Auteur : Claude Izner
Editeur : 10-18
Collection : Grands détectives
Policier historique - Saga - Paris - 1890/1900 - Détective - Librairie -
Pages : 315
Parution : 16 septembre 2004
4ème de couverture :
En ce jour d'avril 1892, à Paris, toute l'équipe de la librairie de la rue des Saints-Pères est sens dessus dessous ! L'appartement de Kenji Mori, l'associé et père adoptif de Victor Legris, vient d'être cambriolé. Mais, fait étrange, les voleurs n'ont emporté qu'une coupe exotique sans valeur. Bientôt, le libraire enquêteur va découvrir combien cet objet attise les convoitises... Dans un Paris hanté par la peur des attentats terroristes, au lendemain de l'arrestation d'un certain Ravachol, Victor Legris est entraîné dans une enquête en forme de cache-cache fatal qui le conduira jusque dans le milieu des chiffonniers parisiens et au cœur du quartier des Enfants-Rouges.
27 mars 1892, Paris.
8 h 00 sonne au clocher de l’église de la Trinité lorsqu’une explosion secoue le quartier. Rue de Clichy vient de subir une explosion dans un immeuble qui en quelques secondes vacilla, un tremblement parcourt le quartier. Assis devant son bureau, un homme fait crisser sa plume sur le papier et couche sur le papier ce que Dieu lui a rappelé d’accomplir. Il se dit le bras de Dieu et se veut d’atteindre son but dans le fait que personne ne doit mettre la main sur « la flétrissures ».
05 avril 1892, Highlands, Ecosse.
Lady Peeble vient d’être assassiner dans son manoir. Scotland Yard est sur l’affaire. On sait qu’un homme lui a rendu visite le soir du meurtre, mais on ignore son identité.
Quelques jours plus tard, à Paris.
Rue des Saints-Pères, au-dessus de la librairie de Victor Legris et Kenji Morris, l’appartement de Kenji est cambriolé. Tout a été mis sans dessus-dessous, on a exploré chaque meuble, soulevé le matelas, le voleur visait un but précis. Mais après un inventaire, rien n’a été volé hormis une vieille coupe qui n’avait qu’une valeur sentimentale pour Kenji, coupe qu’il avait reçu avec une lettre en provenance d’Ecosse en 1889. Calice légué par Lady Fanny Hoppe Peeble à la demande de son frère qui avait de l’estime pour Kenji Morris. Cette coupe était emmaillotée dans un furoshiki par les soins de Kenji, une étoffe de soie qui enveloppe les cadeaux selon la tradition Japonaise.
Le cambriolage de l’appartement de Kenji et le vol de ce calice devient tout à coup pour Victor Legris, mystérieux. Etant mis au courant du meurtre de Lady Peeble, Victor se pose la question si ce meurtre et le vol du calice sont liés de quelques manières… Lui qui aime les énigmes, celle-ci le séduit fortement à l’invite du mystère… Un mystère qu'il va vite prendre en main car pour lui, il faut oser s’aventurer au milieu des ténèbres. Ceci intéresse fortement aussi Joseph, le commis de librairie de Victor. Mais par quel bout saisir cette étrange histoire ?
Et cette enquête va entraîner Victor Legris, Joseph le commis, et Kenji le père adoptif de Victor, dans certains quartiers de Paris. Notamment le quartier des « Enfants-Rouges » mêlés de chiffonniers, halles, vendeurs ambulants, etc. Les rues sont grises, les fiacres présents, les tas d’épluchures et détritus au milieu des rues aussi.
Victor Legris va y rencontrer un collecteur d’ordures qui viendra le mettre sur une piste. Un collecteur d’ordures qui passe dans les maisons pour y collecter ce qu’il peut, les concierges l’autorisent à récupérer les choses de rebut et les cuisinières lui réservent les restes de nourriture et croûtes des maisonnées. Lui et sa fille pourraient en effet avoir des informations pour Victor mais la tâche est difficile.
