes sont drastiques...

Samuel, est inscrit sur la liste noire, la liste carbone. Pour son patron, il avait accepté d'exécuter certaines choses. Sans le savoir, il était devenu l'homme de paille d'une escroquerie environnementale. Et il fallait un coupable... ce serait lui.

Il a d'abord pensé à se rendre. Mais la sentence, il le savait, était sévère. Samuel avait peur...
Il a donc décidé de s'enfuir. S'enfuir avec sa famille, sa femme, son fils et sa fille. Quitter Paris tant qu'il était encore tant, car bientôt on allait fermer les portes de cette ville et plus personne ne pourrait en sortir.

Il n'a alors que très peu de temps pour organiser sa fuite car la police écologique allait être rapidement à ses trousses.  Il décide d'aller se mettre au vert dans la maison des parents de sa femme, en Aveyron. Mais ils ne sont pas les seuls à avoir cette idée de se rendre en Aubrac. 

L'occasion sera peut-être alors de se reconnecter avec la nature, sans téléphone, sans matériel électrique. Prendre conscience... et d'ailleurs, rapidement, Samuel se pose la question d'où est passée son enfance heureuse... L'été à la mer et l'hiver à la montagne... Samuel souhaite que ses enfants puissent eux aussi vivre pleinement une enfance comme il l'a vécue. Pour cela, il faut prendre conscience de beaucoup de choses dans cet état d'urgence écologique afin de préserver la Terre qui a déjà tant souffert. 

Mais Samuel n'est pas au bout de ses surprises, car la police écologique est sur la trace des nombreux fuyards...

Une lecture qui fait prendre conscience !!!

En effet, voilà une lecture qui amène à réflexion sur biens des points ! Une dystopie écologique, politique, écrite en duo par un écrivain/reporter et un dirigeant d'un grand groupe de communication. 

Une lecture qui m'a intéressée dès les premiers instants de lecture et je me suis laissée happer rapidement dans ce roman fiction. 

Un des points intéressants, et un bon choix des auteurs, est que l'histoire se déroule dans un futur extrêmement proche de notre époque actuelle. Du coup, notre état de conscience en prend un coup puisque nous nous retrouvons en plein dans un écocide, soit un génocide écologique très actuel. En somme, on a consommé voir surconsommé les éléments de notre chère Terre et nous sommes arrivés à un point de non retour. On peut le dire... on est en effet pas loin de ce point de non retour...

Les auteurs débutent l'histoire sur un sujet plutôt politique où les Français voteraient pour une présidente et une dictature verte afin de réduire la surconsommation et de préserver l'environnement. Pour cela, les conditions sont drastiques, les amendes élevées, les emprisonnements fréquents. 
En abordant ce thème politique dès le départ, les auteurs nous amènent à réflexion sur le fait de savoir si ces idées drastiques seraient les bonnes ou pas... Ce changement brutal et hyper restrictif n'est en effet pas forcément le bon... Cette dictature verte, on le voit, n'est pas forcément le meilleur choix gouvernemental. On a une vue du coup sur les points positifs mais aussi sur les points négatifs d'une telle dictature. J'ai trouvé cela très intéressant de se poser pas mal de questions sur la chose. 

J'ai aimé également cette fuite de la famille Bourget. On est en plein dans un exil, ils ne sont pas les seuls à vouloir quitter Paris avant que l'on ne referme les portes de la capitale et on suit ces familles d'exilés vers des contrées françaises restées encore sauvages. L'exil est là aussi très intéressant, et nous fait aussi réfléchir sur la vie. Qu'est t-on prêt à faire pour faire survivre sa famille ? Et puis forcément on y retrouve dessous un point historique, à une toute autre échelle bien sûr.

L'arrivée dans une région inconnue, en tant que fuyards, a été là aussi captivante. Une famille qui découvre une nouvelle contrée, qui va devoir réapprendre à vivre "à l'ancienne" sans matériel électrique ou électronique, sans téléphone ni réseaux sociaux. Difficile pour des enfants qui n'ont connu que ça de devoir apprendre à vivre sans. J'ai aimé également le fait qu'il faut également réapprendre à parler aux gens, à ses voisins, chose un peu perdue à cause justement des réseaux sociaux. C'est très intéressant ce contexte des relations humaines perdues (tout à fait réel hélas), et à nouveau je le redis cela amène beaucoup de réflexions à la lecture. On prend conscience de beaucoup de choses. 

Cette histoire n'est pas forcément loin de la réalité hélas face à notre inaptitude à préserver notre si belle planète.  Bien entendu, ça glace un peu l'échine car les auteurs ne sont pas loin non plus de la réalité et le choix de l'époque très proche est assez refroidissant... 

La région de l'Aubrac est mise en avant, et les descriptions nous emportent un peu dans cette magnifique région. 

J'ai trouvé très juste l'écriture des auteurs, de même pour les dialogues.

Petit bonus également avec un quizz écologique que l'on retrouve en fin de livre, sur des gestes écologiques simples à réaliser. A faire pour voir si vous avez les bons gestes verts. 

Vous l'aurez compris, j'ai trouvé cette lecture très intéressante sur beaucoup de points. Un roman qui aborde l'écologie d'une façon originale et qui nous amène à réflexion. 

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