Et puis à cette époque, Paris est sujet aux attentats terroristes de groupuscules d’anarchistes. Bertillon et sa création du tout premier laboratoire de police scientifique viendra alors démasquer qui est le coupable de toute cette agitation sur Paris. Ravachol, militant anarchiste. Bertillon l’arrêtera bientôt mais en attendant, Ravachol et ses compères ne manquent pas de faire sauter Paris sous les attentats à la bombe.
Victor Legris en apprendra plus sur ce fameux calice décrit comme étant un objet sans aucune valeur marchande mais qui semble intéressé quelqu’un car il est désigné comme étant un calice doté d’une malédiction diabolique.
Que j’aime cette série !
On voyage à chaque fois dans un Paris de fin du XIXème siècle. C’est vraiment très intéressant, on a l’impression d’y être dans ce Paris sal et puant.
Chaque opus retrace un fait historique et la découverte d’un quartier de Paris. Ici le quartier des Enfants-Rouges est atypique avec ses chiffonniers, brocanteurs, récolteurs d’ordures. On y croise des personnages célèbres utilisés dans cette fiction : Verlaine, Eugène Dubois, Toulouse-Lautrec, La Goulue, Albert Gaudry, Alphonse Bertillon, Ravachol, etc. On entre dans des salles enfumées remplies d’étudiants, d’ouvriers, de filles légèrement vêtues, pour fraterniser sur le zinc autour d’une fée verte qui efface la détresse en distillant tout son venin dans le sang de ses fidèles, je nomme ici l’absinthe. Tout est superbement décrit.
Le fait historique marquant de l’époque est cette attaque de Ravachol et de ses compères. Les attentats sont nombreux, surtout dans ce quartier des Enfants-Rouges. Rue de Clichy où il dépose une bombe au 39.
Dans cette série, ce que j’aime c’est que l’on sent fortement que tout est documenté. On sent que les deux auteures (puisque rappelons qu’ici Claude Izner est le pseudonyme de deux sœurs) se sont appuyées de recherches historiques. Grand travail historique mais aussi grand travail sur le vocabulaire utilisé à l’époque, on y parle argot (les explications sont données en nota bene de fin de page). Tout ceci fait donc que l’on s’intègre rapidement à l’époque de fin de siècle XIXe.
L’énigme est intéressante mais reste assez basique. Mais dans cette série, je trouve, le contexte historique et Parisien beaucoup plus intéressant que l’énigme elle-même. C’est vraiment le gros point fort de la série Victor Legris. Ce quatrième opus fait évoluer les personnages, on suit le court de leur vie avec plaisir.
En bonus à la fin du livre, on a une postface très intéressante historiquement parlante.
J’aime les couvertures de cette série et de cette édition car la nouvelle édition ne propose pas les mêmes couvertures, représentant des détails de tableaux. Ici, tableau de Jean Béraud : Sortie du lycée Concordet, visible au Musée de la Ville de Paris, Musée Carnavalet.
Une série que j’adore et que je poursuis petit à petit pour ne pas tout avaler d’un coup et profiter de celle-ci au fur et à mesure. Des séries comme celle-ci sont riches en événements et intéressantes sur tout point de vue : historique, mais aussi social.
Il va falloir que je m'y mette, à cette série.
RépondreSupprimerJe pense que je découvrirai cette série un jour, la côté un peu historique me tente pas mal.
RépondreSupprimerça va faire un moment que je vois cette série sur les blogs et qu'il faut que je m'y penche, ce qui me retient, c'est que vous saluez toutes une belle reconstitution historique, mais les intrigues paraissent faiblardes non ?
RépondreSupprimerC'est la seule chose que me dérange un peu, si tu me dis, que c'est convenable, je me jette dessus.
;-)
Oui en effet l'ambiance et le côté historique sont plus intéressants je trouve que les intrigues qui sont, intéressantes aussi, mais qui restent assez basiques. J'aime beaucoup également le fait que ce soit un libraire qui soit l'enquêteur, puisque du coup l'ambiance tourne aussi autour de cette librairie et des nouveautés qu'il peut y avoir à cette époque.
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